Le diagnostic interne pour une Monnaie Pleine, sans dettes.
Le diagnostic interne permet de recenser les forces et les faiblesses de l’entreprise en examinant la liste des ressources et des compétences dont elle dispose.
Le projet d’utiliser à nouveau une Monnaie Pleine et les Droits sociaux, pour ce diagnostic interne, utilise les exemples historiques où une monnaie pleine a été utilisée avant son interdiction par les dirigeants des banques centrales privées et les familles de banquiers internationaux.
Parmi ces exemples, nous distinguerons les forces et les faiblesses d’une monnaie pleine pour une utilisation dans les Réseaux de Vie, une fois les systèmes de pouvoir abandonnés.
Les rubriques du plan sont adaptées au projet d’utiliser à nouveau une Monnaie Pleine mais dorénavant, dans les Réseaux de Vie.
I) L’analyse des ressources internes des Réseaux de Vie pour utiliser une Monnaie Pleine.
1) l’étude des ressources physiques concernant la production
quelles sont les possibilités de production ?
Cette question se transpose ici de la manière suivante : quelles sont les productions qui sont possibles avec une monnaie pleine et des droits sociaux ?
Nous y avons répondu lors de la présentation de l’institution économique de la Monnaie Pleine et son utilisation sur les trois niveaux de l’activité humaine. Nous allons ici nous servir des exemples d’utilisation au cours de l’histoire récente pour dégager les forces ou les faiblesses que nous pouvons en tirer afin de faciliter sa remise en place.
Les forces d’une Monnaie Pleine au niveau de la production des richesses.
Affirmation de principe : Lionel de Rothschild en 1865.
Le journal des Rothschild “Times of London” écrivit en 1865 :
“Si cette politique malicieuse qui a son origine dans la république d’ Amérique du nord, devait devenir à la longue une réalité fixe, alors ce gouvernement pourra fournir sa propre monnaie sans coût. Il paiera ses dettes et sera sans dette. Il aura tout l’argent nécessaire pour subvenir à son commerce. Il deviendra prospère au-delà de tout ce qui a été vu jusqu’ici dans l’histoire des gouvernements civilisés du monde. Le savoir-faire et la richesse de tous les pays ira en Amérique du Nord. Ce gouvernement doit être détruit ou il va détruire toutes les monarchies de la planète.”
C’est très clair et pétri d’une évidence :
vivre sans dettes et financer sans coût les investissements nécessaires permet une nouvelle prospérité.
En 1865, la famille Rothschild avait bien compris l’enjeu d’une monnaie pleine : l’écraser de suite aux USA ou être détruit, elle et ses clients que sont les monarchies toujours promptes à emprunter pour se faire des guerres de successions, de famille, voire de religions ou d’habituelles guerres civiles pour écraser les révoltes de la misère, les jacqueries contre l’absolutisme royal et les tyrans.
Les utilisations d’une monnaie pleine à travers l’histoire contemporaine sont donc cantonnées à des périodes ponctuelles dans l’un ou l’autre camp qui va s’affronter dans une guerre. Les dictatures, les tyrannies utilisent leur propre monnaie mais celles-ci n’ont pas les caractéristiques d’une monnaie pleine fondée sur les valeurs humanistes.
1.1 La Monnaie Pleine permet de financer sans dettes les dépenses de guerre et de payer les soldats.
La première force d’une monnaie pleine est le financement d’une guerre sans dettes, le pouvoir de payer ses soldats correctement et de financer l’armement nécessaire sans ruiner le pays. La guerre de Sécessions aux USA dans les années 1861 à 1865 opposa les nordistes abolitionnistes et les sudistes qui défendaient leur système de pouvoir esclavagiste et refusaient l’élection d’Abraham Lincoln et sa volonté de supprimer l’esclavage au sein de l’Union. Ce premier exemple historique au bénéfice du camp de l’Union des États-Unis et au détriment de la Confédération des États du Sud, met aussi fin à la pratique des banquiers pour s’enrichir en prêtant de la monnaie aux rois, princes et seigneurs pour financer leurs guerres de famille ou leurs guerres de pillage chez leurs voisins pour s’enrichir.
Abraham Lincoln
En 1865, Lionel de Rothschild, depuis Londres, s’adressait à son ennemi, le Président des États-Unis et vainqueur de la guerre de Sécession dans laquelle Rothschild Londres avait commencé par financer les troupes nordistes et Rothschild Paris, les troupes sudistes, affaires admirables et prometteuses de profits faramineux pour une famille de banquiers internationaux. Or sur le plan politique, depuis l’Indépendance des USA, les pères fondateurs à la suite de Thomas Jefferson avaient compris la dangerosité mortelle d’une banque centrale privée.
« le travail précède le capital. Le capital est seulement le fruit du travail et il n’aurait jamais pu exister si le monde du travail n’avait tout d’abord existé. Le travail est supérieur au capital et mérite donc une plus grande considération (…). Dans la situation actuelle, c’est le capital qui détient tout le pouvoir et il faut renverser ce déséquilibre ».
Abraham Lincoln a bien compris l’imposture de la finance et des économistes libéraux qui privilégient le capital, la rente issue du travail sur le travail lui-même de manière à légitimer le vol des richesses produites par les travailleurs au profit des capitalistes, propriétaires privés des moyens de production qui détournent la propriété commune des biens de production à leurs seuls profits.
Le développement industriel américain dans les années 1830 à 1860 se fit dans une période où il n’y avait pas de banque centrale privée mais la banque publique de l’Union des États-Unis. Ajoutons que cet essor industriel se réalisa également dans le cadre du protectionnisme économique, l’énorme marché intérieur suffisait alors pour réaliser les économies d’échelle source de gains de productivité considérables.
Lâché par les États du Sud, Abraham Lincoln remporte la plupart des États du Nord et est élu président en 1860. Cette élection entraîne immédiatement la sécession de sept États esclavagistes du Sud et la formation des États confédérés d’Amérique, En 1861, au moment de la guerre de Sécession, pourtant les États-Unis furent de nouveau endettés de 100 millions de dollars. Le nouveau président Abraham Lincoln se joua lui aussi des banquiers européens en faisant imprimer les fameux “Lincoln Greenbacks” pour payer les factures de l’armée du Nord. En 1862, par le vote du Legal Tender Act, Abraham Lincoln reviendra à l’art.1 de la Constitution et créera le dollar « Greenback ». C’est ainsi qu’il pu, sans augmenter la dette de l’état, payer les troupes de l’Union.
Sa ligne politique et son ambition humaniste sont indiqués dans son célèbre discours de Gettysburg en hommage aux soldats morts pour « la renaissance de la liberté — un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».
La loi sur la banque nationale de 1863 ré instaura la banque privée centrale américaine et des bons de guerre de Chase furent émis. Lincoln fut ré-élu l’année suivante, jurant de répudier cette loi après avoir pris ses fonctions en 1865. Avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit, Lincoln fut assassiné au théâtre Ford par John Wilkes Booth. Booth avait des connexions importantes avec les banquiers internationaux.
Sa petite fille écrivit un livre “Cet acte fou” qui décrit dans le détail les relations de Booth et ses contacts avec “de mystérieux européens” juste avant l’assassinat de Lincoln. La suite de cette histoire est sur notre site comme sur d’autres sites web. Retenons la leçon de la famille Rothschild de Londres : la création monétaire sans coût par un gouvernement est la méthode pour devenir prospère au-delà de tout ce qui a été vu jusqu’ici dans l’histoire des gouvernements civilisés du monde. Cette question et cette solution sont donc essentielles pour garantir un développement durable dans une civilisation florissante et humaniste.
L’affirmation que la valeur travail précède la valeur capital est fondamentale dans la culture humaniste qui place l’être humain au coeur de l’organisation politique, économique, sociale, culturelle.
Les familles de banquiers internationaux vont tirer une leçon de ce combat contre Lincoln. Dorénavant, ils ne vont plus se contenter de financer les conflits pour favoriser les guerres, ils vont directement organiser les guerres, les guerres qu’ils savent conduire, non plus des guerres politiciennes mais de nouvelles guerres industrielles et économiques afin d’étendre leur propre gouvernement mondial.
1.2 La Monnaie Pleine permet une sortie rapide d’une crise économique et un redressement économique et social en quelques années.
Le cas de l’Allemagne entre 1933 et 1937.
La préparation de la Seconde Guerre Mondiale dès 1918 et la mise au pouvoir des nazis en Allemagne sont décrits par les historiens. Sur le plan économique, il y avait cependant une difficulté majeure : l’économie allemande était ruinée par la crise de 1929 qui s’ajoutait aux remboursements imposés par le traité de Versailles. Par contre l’économie soviétique, la cible à conquérir pour l’oligarchie financière anglo-saxonne, se portait mieux que prévue et ses résultats dépassaient les objectifs du Plan de 1935. Pour la haute finance de Wall Street, la situation était fortement compromise et il fallait redresser l’économie allemande coûte que coûte, en mettant de côté les méthodes du système libéral et en revenant à cette monnaie pleine dont Lionel de Rothschild garantissait en 1865, qu’elle menait tout droit à la prospérité. Or le banquier allemand capable de l’utiliser pour sortir l’Allemagne de cette crise était connu pour avoir déjà au moins deux fois sauvé son pays d’une crise financière et il se nommait Hjalmar Schacht.
Cet exemple historique nous permet d’examiner dans le détail le fonctionnement d’une monnaie pleine et cette méthode sert de base pour l’utilisation de la monnaie pleine en période de paix dans les Réseaux de Vie.
document :
Pourtant cette méthode de la création monétaire sans coût par un gouvernement est capable de sortir un pays de la ruine économique en 3 ou 4 ans lorsque ses citoyens sont compétents et savent travailler ensemble. La démonstration de l’efficacité de cette méthode fut éclatante lors du ” miracle allemand ” entre 1933 et 1938.
http://www.solidariteetprogres.org/documents-de-fond-7/histoire/article/comment-londres-et-wall-street-ont-mis-hitler-au.html
document :
Le livre de Francis Delaisi, La Révolution Européenne, est paru en pleine guerre, en 1942, en éloge du système économique allemand fondé – non sur l’étalon-or ou le dollar – mais sur le CAPITAL-TRAVAIL – en opposition radicale avec le système spéculatif boursier des Anglo-Américains de Londres et de Wall-Street qui se voyaient ôter d’un coup toute possibilité de spéculation et d’emprise financière sur l’économie allemande. A la suite de quoi la presse juive s’empressait de déclarer le boycott des productions en provenance du Reich, et les gouvernements alliés brandissaient l’ultimatum à l’Allemagne : retour à l’étalon-or, ou la guerre…./…
Hitler remplaça le commerce extérieur basé sur la monnaie par un commerce de troc : marchandises contre marchandises, de sorte que les devises tombaient en désuétude. Associées aux nécessaires investissements publics ces mesures eurent pour conséquences une fulgurante diminution du chômage et une forte augmentation du commerce avec les pays concernés…./…
Cela amena plus de stabilité et d’aisance dans le Reich, ce qui fut très désagréablement ressenti par les puissances de l’Ouest, d’autant plus qu’elles redoutaient que le nouveau système économique allemand basé sur la “Valeur-Travail” puisse un jour avoir un très grand succès dans le monde et supplanter l’empire du dollar couplé à l’étalon-or. Les puissances de l’Ouest ne le voulaient à aucun prix et elles commencèrent à préparer la guerre contre l’ Allemagne.
lien : http://allianceanom.forumgratuit.org/t8-les-veritables-raisons-de-la-seconde-guerre-mondiale
document : la Révolution européenne de Francis Delaisi :
Une première partie fait une excellente description de la genèse de la crise de 1929 aux États Unis et les limites de l’étalon or.
Ensuite vient la description des méthodes utilisées notamment par le Dr Schacht permettant ce redressement en abandonnant l’étalon or. D’abord le passage d’une économie libérale à une économie dirigée avec des Plans sur 4 ans.
- urgence de remettre 6 millions de chômeurs au travail par une politique de grands travaux sur des projets qui occupent un maximum de personnes ( maisons ouvrières, autoroutes, canaux, édifices etc…)
- fixations des prix de vente intérieurs des produits importés.
- augmentation des salaires
- maintenir un système de tickets de rationnements sur les produits vitaux
- établir un système de troc international
- si le coût de la vie augmente , réduire le volume de billets en circulation et vice-versa
- augmenter les impôts à fur et mesure que le niveau de vie le permet
- création de la « traite travail » à 3 signatures, non escomptable par une banque privée, qui permet la réalisation des grands projets sans aucune mise de fonds au départ. Ceci revient à une sorte d’emprunt post travaux, ce sont des ” bons d’offre de travail ” « Work Supply Bills » WSB..
La Révolution européenne
document :
source : https://postjorion.wordpress.com/tag/schacht/
Mais ce qui doit retenir encore notre attention, c’est le côté singulier de l’économie hitlérienne. D’autres dictateurs ont concentré dans leurs mains des pouvoirs aussi exorbitants que les siens. Ceux qui régnèrent derrière le rideau de fer furent plus omnipotents encore. Or, ils restent loin d’obtenir des résultats approchant ceux qui, en sept ans, firent d’un pays presque petit et presque pauvre la plus puissante de toutes les nations (aucune n’aurait été, à elle seule, capable de tenir tête à l’ Allemagne). Comment expliquer des faits aussi surprenants?
Or la démarche du Dr Schacht s’applique bien mieux à la paix qu’à la guerre, puisque les destinataires des bombes n’ont pas le goût de les acheter à l’ennemi. D’ailleurs, en temps de guerre tous les régimes économiques se valent à peu près, les industries tournent à pleine capacité.
Schacht, lui a su le faire non seulement dans la paix, mais SANS HAUSSE DES PRIX… Or, s’il y est parvenu, c’est parce qu’il avait compris deux petites choses:
- LA PRODUCTION DES RICHESSES MATÉRIELLES NE CONSOMME QUE DE LA MATIÈRE GRISE, DES MATIÈRES PREMIÈRES ET DU TRAVAIL ET LEUR VENTE RAPPORTE DE L’ ARGENT AUX PRODUCTEURS.
- LE PRIX DES RICHESSES PRODUITES ET L’ARGENT QUE RAPPORTE LEUR VENTE SONT LES DEUX TERMES D’UNE ÉGALITÉ
En d’autres termes, Schacht savait qu’il suffit de dépenser ASSEZ d’argent pour en retrouver assez : ni trop, ni trop peu. Tout risque d’inflation ou de déflation disparaît spontanément, l’équivalence de la dépense et des ressources résultant d’une constante mathématique.
Sachant qu’il pouvait dépenser sans crainte, il lui était devenu facile de doter l’ Allemagne d’une industrie fantastique tout en enrichissant les Allemands. Mais il les a enrichis bien mieux en les dotant avant juin 36 de logements, de routes et d’autos qu’avec les chars et sous-marins qui ont suivi.
La première moitié du boom économique tient tout entière dans l’application pratique d’une petite équation : P = V .(prix des richesses produites = argent que rapportent les ventes). Il nous reste à voir la seconde moitié.
Mais que signifie cela ? Comment calculerait-on le juste niveau de la dépense ? Comment dépenserait-on toujours assez et jamais trop? La réponse tient à ce qu’il n’est besoin d’aucun calcul : la limite est fournie par la capacité productrice et les délais qu’elle induit. Lorsque la demande excède de beaucoup l’offre d’une catégorie de biens, les délais de livraison s’allongent et l’on est renseigné.
Schacht savait ce qui distingue la décision collective de la décision privée. Il connaissait la fonction macro-économique capitale de la monnaie en ce qu’elle ne devait ni manquer, ni coûter cher, ni être en excès.
Ainsi créa-t-il les « effets Mefo » tirés par des industriels sur la Metaliforschung dont la signature était garantie par l’ État. Ils furent très critiqués par les économistes orthodoxes mais produisirent des effets stupéfiants.
L’ État allemand ne déboursait ses deutschemarks qu’au fur et à mesure de la « production », et ces deutschemarks lui revenaient INTÉGRALEMENT dans ses caisses, par le cycle même de la monnaie.
Nous retrouvons dans les « effets mefo » quelque chose de relativement similaire à la monnaie d’échange des SEL, mais à l’échelle d’une nation. Schacht disait des mefos : « Ce ne sont peut-être pas de bons effets de commerce au sens de la loi sur la banque. Mais la situation est désespérée. L’objet de ces effets est de remettre en marche le commerce et l’industrie »
Cette reprise ne s’est pas appuyée par ailleurs sur une hausse importante de la consommation des ménages. L’emploi a progressé, le chômage fortement baissé, mais les revenus réels par tête ont stagné et les profits explosé. Cette politique monétaire s’est déroulée dans le cadre de la propriété privée et les propriétaires les plus riches qui possèdent les moyens de production ont profité de ce développement économique bien plus que les autres.
Il n’en demeure pas moins qu’en 1938 l’ Allemagne, pourtant pays au départ le plus touché par la crise avec les États-Unis, était le seul à être vraiment sorti de la crise. Les 7 millions de chômeurs ne le sont plus, il n’y a plus de chômage en Allemagne. Constat nauséabond, mais bien réel.
A partir d’une base 100 en 1929, la production en 1938 était de 130 en Allemagne, 104 aux USA, 117 au Royaume-Uni et 93 en France (d’autres facteurs sont évidemment à prendre en compte, notamment la politique de change, désastreuse dans le cas de la France). La croissance revenue dans la Troisième Reich attire les capitalistes du monde entier et surtout américains avec les importants investissements de la famille Rockefeller, de Ford, de General Motors, d’ITT, du groupe suédois SKF. Tous ces investisseurs étrangers financeront l’effort de guerre nazi et produiront eux aussi pour l’armement allemand.
Le schéma du fonctionnement des « effets mefo » mis en place par Schacht
la « traite travail » à 3 signatures, non escomptable par une banque privée, qui permet la réalisation des grands projets sans aucune mise de fonds au départ. Ceci revient à une sorte d’emprunt post travaux, ce sont des ” bons d’offre de travail ” « Work Supply Bills » WSB…
L’utilisation en pratique de cette « traite travail » ou « effets mefo »
Plus explicitement: L’ État décidait la mise en fabrication d’une production de richesse matérielle nationale (un hôpital, par exemple). Il émettait, à l’entreprise choisie, les « mefo » correspondant au coût total, sans aucun intérêt. Ces « mefo » étaient remboursables par la banque d’ État, en Deutschemark, au fur et à mesure de la réalisation, quelle soit celle de l’entreprise choisie ou celle d’une entreprise sous traitante qui recevait les « mefo » de l’entreprise maître d’œuvre. Les « mefo » des différents producteurs de la chaîne, échangés contre les Deutschemarks, servaient ensuite à payer les salaires et les bénéfices, en « monnaie réelle ». L’ État allemand ne déboursait ses deutschemark qu’au fur et à mesure de la « production », et ces deutschemarks lui revenaient INTÉGRALEMENT dans ses caisses, par le cycle même de la monnaie, ce que nous verrons plus tard.. Nous retrouvons dans les « effets mefo » quelque chose de relativement similaire à la monnaie d’échange des SEL, mais à l’échelle d’une nation.
Dans ces conditions, il devint facile aux Allemands de se mettre au travail. La coordination des efforts se fit spontanément. L’initiative privée fut encouragée, récompensée, exploitée à fond. Sur le terrain économique, l’ Allemagne fut le siège du premier régime qui ait été aussi libéral que possible sur le plan où c’est avantageux pour tous : celui de l’initiative privée. D’où le « miracle allemand ».
Tels sont les deux secrets simples qui permirent à Hitler de faire aussi bien un mal aussi épouvantable.
Document : Extrait de : « Une approche stock-flux de la création monétaire », Jacques Mazier et Dominique Plihon (Économistes atterrés)
http://fr.scribd.com/doc/85967638/Jacques-Mazier-et-Dominique-Plihon-Une-approche-stock-flux-de-la-creation-monetaire
Dans une première étape, l’ État émet les bons WSB (” bons d’offre de travail ” « Work Supply Bills ») et finance l’accroissement δ d’investissements publics pIG en s’endettant auprès des entreprises qui leur font crédit de ΔWSB (+δ). Elles accroissent leur production pY de δ et versent des salaires W (en hausse de δ’). Mais elles ne peuvent financer ces salaires (et dégager des profits Aut en hausse de δ’’) que parce qu’elles escomptent dans une deuxième étape leurs bons WSB auprès des banques qui leur font un crédit ΔLE pour un montant équivalent (δ). Ce crédit aux entreprises par escompte compense le crédit effectué par celles-ci au gouvernement. Dans une troisième étape, les banques se refinancent auprès de la banque centrale en réescomptant les bons WSB. Les deux écritures de WSB des étapes 2 et 3 à l’actif et au passif des banques se compensent. In fine c’est la banque centrale qui porte le financement de l’ État puisqu’ après compensation, WSB se retrouve au passif de l’ État et à l’actif de la banque centrale (en variation dans les tableaux ci-dessous).
Il y a eu, d’une part, à l’étape 2 création de monnaie scripturale lorsque les banques ont fait crédit aux entreprises et, d’autre part, création de monnaie banque centrale à travers le refinancement à l’étape 3. Le mécanisme basé sur l’émission par l’ État de ces bons d’offre de travail (WSB) a été d’une grande efficacité car il reposait sur des investissements publics et la fabrication en grande série de biens d’un type particulier (de l’armement mais pas uniquement) que l’appareil productif allemand pouvait produire.
La reprise de l’activité économique s’est cependant heurtée à des contraintes bien analysées par Kalecki, liées notamment à la hausse des importations de matières premières et aux difficultés de financement en raison de la baisse des exportations allemandes dans une Europe en crise. Cette reprise ne s’est pas appuyée par ailleurs sur une hausse importante de la consommation des ménages. L’emploi a progressé, le chômage fortement baissé, mais les revenus réels par tête ont stagné et les profits explosé.
Il n’en demeure pas moins qu’en 1938 l’ Allemagne, pourtant pays au départ le plus touché par la crise avec les États-Unis, était le seul à être vraiment sorti de la crise. Constat nauséabond, mais bien réel.
A partir d’une base 100 en 1929, la production en 1938 était de 130 en Allemagne, 104 aux USA, 117 au Royaume-Uni et 93 en France (d’autres facteurs sont évidemment à prendre en compte, notamment la politique de change, désastreuse dans le cas de la France).
145 – Janpier Dutrieux: la relance Allemande de 1933 22 décembre 2010
Le redressement de l’ Allemagne de 1932 à 1939
Années | Chômeurs inscrits aux Offices du Travail | Revenu National (en milliards de Reichmarks) |
1932 | 5,6 (en millions) | 45,2 |
1933 | 4,8 | 46,5 |
1934 | 2,7 | 52,7 |
1935 | 2,2 | 58,7 |
1936 | 1,6 | 64,9 |
1937 | 0,9 | 72,6 |
1938 | 0,4 | 79,7 |
1939 | 0,2 |
Dans ces mémoires, Schacht soulignait qu’il avait “ prévu ce plan de redressement pour cinq ans de sorte que les effets Méfo pouvaient être prolongés cinq ans. De cette manière l’importance du réarmement se trouvait limitée par une barrière intervenant automatiquement.
Après cinq ans, le remboursement des effets Méfo devait commencer, et les sommes nécessaires seraient désormais perdues pour le budget et devraient donc être prises sur d’autres postes de dépense, le réarmement était justement de ceux-ci. Toutes ces considérations revêtirent leur pleine signification quelques années plus tard, quand j’eus l’impression que le réarmement allait dépasser le niveau normal de temps de paix. Ceci aurait été empêché par mon plan, si Hitler n’avait pas fait dévier la politique de la Banque du Reich ”. Schacht démissionna de son poste de ministre de l’économie du IIIe Reich, en fin 1937, et fut destitué de la présidence de la Reichsbank le 20 janvier 1939, ce qui permit à Hitler d’obliger la Banque du Reich a lui consentir n’importe quel crédit.
fin du document
document :
Maître de la manipulation financière et fiscale, Schacht s’estimait indispensable. Les querelles de 1936, qui conduisirent à sa défaite et à la mise en place du Plan quadriennal, commencèrent avec la pénurie de viande et de matière grasse à la fin 1935. Le banquier mit la crise sur le dos de la mauvaise planification du ministère de l’Agriculture de Darré, et réclama que la politique agricole soit ramenée sous le contrôle du ministère de l’Économie. La réaction d’Hitler fut de charger Göring de jouer les arbitres. A la surprise générale, le Feldmarshall prit parti pour Darré contre Schacht.
http://www.histoquiz-contemporain.com/Histoquiz/Lesdossiers/seconde/schacht/Dossiers.htm
fin du document.
Il est probable que Schacht n’ait vu qu’un problème de planification dans la production agricole alors que l’agriculture pouvait s’inspirer de la planification industrielle.
Nous savons, à partir notamment du livre d’Erik Reinert “Comment les pays riches sont devenus riches. Pourquoi les pays pauvres restent pauvres “, que le développement d’une région ou d’un pays repose sur la complémentarité entre rendements croissants de l’industrie et rendement décroissants de l’agriculture. Il est évident que le miracle industriel allemand devait soutenir avec ses bénéfices le développement agricole de manière à ce que le retour au plein emploi s’accompagne aussi de l’amélioration de l’alimentation de la population allemande et de l’augmentation des revenus pour les agriculteurs, de l’investissement dans la modernisation de l’agriculture.
Nous savons que les dirigeants nazis avaient dès le départ fixé le but du réarmement de l’Allemagne puis la guerre de conquêtes économiques au service du nazisme. Schacht ne connaissait pas cette complémentarité entre les deux rendements croissants et décroissants ou du moins il ne l’a pas mis en place dès le départ.
Cette erreur de priorité ne doit plus être commise au XXIème siècle, nous devons appliquer les mécanismes qui mènent à un miracle économique, notre miracle dorénavant repose sur l’abandon du système capitalisme, la sortie de ce système de pouvoir politique, économique et social tout en n’instaurant pas un chaos et crise majeure mais en développement de suite une nouvelle civilisation prospère, florissante parce que respectueuse de la culture humaniste. Poursuivons l’examen de ce miracle allemand entre 1933 et 1937.
Nous retenons ici le mécanisme, la logique imparable qui donne la priorité au travail et la banque s’occupe ensuite de rémunérer ce travail puis elle gère les échanges commerciaux rendus possibles par ces revenus du travail.
Au départ, la commande de travail est délivrée avec des ” bons d’offre de travail ” « Work Supply Bills » WSB, puis au fur et à mesure des travaux réalisés, le travail est rémunéré par l’échange des bons d’offre de travail en monnaie nationale de manière à ce que les citoyens puissent échanger leur travail avec les biens et services dont ils ont besoin dans le cycle économique habituel qui fait que la monnaie nationale part et revient à la banque nationale.
La banque nationale contrôle la vitesse de circulation de la monnaie et en cas d’inflation et de surchauffe de l’économie, il suffit de ralentir l’ouverture de nouveaux chantiers de travaux. Lorsque les délais de livraison augmentent, il faut remettre des liquidités dans le circuit économique ou créer de la monnaie supplémentaire, sans risque d’inflation et de hausse des prix. Ce mécanisme simple, pragmatique et performant, fonctionne en période de paix mais est interdit par les dirigeants du système libéral alors qu’en période de guerre, comme Lincoln l’avait fait durant la guerre de Sécession, tous les pays en guerre utilisent ce mécanisme et font tourner à plein régime leurs usines.
Nous retenons également la différence entre l’Allemagne qui en 1933 fit confiance aux initiatives privées (des employeurs et des collectivités locales) et l’URSS qui avec le même mécanisme ne réussit pas son “miracle” économique à cause de l’élimination de l’initiative privée et du monopole de l’initiative collectiviste du parti soviétique. Dans le cadre du développement durable des réseaux de vie, l’utilisation des principes de subsidiarité et de l’alliance des contraires développent l’initiative locale commune bien plus proche d’une initiative privée que d’une initiative provenant de l’état et d’un parti unique despotique.
Enfin nous notons que ce succès économique fut limité par l’environnement qui est resté en crise et a réduit les possibilités d’exportations allemandes, qu’il n’y a pas eu complémentarité entre les rendements croissants industriels et les rendements décroissants de l’agriculture pour non seulement arriver au plein emploi mais aussi nourrir convenablement la population, que la demande intérieure n’a pas été stimulée et que le partage des richesses produites est resté inégalitaire avec l’explosion des profits des entrepreneurs, y compris les profits des entrepreneurs américains qui investissaient en Allemagne, notamment dans le cartel IG Farben aux mains de Rockefeller lui même contrôlé par la famille Rothschild.
Un tout dernier point : Schacht ne pensait pas que ce système monétaire pouvait dépasser la durée de 5 ans, c’était une politique de sortie de crise avant de revenir au fonctionnement habituel d’une économie dans le système libéral capitaliste.
Il est connu que ce miracle économique allemand fut trahi et dévoyé par l’idéologie nazie et ses crimes de guerre, les génocides et crimes contre l’humanité commis par les dirigeants nazis.
Cette force d’une monnaie pleine pour sortir un pays de la ruine économique est aussi une menace dans le diagnostic externe : remettre en place une monnaie pleine dans le cadre du système de pouvoir capitaliste libéral mène directement à la guerre et à l’écrasement de cette politique. Une fois ces systèmes de pouvoir abandonnés et l’oligarchie financière anglo-saxonne mise hors d’état de nuire avec ses guerres et ses crises en tout genre, en ira-t-il autrement ? Nous répondrons à cette interrogation.
1.3 l’utilisation de la monnaie sur le plan macro économique au niveau d’un pays à travers ses politiques économiques budgétaires et monétaires, exemples à suivre en cas de crise de confiance dans une monnaie.
Nous sommes ici face à la question essentielle au niveau d’une monnaie : comment préserver, développer, restaurer la confiance des citoyens et des agents économiques dans une monnaie ?
Des exemples précis et qui tous ont réussi, sont connus.
Le banquier qui les a mis au point et utilisés dans des périodes de guerre et de crise économique entre 1914 et 1937 est reconnu comme le plus grand financier du XXème siècle : Hjalmar Schacht. Nous rédigeons ici une synthèse du livre de Jean-François Bouchard ” Le banquier du diable “ paru chez Max Milo Éditions, Paris, 2015 ainsi que d’autres documents relatifs au crédit productif de Wilhelm Lautenbach.
1er cas : une économie est bloquée
comme ce fut le cas pour celle de la Belgique en 1914. La monnaie ne circule plus et l’économie s’effondre avec toutes les conséquences funestes que ceci provoque jusqu’à la famine. Pour redémarrer une telle économie, la solution repose sur un grand emprunt. Il s’agit de faire sortir la richesse cachée par les citoyens et qui leur assure un espoir de survie tout individuel. ” La mauvaise monnaie chasse la bonne “. Lorsque deux monnaies sont en circulation, les agents économiques voudront garder et accumuler la bonne monnaie et ils chercheront à se séparer de la mauvaise monnaie, celle qui n’inspire pas confiance. En l’espèce la mauvaise monnaie, ce sont les bons de réquisition émis par l’occupant allemand et la bonne monnaie, c’est la monnaie officielle que les gens vont garder dans leurs coffres ou sous leurs matelas. La solution, dès lors est simple : faire disparaître les bons de réquisition et payer les fournitures à l’armée allemande en monnaie officielle et faire repartir ainsi un cercle vertueux de la croissance qui profitera à tous : agents économiques belges et administration occupante allemande. L’emprunt sera ainsi garanti par les neuf provinces du royaume de Belgique et ce sera un succès.
2ème cas : une économie est victime de l’hyper inflation.
Le 13 novembre 1923 Hjalmar Schacht est nommé commissaire du Reich à la monnaie, fonction créée spécialement par le Chancelier Stresemann afin de mettre fin à la crise monétaire. Le bilan de la crise monétaire allemande est édifiant : le mark-papier était tombé à la cinq cent milliardième partie de sa valeur. Un mark-or valait, en 1918, deux marks-papier. En 1923, ce mark-or valait mille milliards de marks-papier. En cinq années, la valeur de la monnaie émise par la Reichsbank, exprimée en équivalent-or, est donc passé de deux à mille milliards. En clair, le prix du pain doublait ou triplait dans la même journée. Ce qui provoqua la ruine des petits épargnants, des anciennes familles bourgeoises et de la noblesse séculaire. Les causes de cette hyper inflation sont connues en histoire et ce n’est pas notre sujet ici. La conséquence est elle aussi connue : une politique monétaire laxiste qui fait tourner abondamment la planche à billets. L’inflation avait aussi amené son lot d’aventuriers de la finances, de spéculateurs qui s’enrichissent énormément tant que la planche à billets tourne. Bien entendu, d’autres plus avisés avaient mis en place des monnaies parallèles dont les valeurs étaient indexées sur différents actifs, immobiliers, céréales, etc., hors de tout contrôle de la Banque centrale.
Le plan de Schacht est simple : premièrement, la Reichsbank interdit le remboursement des monnaies parallèles par de la monnaie officielle. Les entreprises et ceux qui ont émis ces ” bons d’urgence ” se débrouillent entre eux comme des propriétaires individuels qui n’ont plus qu’à échanger des actifs de leurs patrimoines… comme à Sumer en 3000 ans avant J-C.
Deuxièmement, les spéculateurs qui spéculent avec des crédits ouverts auprès de la Reichsbank sont privés de crédit du jour au lendemain, surtout de crédits ouverts en dollars. Il sont donc rapidement ruinés. Conséquence : en quelques semaines, la monnaie se stabilise et l’inflation reste autour de 10%.
Troisièmement, pour faire repartir l’économie, Schacht met en place une réforme monétaire et décide de changer de monnaie. Il supprime le mark-papier et recrée le reichsmark, une monnaie qui doit inspirer confiance. Pour mener à bien ce projet, le 22 décembre 1923, le Président Ebert le nomme président à vie de la Reichsbank.
3ème cas : le redémarrage d’une économie et l’élimination d’un chômage de masse.
En septembre 1931, la Société Friedrich List organise un séminaire secret à Berlin réunissant ses principaux membres – une trentaine de grands économistes, banquiers et hommes politiques – pour deux jours de discussion intense sur la façon dont l’Allemagne peut créer du crédit productif, les marchés internationaux ne lui fournissant aucun capitaux – du moins pas pour des projets productifs. Lors de ce séminaire, le Dr Wilhelm Lautenbach, à l’époque haut conseiller au ministère de l’Économie et l’économiste allemand dans la tradition de List de loin le plus compétent, présente un document innovateur au titre provocateur : « Les possibilités de relancer l’activité économique par l’investissement et l’expansion du crédit ». Il écrit : « Le moyen naturel de surmonter une urgence économique et financière (…) ne consiste pas à limiter l’activité économique, mais à l’accroître ». Il distingue deux types d’urgence : d’une part, les catastrophes naturelles et les périodes précédant ou suivant une guerre, où la nécessité d’accroître la production s’impose à l’évidence, et de l’autre, les urgences économiques et financières de dimensions nationales et internationales, où il est évident que « nous devrions et voulons produire plus. Mais le marché, seul régulateur de l’économie capitaliste, ne fournit pas de directives positives évidentes. ».
Lautenbach souligne aussi que les projets d’infrastructure financés à crédit n’ont aucun effet inflationniste. Ces projets sont « rationnels et totalement incontestables du point de vue économique », étant donné qu’ils permettent « une vraie formation de capital économique, dans un sens matériel ». Ce type de financement à crédit génère une valeur économique réelle – on assiste à une véritable création de valeur.
« Avec une telle politique d’investissement et de crédit, la disproportion entre l’offre et la demande sur le marché intérieur sera écartée et par conséquent on donnera à toute la production une direction et un but. En l’absence d’une telle politique, nous nous dirigerons inévitablement vers une désintégration économique et une rupture de notre économie nationale, à tel point que pour éviter une catastrophe politique interne à ce moment-là, nous serons obligés d’augmenter fortement l’endettement public à court terme dans le seul but de la consommation, tandis qu’aujourd’hui nous disposons encore des moyens, en utilisant ce crédit pour des objectifs productifs, de rétablir l’équilibre entre notre économie et nos finances publiques. »
Comme on le sait, le gouvernement allemand n’ayant pas eu le courage d’agir de manière décisive, cette proposition innovatrice de Lautenbach fut écartée – avec les conséquences que l’on sait pour l’Allemagne, l’Europe et le monde.
Le plan Lautenbach en faveur d’un coup de pouce de l’État dans les transports et le logement ainsi qu’une fixation plus souple des prix et des salaires ne fut pas accepté par le chancelier Brüning. Une des raisons implicites de ce refus : en laissant la crise aller à son terme, les dirigeants allemands espéraient échapper aux réparations que le traité de Versailles leur imposait de payer pour la guerre de 1914-1918. Seize mois après la conférence de la Friedrich-List-Gesellschaft, Adolf Hitler devenait chancelier du Reich. Rétrospectivement, il est clair que si le plan Lautenbach avait été immédiatement mis en oeuvre, il n’aurait laissé aucune chance à Hitler ni aux nazis.
Le 17 mars 1933, Schacht est nommé à nouveau président de la Reichsbank et en juillet 1934 il prend les fonctions de ministre de l’Économie. Il n’est plus dans la situation de 1931 évoquée par Lautenbach où la Reichsbank disposait encore de moyens. En 1934 toutes les caisses sont vides. Le plan Lautenbach prévoyait ni plus ni moins que de faire marcher la planche à billets pour financer une relance de l’activité. Schacht n’avait pas été d’accord en 1931 avec le plan Lautenbach justement parce qu’il créait de la monnaie exclusivement à partir de la planche à billet. En 1934, face aux caisses vides, Schacht commence lui aussi par faire tourner la planche à billets pour financer un emprunt d’1,6 milliards de reichsmarks mais il ne peut plus aller plus loin sans recréer une hyper inflation comme en 1922.
Son idée de génie est alors le préfinancement. Tous les investissements productifs seront financés par un mécanisme extérieur au crédit classique de la Reichsbank. Ainsi la ” pureté ” de la monnaie sera garantie contre la dérive monétaire qu’un endettement incontrôlé ne manquerait pas de provoquer. Ce préfinancement sera assuré par une petite société qui regroupe les quatre géants industriels allemands : la MEFO.
Cette société va émettre des titres financiers, les ” bons MEFO “. Leur remboursement est garanti par l’État à leurs échéances et la Reichsbank s’engage à les réescompter. Ils peuvent donc circuler comme la monnaie officielle et leur valeur sera identique à la monnaie officielle. Seulement à la fin, à la date de l’échéance, il faut que les travaux soient réalisés, que les richesses nouvelles soient produites. Le dirigisme de l’État est total sur le mode de fonctionnement de cette politique monétaire mais les initiatives locales sont libres dans le cadre de ce plan d’ensemble pour réaliser le seul but affiché : qu’il n’y ait plus un seul chômeur au bout de 4 à 5 ans. Lorsque ce but est atteint, forcément un cercle vertueux s’est mis en place pour relancer la croissance économique et ses conséquences bénéfiques pour l’ensemble de la société.
Schacht a ainsi créé une masse monétaire ” bis ” uniquement dédiée à la relance économique.
Nous ne sommes ici plus du tout dans la solution préconisée par Lautenbach et sa simple, sa seule utilisation de la planche à billet. D’une création monétaire ex nihilo organisée par l’état et donc par l’utilisation du crédit pour relancer l’économie, avec Schacht nous passons à un prêt particulier de la monnaie officielle sous formes de bons de travaux. Plus ces travaux sont réalisés, plus il y a de richesses, de capital, d’actifs à la Banque centrale et donc de confiance dans la monnaie officielle.
Nous terminons l’histoire de Schacht en reprenant les informations du livre de Jean-François Bouchard ” Le banquier du diable “.
Dans ses mémoires, Schacht soulignait qu’il avait“ prévu ce plan de redressement pour cinq ans de sorte que les effets Méfo pouvaient être prolongés cinq ans. De cette manière l’importance du réarmement se trouvait limitée par une barrière intervenant automatiquement. Après cinq ans, le remboursement des effets Méfo devait commencer, et les sommes nécessaires seraient désormais perdues pour le budget et devraient donc être prises sur d’autres postes de dépense, le réarmement était justement de ceux-ci. Toutes ces considérations revêtirent leur pleine signification quelques années plus tard, quand j’eus l’impression que le réarmement allait dépasser le niveau normal de temps de paix. Ceci aurait été empêché par mon plan, si Hitler n’avait pas fait dévier la politique de la Banque du Reich ”
Schacht démissionna de son poste de ministre de l’économie du IIIe Reich, en fin 1937, et fut destitué de la présidence de la Reichsbank le 20 janvier 1939, ce qui permit à Hitler d’obliger la Banque du Reich a lui consentir n’importe quel crédit. Pour stopper cette dérive guerrière du régime nazi, en 1938, Schacht se mit à organiser un complot contre Hitler pour empêcher la guerre. Il ne rencontra pas beaucoup de soutien de la part des généraux sauf celui de Witzleben, gouverneur militaire de Berlin. Ce complot fut arrêté par Schacht et ses amis après les accords de Munich, en septembre 1938 dans lesquels Chamberlain et Daladier autorisèrent Hitler à annexer la région des Sudètes. Après ces accords de Munich, Hitler devint un héros national et sa popularité atteignit son zénith. La lâcheté des Français et des Anglais permit qu’il dépeçât la Tchécoslovaquie sans tirer un seul coup de feu. Schacht et ses amis ont compris que renverser Hitler n’était plus possible.
Le 23 juillet 1944, trois jours après le complot Walkyrie auquel il n’a pas participé, il est arrêté. Après, son parcours connaît les horreurs et les atrocités des nazis : le camp de Ravensbrück, les interrogatoires à Berlin où il retrouve ses complices dans le coup d’état avorté de 1938 qu’il dirigeait contre Hitler, puis début février 1945 départ pour le camp de Flossenburg, début avril le camp de Dachau puis l’évacuation dans le Tyrol par le col du Brenner avec les prisonniers ” spéciaux ” qu’Hitler et Himmler pensaient échanger comme otages, la libération par l’armée américaine d’Italie à Villabassa /Niederdorf. Le 1er octobre 1946, il est acquitté par le tribunal de Nuremberg puis il passe par des tribunaux allemands de dénazification et il sera acquitté en appel. Début 1950, il est libre et à 74 ans, il se met à conseiller les pays en développement qui rencontrent des difficultés économiques. Plusieurs d’entre eux verront leur développement économique brisé par des putschs et des dictatures aux ordres de la CIA.
1.4 Une autre expérience historique : le système de financement de l’économie française pendant les « Trente Glorieuses ».
Durant les trois décennies de l’après-guerre, l’économie française est sous un régime d’ « économie d’endettement administré » qui a une double caractéristique : d’une part, les deux tiers du financement externe des entreprises proviennent du crédit bancaire(aujourd’hui cette part est descendue au dessous de 50%), et d’autre part, le système bancaire et financier est en grande partie sous le contrôle de l’État.
Le financement de l’économie française a reposé sur deux rouages d’une grande efficacité :
le premier rouage est le « circuit du Trésor »
composé d’institutions financières spécialisées qui a permis au Trésor – banquier de l’Etat – de jouer un rôle central dans le financement de l’économie. Les principales institutions financières publiques furent pour les collectivités locales la CAECL ,privatisée et rachetée par Dexia (en faillite depuis 2008), et pour le financement de l’industrie le Crédit National, privatisé et intégré à Natixis (perte de 5 milliards en 2008 sur les subprimes ) qui est la banque d’investissement du groupe BPCE.
Le deuxième rouage du système de financement a été le mécanisme de l’escompte par les banques combiné à celui du réescompte par la Banque de France. Ce deuxième rouage s’apparente au système de financement mis en place en Allemagne par le Dr Schacht dans les années 1930. »
- Dans une première étape, les entreprises contractent des créances sur leurs clients sous forme d’effets de commerce ou de traites.
- Dans une deuxième étape, ces créances sont escomptées auprès des banques qui font ainsi crédit aux entreprises (ce qui donne lieu à de la création monétaire).
- Dans une troisième étape, les banques se re financent auprès de la Banque centrale en réescomptant ces créances. Dans ce deuxième rouage, la Banque centrale a un double rôle : d’une part, elle apporte au système bancaire la liquidité dont celui-ci a besoin pour financer l’économie (il y a création de monnaie centrale) ; d’autre part, la BC mène une politique « sélective » du crédit en appliquant des taux de refinancement différenciés selon le type de crédit, en fonction des priorités définies par les pouvoirs publics
Les forces et faiblesses d’une Monnaie Pleine au niveau production des richesses.
La force d’une monnaie pleine : s’appuyer sur des réseaux locaux de productions de richesses qui développent initiatives et compétences pour répondre aux besoins des citoyens, est aussi en quelque sorte sa faiblesse. Tout ce qui vient interdire, ralentir, bloquer, détruire ces relations sociales rend également l’utilisation d’une monnaie pleine compliquée voire impossible.
Deux difficultés sont à surmonter pour éliminer ou contourner ces faiblesses :
Premièrement l’obligation, dans le cadre des systèmes de pouvoir; d’utiliser le troc pour les échanges extérieurs et obtenir des biens qu’il n’est pas possible de trouver et de produire dans les Réseaux de Vie. Entre 1933 et 1937,Schacht a mis en place ce troc notamment pour obtenir les matières premières dont l’industrie avait besoin mais il a regretté de n’avoir pas pu utiliser son système de bons de travail dans l’agriculture allemande. Une monnaie pleine n’a d’utilité que pour développer les échanges et les relations à l’intérieur d’un groupe social. Elle n’a pas pour fonction de trouver une valeur d’échange sur le marché des valeurs monétaires et financières.
Cette obligation n’existe pas lorsque la Confédération des Réseaux de Vie rassemble les pays dont les économies sont complémentaires au point de répondre à l’ensemble des besoins. Sinon, ce troc, nous l’avons vu au niveau des Traités de Paix, fait partie du Plan de Paix pour un pays qui refuserait d’échanger avec la Confédération pour obtenir un bien ou une ressource nécessaire à l’économie de la Confédération.
Deuxièmement, il reste la difficulté de l’activité agricole et de l’élevage qui est par nature une activité économique à rendements décroissants. Nous avons vu que pour contourner cette difficulté, la solution repose sur la relation ville-campagne et le transfert des richesses et des compétences depuis la ville vers les campagnes. C’est une des missions fondamentales des villes libres pour se développer.Nous y reviendrons lorsque nous aborderons les relations commerciales en tant que force ou faiblesse d’une monnaie pleine.
2) l’évaluation des ressources financières dans l’utilisation d’une monnaie pleine.
quelles sont les sommes qui peuvent être investies ?
Cette question se transpose ici de la manière suivante : comment fonctionne la Monnaie Pleine et comment les besoins de financements sont pris en compte jusqu’à la création d’une monnaie légale sans dettes.
Les forces d’une Monnaie Pleine sur le plan financier :
2.1) Pas besoin d’une monnaie fondée sur l’étalon or ou convertible en valeurs mobilières précieuses.
C’est la principale force d’une monnaie pleine car la confiance dont se nourrit toute monnaie pour faciliter les échanges, nous l’avons vue, se trouve dans l’action en groupe de projets de vie, dans l’exercice du pouvoir selon la définition antique des civilisation égyptienne et grecque rapportée par Hannah Arendt.
Cette force et cette indépendance vis à vis du marché et du système monétaire capitaliste dirigé par les banques centrales privées de l’oligarchie financière anglo-saxonne explique aussi l’hostilité féroce et la détermination sans faille de cette dernière contre la stratégie de redressement de l’économie allemande définie par Schacht.
document : Comment Hitler défia les banquiers, extraits :
Hjalmar Schacht, a Rothschild agent who was temporarily head of the German central bank, summed it up thus: An American banker had commented, “Dr. Schacht, you should come to America. We’ve lots of money and that’s real banking.” Schacht replied, “You should come to Berlin. We don’t have money. That’s real banking.”…/…
Makow quotes from the 1938 interrogation of C. G. Rakovsky, one of the founders of Soviet Bolshevism and a Trotsky intimate. Rakovsky was tried in show trials in the USSR under Stalin. According to Rakovsky, Hitler was at first funded by the international bankers, through the bankers’ agent Hjalmar Schacht.
The bankers financed Hitler in order to control Stalin, who had usurped power from their agent Trotsky. Then Hitler became an even bigger threat than Stalin when Hitler started printing his own money.
(Stalin came to power in 1922, which was eleven years before Hitler came to power.) …/…
Rakovsky said:
“Hitler took over the privilege of manufacturing money, and not only physical moneys, but also financial ones. He took over the machinery of falsification and put it to work for the benefit of the people. Can you possibly imagine what would have come if this had infected a number of other states? (Henry Makow, “Hitler Did Not Want War,” March 21, 2004).
document :
La politique monétaire Allemande a fait paniquer Wall Street et la City of London. extraits.
” Le crime impardonnable de l’Allemagne avant la Seconde Guerre mondiale a été sa tentative de retirer sa puissance économique du système commercial mondial et de créer son propre mécanisme d’échange qui nierait les avantages financiers mondiaux. ” (Churchill, «La deuxième guerre mondiale” Berne 1960).
” Les deux principales causes de la Seconde Guerre mondiale étaient: d’abord, le succès du système allemand de troc. Deuxièmement, la décision de Hitler de ne pas accepter des prêts étrangers. Sa déclaration que l’entreprise allemande serait effectuée de la même manière qu’un commerçant honnête a provoqué une véritable panique dans les milieux financiers “. (Francis Neilson: “Le Churchill Legend”, p 296.).
Marriner Eccles de la Réserve fédérale, et Montague Norman, président de la Banque d’Angleterre, ont conclu un accord en 1935 sur la stratégie à utiliser pour écraser, par tous les moyens, y compris la guerre, si nécessaire, les expériences financières d’Hitler. (“La Parole” de Glasgow, 08/03/1949).
Les grands banquiers sont alarmés par les succès de la politique financière de l’Allemagne hitlérienne, de la même manière qu’il y a plusieurs générations leurs familles ont été terrifiées par les succès de l’économie naturelle de Lincoln et de Napoléon. Ce qui aurait été un progrès louable pour l’Allemagne et d’autres pays était en fait la principale cause de la Seconde Guerre mondiale. La lutte entre la politique monétaire rival était inévitable. (Carnelius Carl Veith, “Citadelle du Chaos”).
Source: *Google translate* de http://www.burbuja.info/…/461130-hitler-posando-book…
L’autre force d’une monnaie pleine est le financement des investissements sans utiliser des ressources financières accumulées au cours des exercices précédents et bien entendu sans utiliser des crédits bancaires.
Nous venons de voir que c’est la caractéristique principale des Bons de travail, des lettres de change et des effets de commerce utilisés dans le cadre d’une monnaie pleine.
Les investissements ne sont pas autorisés par des financiers qui veulent contrôler toute l’économie, ils sont évalués, décidés et votés par les citoyens par leur action politique dans les institutions politiques des Réseaux de Vie. Nous l’avons précisé : la limite tient dans la disponibilité ou non des compétences et de la quantité de travail nécessaire pour atteindre les objectifs.
2.2 ) Pour sauver l’économie, il faut retirer aux banques leur pouvoir de création monétaire.
Les théories économiques et monétaires qui combattent cette domination de la finance développent le principe que le crédit accordé par les banques doit correspondre au montant de leurs dépôts car c’est bien l’émission incontrôlée de crédits qui permet le développement des bulles spéculatives et les crises financières. Ces théories se rattachent à l’école de Chicago.
document :
“The Chicago Plan” : l’idée oubliée pour sauver l’économie mondiale ? Deux économistes du Fonds monétaire international recommandent de retirer aux banques leur pouvoir de création monétaire. Explications.
Le Point.fr – Publié le 27/05/2014 à 12:16 – Modifié le 27/05/2014 à 13:59
L’idée est ancienne. Des économistes plutôt libéraux de l’École de Chicago, au premier rang desquels Irving Fisher, l’avaient déjà proposée dans les années trente pour mettre fin à un système qui venait d’enfanter la crise financière de 1929 et la grande dépression.
Aujourd’hui, le “Chicago Plan” est explicitement défendu par le chroniqueur vedette du Financial Times, Martin Wolf, qui y a récemment consacré deux tribunes dans le quotidien britannique de la City. Sa pertinence pour réformer le système actuel a surtout été soutenue par deux économistes du Fonds monétaire international (FMI), Jaromir Benes et Michael Kumhof, dans un travail de 2012* (en anglais). Ce dernier est venu expliquer son fonctionnement, vendredi 23 mai, à un parterre de spécialistes de la finance, réuni à Paris par la Fondation Maurice-Allais. Décédé en 2010, l’unique Prix Nobel d’économie français (1988) avait lui aussi émis l’idée de retirer aux banques leur pouvoir de création monétaire, tout comme Milton Friedman. …/…
Les crédits font les dépôts.
Car ce sont bien les banques privées, et non la banque centrale, qui créent l’essentiel de la masse monétaire, via les crédits qu’elles accordent aux ménages et aux entreprises. “Contrairement à la vision dominante dans les modèles académiques, les banques ne sont pas des intermédiaires au sens où elles récolteraient l’épargne des gens pour la prêter à d’autres”, explique Michael Kumhof. En accordant un prêt, elles créent du pouvoir d’achat, puisqu’elles créditent sur un compte de l’argent qui n’existait pas auparavant. Selon cette vision, ce sont “les crédits qui font les dépôts”, et non pas, comme on pourrait en avoir l’intuition, “les dépôts qui font les crédits”. Le salaire déposé dans une banque ne serait en fait qu’un débit du compte de l’employeur vers celui du salarié.
fin du document
Sur le plan théorique, l’école de Chicago représente une force pour l’utilisation d’une monnaie légale sans dettes, une monnaie pleine. L’obstacle qu’elle véhicule et qui limite grandement son intérêt, est son but de changer le système capitaliste libéral pour l’améliorer, le rendre sans les risque des crises économiques.
Dès lors cette théorie ne sort pas du cadre de l’économie monétaire, elle n’envisage pas le fonctionnement d’une monnaie pleine en dehors du capitalisme et dans une démocratie directe locale participative que nous nommons ici Réseaux de Vie avec tout ce qui va avec : alliance des contraires, subsidiarité, assurance et solidarité, démarche Qualité Totale, villes libres, etc.
Sans une démocratie directe locale participative, l’école de Chicago poursuit l’interventionnisme de l’état dans l’économie, à la suite de Keynes et elle défend alors la monnaie souveraine qui appartient aux citoyens et est dirigée par leurs représentants en utilisant la propriété collective. L’exemple du New Deal pour redresser l’économie américaine n’est pas probant, ce n’est qu’avec la production de l’armement pour préparer la guerre que cette économie est véritablement sortie de la crise de 1929 pour entrer certes en guerre selon la volonté de l’oligarchie financière anglo-saxonne.
3) les ressources humaines pour utiliser une monnaie pleine
le personnel est-il compétent, suffisamment formé et motivé ? La culture d’entreprise favorise-t-elle les évolutions ?
Ce questionnement se transpose ici de la manière suivante : pour utiliser une monnaie pleine, est-il indispensable d’avoir une formation théorique et pratique préalable attestée par un niveau de diplôme ? Comment la culture du groupe social peut-elle favoriser l’utilisation d’une monnaie pleine ?
Pour répondre, nous pouvons utiliser l’expérience développée dans les villes et villages qui ont utilisé une monnaie pleine, notamment lors de la crise de 1929 et du début des années 1930. L’exemple le plus connu est celui de la petite ville de Wörgl, près de Kufstein dans la vallée de l’Inn.
document :
“Le miracle de Wörgl au Tyrol”.
http://www.silesfemmescomptaient.com/fr/bibliographie/silence_worgl_8-9.htm
extraits :
En 1932, Wörgl, avec environ 4300 habitants et plusieurs usines, se trouvait dans une situation économique tout à fait déplorable, comme partout en Autriche, en Allemagne et dans le monde entier.
C’est ainsi que 3500 personnes se trouvaient à l’assistance publique dont 1500 chômeurs enregistrés. Les finances publiques étaient dans une situation catastrophique car les fabriques étaient abandonnées et le commerce stagnait. La misère la plus noire régnait, ainsi qu’une grande détresse humaine. Les arriérés d’impôts locaux s’élevaient, de 1926 à 1931, à environ 118 000 schillings et les recettes fiscales diminuaient constamment.
M. Unterguggenberger, maire de Wörgl, avait connaissance des expériences de monnaie franche selon Silvio Gesell. Il organisa un Comité d’urgence municipal, afin de créer des emplois. Très intelligemment, il comprit qu’il fallait expliquer aux membres du Comité comment on pouvait sortir de la crise et encore effectuer beaucoup de travaux publics nécessaires. Mais, puisque malheureusement la commune ne disposait pas d’argent, tout en ne pouvant en fabriquer elle-même, il proposa que la commune de Wörgl fasse imprimer des attestations de travail d’une valeur de 1, 5 et 10 schillings. Et qu’elle paye ainsi les employés et les ouvriers de la municipalité. Ces attestations seraient dénommées exactement “bons de premiers secours de Wörgl, certificat de travail en valeur”.
Quel fut le résultat de l’introduction de ce moyen d’échange (les bons de travail qui se trouvaient ainsi mis en circulation forcée) ? Premièrement, les chômeurs obtinrent presque tous du travail et retrouvèrent par la même occasion un pouvoir d’achat. L’usine de cellulose embaucha 350 ouvriers. La fabrique de ciment 400. Une plage à aménager requit 200 ouvriers. On construisit des routes et des canaux. Les travailleurs reçurent des salaires. Dans les magasins, on acheta de nouveau. Partout l’on commença à s’enrichir, puisque le nouvel argent remplissait son devoir naturel, en circulant sans arrêt dans la population. En 1932, les recettes fiscales passèrent de 93 000 à 121 000 schillings sans augmentation d’impôt. Les lourds arriérés furent en grande partie réglés. Des paiements anticipés d’impôts pour 1933 furent même effectués ! La municipalité put créer des emplois de fonctionnaires, toujours sans emprunts ni augmentation d’impôts, alors que seulement 9000 schillings avaient été émis sous forme de bons de travail, mais avec une dynamique intrinsèque. C’est ainsi que “l’argent générateur de prospérité”, comme l’appelait le professeur américain d’économie politique Irving Fisher, fit son effet.
Aujourd’hui à Wörgl, un pont porte l’inscription “construit en 1933 avec l’argent libre”, une rue porte le nom de Silvio Gesell.
Un modèle qui dérange : Cet exemple pratique concernant le système monétaire nous offre des leçons très importantes. Il faut admettre qu’un moyen d’échange pur qui a perdu tout attrait de thésaurisation grâce à une taxe d’immobilisation, ne peut avoir qu’une influence bénéfique tout à fait étonnante sur le circuit économique. Mais il y a nécessité absolue et évidente que cet argent – pur moyen d’échanges – ne soit émis que par l’État et soit indexé. Seule une gestion indexée de la monnaie peut garantir le pouvoir d’achat de celle-ci. Si un État règle son système monétaire de cette manière, il apporte à son peuple “l’argent qui fait la prospérité” (selon l’expression du professeur I. Fisher) sans déflation ni inflation, avec des conséquences favorables à peine imaginables du point de vue économique et social. Il n’y aurait rien d’étonnant à ce que, dans relativement peu de temps, d’autres États suivent un tel modèle.
fin du document.
autre source à consulter pour avoir la liste des travaux entrepris par la mairie afin de donner du travail aux citoyens: http://www.unterguggenberger.org/
La principale conclusion sur l’utilisation de la monnaie locale est que ce moyen de paiement “pur” supprime la fonction de thésaurisation qui, nous l’avons vu abondamment, pose problème car elle permet à un banquier les prêts qui feront sa fortune et introduiront les risques de crises financières par l’abus dans la multiplication des crédits pour endetter les clients et les états. C’est une solution ponctuelle surtout en cas de crise pour maintenir l’activité économique et le paiement des salaires, éviter le chômage.
Par contre, elle n’a pas de relation avec le développement de la propriété commune et les moyens utilisés pour développer de réelles organisations en réseaux de vie. Elle soigne les causes d’une crise économique mais elle ne remet pas en cause le fonctionnement du système de pouvoir qui amène ces crises à répétition dans la course à la maximisation des profits des financiers. Le système financier est juste mis à l’écart un moment mais il va mettre fin rapidement à cette expérience contraire à ses intérêts essentiels. Pour éliminer le système financier, il faut être plus complet et voir plus loin, retrouver le chemin des civilisations florissantes organisées en réseaux.
Les ressources humaines forces pour une monnaie pleine.
L’exemple de Wörgl au niveau des ressources humaines reste remarquable aujourd’hui encore. Le savoir nécessaire pour agir vient d’un livre écrit par Silvio Gesell. Le maire pend sa mission au sérieux et ne peut pas supporter les ravages politiques, économiques et sociaux de la crise financière et économique de 1929. Il ne supporte pas l’accroissement du nombre de chomeurs dans sa commune et il décide de partager cette connaissance sur ” l’argent qui fait la prosppérité ” avec les citoyens qui ont le courage et sont décidés à résister, à créer une autre alternative à la politique gouvernementale qui ne sait pas, ne veut pas sortir de cette crise économique mondiale. Un Comité d’urgence municipal suffit pour lancer l’opération et l’émission des Bons de travail nommés ici bons de secours, certificat de travail.
La culture du groupe social est ici typique de l’environnement montagnard : des gens habitués à s’entraider dans un milieu de montagne qui présente ses difficultés et ses risques. La culture chrétienne et protestante est également un vecteur d’innovations sociales pour résoudre des crises et éliminer la misère.
Mais plus qu’une culture de groupe pré existante, la pratique d’une monnaie pleine suffit pour convaincre, persuader de plus en plus de citoyens d’utiliser ces Bons de travail car ” cela marche ” tout de suite.
Nous retrouvons ici une valeur fondamentale de la culture humaniste, décrite plus haut dans ce document : l’initiative et la créativité dont fait preuve l’être humain à travers son activité.
Les généraux et chefs de guerre capables de conduire leurs troupes à la victoire savent toute l’importance des initiatives qu’ils laissent à leurs soldats pour trouver les moyens d’avancer et de faire reculer l’ennemi.
” Ne dites jamais aux gens ce qu’ils doivent faire. Demandez-leur plutôt ce qu’il faudrait faire. Leur ingéniosité vous surprendra.” Général George Smith Patton (1885-1945).
Les historiens et les citoyens qui s’impliquent dans le management participatif, la démarche Qualité Totale et une démocratie directe locale participative le reconnaissant et en sont persuadés :
” Ne doutez jamais qu’un petit groupe d’hommes conscients et engagés puisse changer le monde. C’est même de cette manière que cela s’est toujours produit” Margaret Mead.
La valeur humaniste : le travail précède le capital et non l’inverse se décline au niveau des ressources humaines avec la sentence fameuse de Jean Bodin, «il n’y a richesse ni force que d’hommes».
Quand Jean Bodin écrivit cette phrase, au livre V, chapitre II de sa République , il songeait à l’équilibre démographique. Dans les années 1550 à 1590, la France est loin d’avoir retrouvé son niveau démographique de la période médiévale et après le vendredi 13 octobre 1307 et la destruction de l’ordre du Temple, ce niveau démographique ne sera à nouveau atteint que vers 1850.
La république de Bodin correspond au développement de l’absolutisme royal et de la souveraineté d’un monarque qui n’est plus contestée par des querelles de familles et des guerres de succession. En 1596, à sa mort, le pays en est encore très loin et la redécouverte du fonctionnement du temps des cathédrales, du droit interdit par l’absolutisme royal puis la centralisation du pouvoir républicain n’est toujours pas admise aujourd’hui. Mais cette sentence reste fameuse, fruit d’une intuition plus que de la compréhension claire et entière de l’époque médiévale et du fonctionnement des civilisations égyptiennes, grecques et des peuples premiers plus lointains.
4) les ressources technologiques et les brevets au service d’une monnaie pleine.
l’entreprise dispose-t-elle d’une technologie novatrice et de brevets ?
Cette question se transpose ici dans le fait de savoir si l’utilisation d’une monnaie pleine dépend de technologies, de savoir-faire particuliers.
Nous avons montré le fonctionnement d’une monnaie pleine à travers ses utilisations récentes dans les pays voisins de la France et chronologiquement d’abord au Tyrol à Wrögl puis de 1933 à 1937 en Allemagne avec Schacht et ses Méfos, enfin de 1945 à 1973 en France notamment lors de la reconstruction du pays, les Trente Glorieuses.
Les Forces d’une Monnaie pleine au niveau des ressources technologiques.
L’utilisation d’une monnaie pleine ne dépend pas d’une technologie particulière qui serait indispensable à son développement. De simples bouts de papier suffisent avec la mention Bon de travail ou Bon de secours.
Même une machine à écrire semble inutile, un tampon de l’organisme qui la gère est certes préférable mais comme il peut être falsifié, pourquoi pas l’éviter. Par contre une remise main à la main semble indispensable pour sceller la discussion et la présentation de l’objectif à réaliser.
En cas de crise, Schacht a fait confiance à l’initiative individuelle, à la liberté individuelle de choisir les objectifs à réaliser, liberté individuelle qui n’en a que le nom car la réalisation de l’objectif : construire une route, un bâtiment, etc. ne peut guère être le travail d’un seul citoyen même très polyvalent mais résulte bien de l’action d’un groupe réunit autour de cet objectif.
Pour la gestion de la monnaie en circulation, il y a des bons de travail ou des effets de commerce avant leur escompte final par la banque centrale, cette ” technologie ” ou plutôt pratique, est rudimentaire et pleine de bon sens : tant que les hangars de stockage de la production avant son expédition ne sont pas plein, la production peut augmenter. Lorsque les stocks ont des délais de livraison qui augmentent parce que la demande des clients baisse, la production doit ralentir ou cesser.
Dans les Réseaux de Vie, cette gestion est facilitée par le basculement prévu du travail depuis le premier niveau d’activité, le travail indispensable à la vie et à la survie, sur le second niveau d’activité, la réalisation des œuvres qui élèvent le niveau de vie et sont transmises aux générations futures. Ce qui est interdit et n’existe pas dans le système capitaliste, d’où le chômage et l’exclusion de populations vers la précarité, la pauvreté voire la misère.
Une comptabilité en partie double suffit pour garantir la clarté et la sincérité des comptes et des échanges. Elle existait déjà dans l’Antiqué sur les bords du Tigre et de l’Euphrate et ceux du Nil et certainement ailleurs en Inde ou en Chine ou encore dans les Andes.
Cette simplicité pleine de bon sens explique certainement l’évidence pour les citoyens d’utiliser une monnaie pleine plutôt que de rester soumis au système financier et bancaire actuel et à l’imposition de son argent dettes, sa fausse monnaie. Cette évidence est illustrée par ce propos connu :
” Si les gens de cette nation comprenaient notre système bancaire et monétaire, je crois qu’il y aurait une révolution avant demain matin “. HENRY FORD.
Une autre force pour utiliser une Monnaie pleine réside justement dans le fait que la technologie bancaire pour fabriquer de la fausse monnaie ne soit pas si difficile à démasquer, débusquer et à chasser, éliminer lors de l’abandon des systèmes de pouvoir qui utilisent la monnaie comme instrument principal de contrôle et de direction de l’économie.
Un certain nombre d’économistes réputés mettent en garde contre les dérives des économies trop centralisées pour être mieux contrôlées par l’oligarchie financière anglo-saxonne et ainsi venir détruire ces relations d’échanges et le travail ici ou là.
« J’ai de la sympathie pour ceux qui veulent minimiser plutôt que maximiser l’imbrication économique entre les nations. Les idées, la connaissance, l’art, l’hospitalité, les voyages : autant de choses qui sont, par nature, internationales. Mais que les marchandises soient de fabrication nationale chaque fois que c’est possible et commode. Et, surtout, que la finance soit avant tout nationale » John – Maynard Keynes. Cité par Herman E. Daly, ancien économiste en chef au département de l’environnement de la Banque mondiale, dans un article lumineux sur les méfaits du libre- échange : « The perils of free trade », Scientific American, novembre 1993.
Keynes, en donnant la priorité au plein emploi est cohérent : la monnaie et la finance doivent rester nationales, espace où les projets économiques trouvent des objectifs capables de répondre aux besoins des citoyens. Au delà de l’espace national, les décisions des grands groupes et des multinationales ne garantissent pas l’obtention du plein emploi pour chacune des nations.
Cette mise en garde contre la haute-finance et sa fausse monnaie revient après chaque crise financière et économique, mais en vain visiblement jusqu’ici.
« Le crash de 1929 n’a rien eu d’accidentel. C’est un événement soigneusement planifié. Les Banquiers internationaux ont cherché à engendrer ici une condition désespérée, de façon à devenir nos maîtres à tous ». Louis T. McFadden, Chairman of the House Banking and Currency Committee, 1933.
” La vraie démocratie ne viendra pas de la prise du pouvoir par quelques uns mais du pouvoir que tous auront de s’opposer aux abus du pouvoir “ Mahatma Gandhi.
Après ces avertissements et ces conseils, nous pouvons aborder cette technique bancaire qui produit la fausse monnaie et sert à endetter les citoyens, leurs familles, entreprises, institutions politiques, économiques, sociales, culturelles sur l’ensemble de notre planète.
Nous commencerons par présenter la leçon sur la monnaie de l’économiste Galbraith
la leçon sur la monnaie proposée par John Kenneth Galbraith et tirée de l’ extrait du livre “L’argent”
L’Argent est un livre de l’économiste canadien John Kenneth Galbraith paru en 1975.
Dans cet essai, J. K. Galbraith explique en termes simples la nature de l’argent et de tous les mécanismes économiques qui l’entourent : les pièces, les Trésors privés ou publics, les banques, les grandes banques privées ou nationales, le papier monnaie. Tout cela est illustré par des exemples de l’histoire de l’économie occidentale du XVIe siècle à maintenant.
« La plupart des discussions sur la monnaie s’enferment dans une épaisse gangue d’incantation et de prêchi-prêcha. Souvent de propos délibéré. Ceux qui parlent d’argent ou en font le sujet de leur enseignement et donc leur gagne-pain tirent prestige, estime et avantages pécuniaires, comme les médecins ou les sorciers, de la croyance soigneusement cultivée qu’ils entretiennent une association privilégiée avec l’occulte — qu’ils ont des perspectives sur un domaine totalement inaccessible aux gens ordinaires.
Source de satisfaction professionnelle et, à l’occasion, de profit personnel, cette attitude n’en constitue pas moins elle aussi une escroquerie bien connue. Il n’est rien, s’agissant de l’argent, qu’une personne dotée d’une curiosité, d’un zèle et d’une intelligence raisonnable ne puisse comprendre. Et quelles que soient les erreurs d’interprétation ou de fait que la présente histoire puisse contenir, il n’en est aucune, le lecteur peut s’en persuader, qui procède d’une simplification outrancière.
L’ÉTUDE DE LA MONNAIE EST, PAR EXCELLENCE, LE DOMAINE DE L’ÉCONOMIE DANS LEQUEL LA COMPLEXITÉ EST UTILISÉE POUR DÉGUISER LA VÉRITÉ ET NON POUR LA RÉVÉLER. La plupart des choses de la vie — automobiles, maîtresses, cancer — comptent surtout pour ceux qui les ont. L’argent au contraire est aussi important pour ceux qui en ont que pour ceux qui n’en ont pas. C’est pourquoi les uns comme les autres ont intérêt à le comprendre. Et les uns comme les autres devraient savoir que cette compréhension est parfaitement à leur portée
À cet égard, on ne manquera pas de demander si un ouvrage consacré à l’histoire de l’argent ne devrait pas commencer par une quelconque DÉFINITION de ce qu’est en réalité l’argent. Cette bande de papier de valeur intrinsèque nulle, qu’est-ce donc qui la rend utile à l’échange tout en laissant telle autre bande de dimension et de couleur semblables parfaitement sans valeur ? Les précédents de ce genre de tentative ne sont guère encourageants. À la télévision, les journalistes réputés pour leur sagacité ouvrent immanquablement les interviews d’économistes par cette question : « Bon, eh bien, dites-moi — c’est quoi au juste, l’argent ? » Immanquablement, les réponses sont incohérentes. Quant aux professeurs chargés d’enseigner les premiers rudiments d’Économie, qu’il s’agisse de la monnaie ou de la banque, ils commencent par donner des définitions d’une remarquable subtilité. Lesquelles sont soigneusement transcrites, apprises à grand-peine et heureusement oubliées.
Le lecteur devrait s’attaquer aux pages qui vont suivre en sachant bien que L’ARGENT N’EST RIEN DE PLUS OU DE MOINS QUE CE QU’IL A TOUJOURS CRU — CE QUE L’ON OFFRE OU REÇOIT POUR L’ACHAT OU LA VENTE DE BIENS, SERVICES ET AUTRES.
Les différentes formes de monnaie, comme ce qui détermine ce qu’elles achètent, voilà qui est encore autre chose. Mais c’est précisément ce que les pages suivantes se proposent de révéler. »
(…)
« LE PROCESSUS PAR LEQUEL LES BANQUES CRÉENT DE L’ARGENT EST SI SIMPLE QUE L’ESPRIT EN DEMEURE CONFONDU. Quand il s’agit de choses aussi importantes, on est en droit de s’attendre à un mystère plus profond. Les dépôts de la Banque d’ Amsterdam dont on vient de parler pouvaient, sur instruction de leur propriétaire, être transférés à d’autres pour régler des comptes. (Un service qui avait longtemps été rendu par les précurseurs privés de la banque.) Les pièces déposées ne servaient pas moins d’argent par le simple fait d’être enfermées dans une banque et susceptibles de transfert sous le seul effet d’un trait de plume.
Il était inévitable que l’on découvre — comme le firent les échevins conservateurs d’ Amsterdam en se penchant avec un intérêt coupable sur leurs propres besoins en tant que directeurs de la Compagnie des Indes orientales — qu’un autre trait de plume permettrait à un débiteur de la banque, et non plus à un créditeur du titulaire du dépôt, de recevoir un prêt sur ce dépôt inemployé. Et bien sûr, c’était la banque qui percevrait des intérêts sur le prêt ainsi consenti !
On pouvait prévenir les auteurs de dépôts que ces derniers étaient susceptibles d’une telle utilisation — peut-être même les payer pour cela. Le dépôt original restait au crédit de son auteur. Mais il existait désormais un nouveau dépôt constitué par le prêt. Les deux dépôts pouvaient être utilisés pour effectuer des paiements, comme de l’argent. De l’argent avait donc bien été créé. LA DÉCOUVERTE DE CETTE CAPACITÉ DES BANQUES À AINSI CRÉER DE L’ ARGENT SE PRODUISIT TRÈS TÔT DANS L’ HISTOIRE DE LA BANQUE. C’ EST QU’ IL EXISTAIT CET INTÉRÊT À GAGNER SUR LES PRÊTS. AVEC CE GENRE DE STIMULANT, LES HOMMES ONT UN NATUREL INSTINCT DE NOVATEUR. »
Source : John Kenneth Galbraith, « L’argent », Folio, p. 18-19, puis 40-41
Liens : http://etienne.chouard.free.fr/Europe/monnaie.php
Liens sur Galbraith :
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/les-verites-de-john-kenneth-9310
Lorsqu’il accorde un crédit, le banquier exerce un pouvoir quasi absolu et discrétionnaire.
Seule la peur de ne pas être remboursé le guide dans sa réflexion et face au défaut de courage des banquiers, c’est à l’état de mener des politiques de croissance pour soutenir l’investissement et le niveau d’activité. Galbraith se situe dans le mouvement libéral, l’innovation sert la cupidité et le cynisme mis en avant par Adam Smith et son épicier ou son boucher parfaitement cynique pour travailler mieux et éliminer ses concurrents. Nous sommes ici à l’opposé de la démarche Qualité Totale qui dans les Réseaux de Vie organise l’activité humaine et où la prospérité commence par l’élimination des dysfonctionnements et des risques avec des investissements et du travail, des compétences qu’aucun contrôle bancaire vient limiter.
L’épargne qui pousse un banquier à l’utiliser à travers de nouveaux prêts et crédits afin de gagner plus, nous le répétons, dans les Réseaux de Vie n’existe pas mais à la place, il y a l’utilisation des droits sociaux dans la gestion des biens communs. Les droits sociaux ne sont pas une technique en tant que telle, juste un droit d’utiliser les biens communs.
Nous verrons d’autres techniques bancaires, notamment pour sécuriser les comptes des clients ou renforcer la sécurité des banques en cas de crises financières et économiques dans le diagnostic externe au niveau des opportunités et des menaces présentes dans l’environnement d’une monnaie pleine.
5) les ressources commerciales et marketing au service d’une monnaie pleine.
Les clients sont-ils satisfaits des produits ? Les parts de marché sont-elles en augmentation ? La politique marketing est-elle cohérente et efficace ?
Ce questionnement se traduit ici de la manière suivante : l’utilisation d’une monnaie pleine donne-t-elle satisfaction et permet-elle un développement économique durable et conforme à la culture humaniste ? La prospérité qu’en 1865 Lionel de Rothschild garantit à toute nation qui l’utilise, comment se développe-t-elle ?
Nous avons montré à travers la démarche Qualité Totale, le développement des relations humaines et sociales, sociétales et la manière dont les Coûts d’Obtention de la Qualité servent à alimenter le Plan qui représente la base de données à partir de laquelle sont émis les Bons de travail puis à travers leurs escomptes, est créée la monnaie pleine légale au niveau du bilan de la banque centrale de la Confédération des Réseaux de Vie. L’action politique de l’ensemble des citoyens à travers leurs activités et leur travail apporte ainsi d’une manière tangible la confiance qui est la base de toute monnaie en circulation dans une économie.
Pour aborder cette prospérité que procure l’utilisation d’une monnaie pleine, nous allons ici revenir au livre d’Erik S. REINERT ” Comment les pays riches sont devenus riches, pourquoi les pays pauvres restent pauvres “.
Reinert pose la distinction fondamentale que toutes les activités économiques ne se valent pas pour créer des richesses. Certaines activités contiennent plus d’intelligence que d’autres et certaines situations apportent des gains de productivité et des synergies que d’autres n’auront jamais. Nous devons donc choisir les bonnes activités et les bonnes situations pour assurer le développement des richesses dans nos organisations en système ou en réseaux.
Extraits du livre :
« Depuis un temps immémorial, la majorité des habitants de la Terre vivent simplement, dans une pauvreté relative, et dans un équilibre souvent fragile entre la taille de la population et des ressources disponibles. Comme l’exprimait Alfred Marshall, un des fondateurs de l’économie néoclassique, toutes les migrations dans l’histoire ont été créées par une diminution des rendements : une densité de population croissante contrebalancée par une disponibilité des ressources naturelles et une technologie inchangée. Ce mécanisme est décrit dans la Bible à propos des tribus d’Israël qui ont dû se séparer puisque la terre ne pouvait les porter pour demeurer ensemble. Dans un tel monde, la richesse et la pauvreté s’apparentaient à un jeu à somme nulle ; la richesse était essentiellement acquise par l’intermédiaire de biens déjà existants qui changent de propriétaire. Cette vision du monde a été codifiée par Aristote. A la fin de la Renaissance se produit un changement de mentalité : de nombreux facteurs se combinèrent pour causer la disparition progressive du jeu à somme nulle en tant que vision du monde dominante pour dans le même temps introduire un élément de progrès en sus de la nature cyclique de l’histoire. (page 206).
La vision du monde d’Aristote, comme un jeu à somme nulle, a lentement fait place à la compréhension croissante que la nouvelle richesse pouvait être créée – et pas seulement conquise – grâce à l’innovation et à la créativité. (page 208).
« Vers le XIIIe siècle, les Florentins, les Pisans., les Amalfitains, les Vénitiens et les Génois ont commencé à adopter une politique différente afin d’accroître leur richesse et leur puissance, ayant remarqué que les sciences, la culture de la terre, l’application des arts et de l’industrie, ainsi que l’introduction du commerce extensif, pouvaient leur permettre d’engendrer une population importante, subvenir à leurs innombrables besoins, maintenir un haut niveau de luxe et acquérir d’immenses richesses, sans avoir à conquérir de nouveaux territoires. » Sebastiano Franci, réformateur des Lumières milanaises, 1764. (page 205)
Très tôt, il a été clair, pour les gens, que la plupart des richesses se trouvaient dans les villes, et plus particulièrement dans certaines villes. Les villes abritaient des citoyens libres ; à la campagne, les gens étaient généralement des serfs qui appartenaient à la terre et au seigneur local. À partir de ces observations, des investigations ont été menées pour parvenir à comprendre quels facteurs rendaient les villes à ce point plus riche que la campagne. Peu à peu, la richesse des villes a été perçue comme le résultat de synergies : des gens venant de nombreux et divers commerces et professions et formant une communauté. L’érudit Florentin et hommes d’État, Brunetto Latini (1220 – 1294) a décrit cette synergie comme étant « il ben commune », c’est-à-dire ouvrir ” le bien commun “. La plupart des premiers économistes, les mercantilistes et leurs homologues allemands – les caméralistes – ont utilisé ces synergies comme élément fondamental pour comprendre la richesse et la pauvreté. C’est le bien commun qui rend les villes grandes, répète Nicolas Machiavel (1469 – 1527), presque 300 ans après Brunetto Latini. (page 207)
Par le biais de cette compréhension sociale de la richesse qui ne peut être comprise que comme un phénomène collectif, la renaissance a redécouvert et souligné l’importance et la créativité de l’individu. Si on ne tient pas compte de ces deux perspectives – le bien commun et le rôle de l’individu – on ne peut comprendre ni la vision de la société à la Renaissance ni le phénomène de croissance économique. »(page 207).
Fin des extraits du livre de Reinert.
Nous sommes bien au XIIIème siècle, ce siècle florissant organisé autour des ordres monastiques et chevaliers qui ont répandu le savoir et l’ont défendu contre les rois et les papes. Le processus du cercle vertueux du développement économique est une leçon toujours magistrale de management des organisations : rassembler des gens instruits et formés dans de multiples métiers pour créer un projet commun : une ville libre, libérée du système de pouvoir dominant, hier le système féodal, aujourd’hui le système capitaliste libéral. Le projet commun : hier une ville libre, aujourd’hui nos réseaux citoyens de vie.
Comme Reinert le montre, il y a complémentarité entre le développement de la ville et de la campagne proche de la ville.
Les citadins pour se nourrir vont utiliser leurs revenus d’artisans, commerçants, fonctionnaires, artistes, professeurs pour acheter les récoltes des paysans aux alentours. Les paysans vont produire plus, réaliser des économies d’échelles et avec l’aide des artisans de la ville, ils vont perfectionner leurs outils, leurs méthodes agricoles. Les récoltes vont être mises à l’abri dans des greniers derrière les remparts, dans l’enceinte des abbayes. Les moines qui font vœu de pauvreté, garantissent le partage équitable des réserves lors des disettes ou des périodes de mauvaises récoltes. La confiance se développe partout et les surplus font l’objet de commerce avec les villes voisines. Le constat est simple durant cette période historique : la complémentarité ville-campagne fait naître le développement local. Une campagne qui n’a pas à proximité une ville reste pauvre. Une ville construite sans terres agricoles va se développer car les richesses qu’elle crée vont lui permettre de développer l’agriculture dans la région voisine.
Les exemples sont connues : Venise, les ports italiens, les villes de Hollande n’ont pas de terres agricoles chez elles donc elles ne peuvent compter que sur leurs artisans, leurs marins, leurs commerçants. Les villes maritimes vont se développer plus vite car elles utilisent des milliers d’artisans, charpentiers, ouvriers pour construire leurs flottes commerciales et de guerre.
Une leçon politique s’applique : les villes doivent écarter du pouvoir les grands propriétaires terriens qui raisonnent différemment et sont des partisans logiques du conservatisme et des traditions ancestrales et dont les intérêts particuliers menacent les intérêts des villes. La gestion de la propriété commune, du bien commun dans une ville est une leçon de démocratie locale participative comme jadis dans les cités grecques ou égyptiennes.
Rien à voir avec le pouvoir despotique et féodal du seigneur de la terre. Florence, située dans une région agricole, interdira l’accès au pouvoir des propriétaires terriens et ce seront les commerçants, les artisans, les artistes qui vont gérer le développement de la ville. La recherche de l’innovation, l’exercice de la créativité passe par le principe de la subsidiarité enseigné par les moines et qui trouvera son application la plus visible encore aujourd’hui dans les plans des constructions des cathédrales, une fois que le développement des villes permettra un surplus de travailleurs qu’il va falloir occuper dans la réalisation d’œuvres sur plusieurs générations.
Cette logique, ce mécanisme de développement va se reproduire au départ de l’industrialisation des pays
Extraits du livre de Reinert avec notre résumé et reformulation :
L’avantage concurrentiel en management procure temporairement une rente, un surplus de bénéfices par rap port aux autres, ce qui assure une place de leader sur un marché. La minorité de cités-États les plus riches, à Venise et en Hollande, possédaient une position dominante sur le marché dans trois domaines :
en économie, elles bénéficiaient de rentes qui généraient des bénéfices croissants capables de supporter de vrais salaires et des impôts importants pour financer leur structure étatique (police, armée, justice, enseignement).
- Ces cités-états avaient un secteur industriel et artisanal très étendu et diversifié
- qui maîtrisait un important marché de matières premières : le sel à Venise, le poisson en Hollande.
- Enfin ces cités-états ont développé un commerce extérieur très fructueux. (Venise fut longtemps la capitale du commerce des esclaves entre l’Asie et le Moyen-Orient « grand consommateur d’esclaves » (même si vers 600, le messager prophète Mohammed rachetait les esclaves autour de lui pour les affranchir, ndrl). Les villes de Hollande commerçaient à partir de leur production manufacturière dans le textile, la taille des pierres précieuses, les lentilles de verre et le hareng salé et mariné…
La richesse créée était protégée derrière de solides barrières à l’entrée sur le marché. Ces barrières à l’entrée étaient des connaissances supérieures, des techniques de fabrication et surtout l’utilisation de puissantes synergies à travers des activités manufacturières diversifiées.
Cette production était soutenue par des économies d’échelles obtenues grâce au commerce sécurisé par la puissance militaire. Après 1485, l’Angleterre imita la structure de la triple rente créée par les cités-États d’Europe. Au moyen d’une intervention économique très autoritaire, l’Angleterre créa son propre système de triple rente : l’industrie manufacturière, le commerce à longue distance et une rente de matière première basée sur la laine. Le succès de l’Angleterre allait finalement conduire à la mort des cités-États et au développement des États-nations, les synergies trouvées dans les cités-états étant étendues à une plus large zone géographique. (page 214).
fin du document.
En Angleterre après 1485, l’absolutisme royal et le management autocratique ont remplacé l’organisation en réseau défendue par l’ordre du Temple et la tentative de restauration du temps des cathédrales par Jeanne d’Arc a été écartée et détruite par la papauté et le roi de France allié pour la circonstance avec les troupes anglaises. Nous reviendrons dans le diagnostic externe et l’environnement politique sur les racines criminelles de l’oligarchie anglo-saxonne et spécialement sur la racine religieuse du puritanisme qui a légitimé l’esclave, la déportation des chrétiens catholiques qui défendaient la gestion des biens communs dans leurs communautés locales gérées en démocratie directe participative.
Ce n’est pas le plus important ici alors que nous analysons uniquement les méthodes pour créer les richesses.
L’essentiel est que le processus vertueux de développement fonctionne.
La flotte templière faisait le commerce à longue distance avec les Amériques : les indiens iroquois au nord, le Mexique et les Andes au centre et au sud. La rente de l’ordre du Temple au niveau des matières premières reposait sur la gestion de 90% des propriétés foncières du sol de France, ce qui ruina le roi de France qui n’avait plus que 10% des terres pour vivre et payer une armée forcément insignifiante. Il a fallu les crimes de Philippe le Bel à partir d’octobre 1307 pour détruire les templiers, l’organisation en réseaux de la France et fonder l’absolutisme royal.
Le système de pouvoir industriel va rester sur ce mécanisme, ce processus de création de richesses sauf que dans ce système, dans ce processus, l’intérêt commun, le bien commun, la propriété commune gérée par les moines et défendue par les templiers, va être interdite et va disparaître.
Restaurer les biens communs, la propriété commune dans le processus de création de richesses et de développement politique, économique et social représente une des missions fondamentales du mouvement exprimé sur fileane.com.
Dès lors, l’histoire du développement industriel dans le système de pouvoir capitaliste peut se résumer clairement et brièvement à travers les moyens mis en œuvre par les propriétaires des capitaux investis dans les usines et le commerce. Les pays d’Europe ont compris qu’ils devaient développer une industrie diversifiée et pour garantir la confiance des investisseurs dans le capital des sociétés industrielles, les pouvoirs publics ont protégé leur industrie naissante par des barrières douanières. Le but originel était de saturer le marché intérieur de biens matériels produits en masse afin de vaincre la misère (point de vue des états) et afin d’atteindre une taille critique pour pouvoir réaliser des économies d’échelle sur d’autres marchés (point de vue des capitalistes).
Lorsque le marché intérieur fut saturé, la solution du colonialisme vis à vis des pays qui fournissaient les matières premières s’imposa. L’explication devient limpide à travers le livre de Reinert : le colonialisme est le prolongement international du protectionnisme que les états ont mis en place pour protéger leurs industries et utiliser le cercle vertueux de la croissance économique. En clair, le colonialisme interdit aux pays exportateurs de matières premières de s’industrialiser eux-mêmes. Évidemment car sinon, imparablement et logiquement ces pays viendraient ruiner ou tout au moins freiner le développement des pays industrialisés en premier. Il y eut peu de pays qui s’opposèrent à ce colonialisme. Le premier et le plus important fut les États-Unis d’Amérique qui se révoltèrent contre le colonialisme anglais à la fin du XVIIIème siècle. Dès les années 1800, les USA développèrent leur industrie selon le processus bien connu et en utilisant évidemment le protectionnisme pour favoriser leur jeune économie. L’interdiction faite aux pays colonisés de s’industrialiser les laisse forcément dans la non industrialisation, c’est à dire ostensiblement dans la pauvreté et le non développement économique.
Une dernière preuve de la redoutable efficacité de cette méthode remonte à 1945 lorsqu’avec le plan Morgenthau décidé par les Anglais et les conservateurs américains, il s’est agi d’appauvrir durablement l’Allemagne à titre de sanction de guerre. Les alliés occidentaux comme soviétiques commencèrent par détruire et récupérer les machines des usines allemandes afin de transformer l’Allemagne en un pays essentiellement agricole avec des rendements décroissants. Dès 1947, les résultats furent désastreux et il y avait 25 millions d’Allemands en trop par rapport aux capacités agricoles du pays à ce moment là. Avant même d’envisager leur mort de faim comme Staline l’avait fait pour quatre millions d’Ukrainiens en 1930 à travers sa réforme agraire pour collectiviser les terres, les dirigeants anglo-saxons ont compris que ces allemands allaient préférer rejoindre l’Allemagne de l’Est qui servait alors de vitrine du communisme face à l’Occident.
Très vite le plan Marshall à partir de 1947, allait réindustrialiser tous les pays limitrophes du bloc soviétique afin de les développer pour pouvoir contrer la menace de l’Union soviétique. Ce plan Marshall ne fit que reprendre les recettes du passé et que les USA avaient également adoptées après leur indépendance.
La construction du marché commun européen repose sur le même fondement, celui des rendements croissants. « Le marché commun a été présenté aux électeurs sur le postulat de rendements croissants qui augmenteraient la richesse (rapport Cecchini, 1988) » (page 171). Dès lors, il devient évident que le développement d’une structure centrale à Bruxelles qui sert de relais à la doctrine libérale du libre échange ne peut être qu’en contradiction avec les racines européennes et rend impossible l’achèvement de la construction européenne, l’union politique qui peut bien mieux se réaliser à travers des organisations en réseaux réunies en confédération.
La Force d’une Monnaie pleine garantit à nouveau la prospérité.
REINERT explique comment les pays riches sont devenus riches dans le cadre des systèmes de pouvoir, celui de l’absolutisme royal puis celui de la société industrielle. Il n’utilise pas une analyse de la société médiévale et le fonctionnement par exemple de l’ordre du Temple avec l’introduction dans le commerce de l’usage de la lettre de change parmi le réseau de la banque templière au service des échanges commerciaux.
Aujourd’hui, la monnaie pleine correspond étroitement à ce cercle vertueux de la prospérité, c’est à dire la triple rente : économique fondée sur des savoir-faire et des expertises capable de donner un avantage concurrentiel ; un réseau d’artisans et d’industriels étendu et diversifié ; un commerce extérieur très fructueux.
Ce cercle vertueux est protégé par des barrières à l’entrée fondées sur des savoirs et des compétences et d’une manière plus générale par des protections militaires pour assurer le développement d’importantes économies d’échelle positives, première source de gains de productivité.
Le Plan qui rassemble les financements des Coûts d’Obtention de la Qualité présentés par les équipes de projets de vie des différentes institutions politiques, économiques, sociales, culturelles, a pour mission principale au niveau confédéral de dégager les conditions de réalisation de cette triple rente qui assure le fonctionnement du cercle vertueux de la prospérité. L’ensemble de cette activité humaine est rémunérée et financée par la monnaie pleine, ses lettres de changes, effets de commerce, bons de travail, bons de secours…
6) les ressources organisationnelles liées à la prise de décision au service de l’utilisation d’une monnaie pleine.
la prise de décision est-elle centralisée ou décentralisée ? Le système d’information est-il efficace ?
L’expression ” Les réseaux de vie ” se traduisent en langage conventionnel par démocratie directe locale participative. Nous avons quitté, abandonné les systèmes de pouvoir et leur centralisation des décisions. Au niveau de la gestion de l’information, nous avons montré comment s’exerce l’action politique des citoyens lors des assemblées de leurs institutions et la préparation des décisions par les centres de gestion des Réseaux de Vie. De même la gestion de la Monnaie pleine s’articule autour du Plan dont nous venons de montrer sa mission principale et l’enjeu qu’il représente au niveau de la clarté et de la cohérence du financement des investissement et de la rémunération du travail pour l’ensemble de l’activité humaine. Cette organisation constitue une Force au service d’une Monnaie pleine.
Pour revenir et conclure sur l’exemple de Wörgl, nous utilisons la remarque pertinente de ce journaliste, auteur, chroniqueur qui avait compris les forces et les faiblesses de la société de communication développée avec la radio et surtout la télévision, les télécommunications et Internet :
“ Bien informés les hommes sont des citoyens, mal informés ils deviennent des sujets.” Alfred Sauvy.
” Mal informés “, c’est aussi toute la question sur l’utilisation d’une Monnaie pleine et précisément sur son fonctionnement, les technologies employées pour son développement et surtout celles utilisées dans le système libéral pour que les citoyens ignorent son existence, ses possibilités en terme de prospérité, la manière de l’utiliser. Mal informés, ces citoyens sont aussi une Faiblesse.
Mal informés certes mais les dirigeants qui veulent imposer leur gouvernement mondial ne se cachent pas et revendiquent publiquement le but qu’ils poursuivent. Une illustration de cette entreprise dominatrice se trouve dans le livre “Mémoires” qui a David Rockefeller pour auteur officiel. Dans la version anglaise, est écrit :
“Quelques-uns croient même que nous (la famille Rockefeller) faisons partie d’une cabale secrète travaillant contre les meilleurs intérêts des États-Unis, caractérisant ma famille et moi en tant qu’internationalistes et conspirant avec d’autres autour de la Terre pour construire une politique globale plus intégrée ainsi qu’une structure économique – un seul monde si vous voulez. Si cela est l’accusation, je suis coupable et fier de l’être.” David Rockefeller, MEMOIRES, page 405.
autre illustration : Waren Buffet a dit que la guerre de classe existe toujours. Que c’est sa classe (les riches.. Buffet est le 2ème plus riche du monde…) qui est en train de la gagner !
Par contre les dirigeants du système bancaire actuel sont dans l’incapacité d’informer leurs clients et les citoyens sur la nature et la portée de leurs agissements lorsqu’ils gèrent des crédits ou vendent des titres financiers élaborés à partir d’un assemblage de dettes plus ou moins risquées. La spéculation joue sur ces risques. La vente des titres financiers concernent toutes les banques et les banques de dépôts en ont acheté énormément avant le déclenchement de la crise de 2007. Aujourd’hui, les banquiers sont incapables de justifier si les prêts accordés proviennent des dépôts ou de la monnaie empruntée à la banque centrale et donc créée ex nihilo.
Est-ce une force en faveur d’une Monnaie pleine que d’acculer les banquiers à cette incapacité d’établir la clarté et la traçabilité de l’argent qu’ils gèrent par rapport à la transparence apportée par une Monnaie pleine ? Est-ce une faiblesse car expliquer cette situation aux citoyens pour les persuader d’abandonner le système bancaire actuel s’avère difficile tant, nous l’avons vu avec la leçon sur la Monnaie de Galbraith, ” l’étude la Monnaie est, par excellence, le domaine de l’économie dans lequel la complexité est utilisée pour déguiser la vérité et non pour la révéler “.
L’initiative citoyenne suisse de 2014 pour l’utilisation d’une Monnaie pleine a été confrontée à cette difficulté pour réfuter les objections des défenseurs du système bancaire actuel qui affirmaient qu’il suffit d’améliorer le système actuel pour le sécuriser davantage et que la révolution hasardeuse d’une monnaie pleine est inutile et dangereuse. Illustration :
document : Proposition de réponse au Professeur Rossi : Les non-dits de l’économie (7/4/2014) :
MONNAIE VIDE ET MONNAIE PLEINE par Christian GOMEZ
« Le professeur Rossi, avec son ouverture d’esprit habituel, a complètement perçu l’importance du débat lancé par l’initiative « Monnaie Pleine » pour une réforme en profondeur du fonctionnement de notre système bancaire. Elle est en effet capitale pour fonder notre avenir économique sur des bases solides et pour rendre la Suisse encore plus compétitive sur le double plan économique et social.
Non, il n’est pas « normal » que des agents privés, en l’occurrence les banques, puissent « battre monnaie » et créer ex nihilo un pouvoir d’achat sur la production. Non, il n’est pas « normal » que ces dernières puissent retirer une rente d’un privilège qui fut de tout temps détenu par la Collectivité à travers son État ; Non, il n’est pas « normal » que la variation de monnaie en circulation dépendent d’acteurs qui peuvent être soumis à des crises d’euphorie absurde ou de pessimisme outrancier ; Non, il n’est pas normal que les bêtises d’une banque, pourvu que sa taille soit significative, puissent entrainer un effondrement du système de paiement et ainsi mettre à mal toute l’économie ; Non, il n’est pas normal que tout ce système ne puisse tenir qu’au prix d’un gaspillage éhonté de capital ( augmentation des ratios de capital) et , in fine, parce que tous les acteurs Banques, déposants, épargnants savent que l’état est le garant en dernier ressort et que les citoyens paieront tous les pots cassés si c’est vraiment grave…..
En proposant de distinguer entre les crédits qui ajoutent au revenu monétaire d’une collectivité et les crédits qui sont fondés sur la production courante (en clair financés par l’épargne), le professeur Rossi perçoit le problème et le juge capital. Mais, en refusant la solution, jugée par lui radicale, de la transformation du système, il s’enferme dans une impasse. Aucune banque, aucun banquier ne pourra jamais dire si le prêt qu’il fait est financé par « un jeu d’écriture » ou par « une épargne vraie ». La plupart des banquiers ne savent pas ce qu’ils font et ils n’en ont pas besoin pour être de « bons » banquiers. C’est au niveau des règles de fonctionnement de l’ensemble du système bancaire qu’il faut se situer, comme l’ont bien vu la plupart des grands économistes, qu’ils soient libéraux (par exemple : Simons, Stiegler (Nobel 1982), Marshak, Machlup, Fisher, Friedman (Nobel 1976), Allais (Nobel 1988)….) ou de tendance keynésienne (comme Tobin ou même Minsky), qui ont tous été d’ardents partisans de la Réforme portée aujourd’hui par la nouvelle initiative.
Les partisans de cette réforme ne sont pas partis sans de solides arguments et ils attendent leurs adversaires sans agressivité mais sans complexes, avec la certitude de défendre une cause qui dépasse la seule Suisse par son enjeu. »
Mercredi 04 juin 2014
fin du document.
La campagne pour la votation de cette initiative suisse en juin 2018 a eu du mal à sortir de cette complexité dont parle Galbraith pour déguiser la vérité. C’est la limite de ces Initiatives citoyennes et la manière de les biaiser au départ : proposer la modification d’un seul point de la Constitution et donc faire en sorte que l’initiative s’intègre dans le reste des textes, bref ne change quasiment rien dans le système de pouvoir pour ne pas être de suite en contradiction flagrante avec ce système de pouvoir et être taxée de révolutionnaire, tare insurmontable dans ce pays qui est le seul depuis 1945 à n’avoir entrepris aucune épuration du nazisme et du fascisme avec lesquels la plupart de ses dirigeants économiques ont pourtant collaborés étroitement, spécialement les banquiers d’affaires. Bref, ceci se traduit chez les citoyens ” mal informés ” soit par un désintérêt profond soit par une adhésion superficielle et de principe, sans grande conviction notamment sur un changement complet et radical du système de pouvoir. Donc, aucune recherche d’une vision d’ensemble pour vivre autrement sans ces institutions du système capitaliste libéral.
Restons un moment encore avec Galbraith, l’un des économistes américains les plus humains :
« Il n’y a pas que l’argent qui compte dans l’analyse de l’économie, rappelait Galbraith dans une entrevue accordée à Harry Kreisler en 1986 (Conversation with John Kenneth Galbraith). Trop souvent on oublie le rôle du pouvoir dans les choix économiques. N’en déplaise aux orthodoxes du marché comme grand ajusteur de l’économie, au moins la moitié de toute l’économie est planifiée par les grandes corporations qui dominent le marché ».
Bien informés nos lecteurs savent que la solidarité dans les Réseaux de Vie se traduit par le don d’une connaissance, la partage d’une expérience réussie envers un autre groupe social, un autre réseau local confronté au même dysfonctionnement ou au même nouveau besoin. Cette gestion de la propriété collective immatérielle du savoir comprend les enseignements tirés de nos deux sources et l’utilisation de notre première source individuelle, personnelle et initiatique sert de déclencheur, de motivation et de courage pour utiliser notre source intellectuelle et rationnelle au seul service d’une culture humaniste et de ses valeurs.
II) L’analyse des compétences au service de l’utilisation d’une Monnaie pleine.
Au départ d’une activité humaine, il y a l’initiative, la créativité, la curiosité, l’appétence pour découvrir le monde dans lequel nous vivons afin de trouver nos raisons de vivre qui sont les mêmes que nos raisons de mourir. Cet enseignement trouve son origine dans notre démarche initiatique et spirituelle, notre première source de savoir, celle qui n’a pas besoin de savoir lire et écrire, juste utiliser un langage sous sa forme verbale ou gestuelle.
Au bout de cette activité spirituelle et intellectuelle, nous trouvons avec notre seconde source de savoir, la source intellectuelle et rationnelle les connaissances et les savoirs dont nous avons besoin.
Cette acquisition de richesses immatérielles se réalise de deux manières par l’éducation, la formation ainsi que par l’expérience, l’apprentissage sur le terrain et le plus souvent à travers la pédagogie de ou par l’échec. Une compétence regroupe les connaissances qui proviennent de la formation et de l’expérience.
Dans le système de pouvoir économique capitaliste libéral, le management des organisations distingue les compétences fondamentales des autres compétences. Soumise à la concurrence sur ses marchés, une organisation doit développer et préserver ses compétences fondamentales qu’elle est seule à avoir développées et qui sont inimitables facilement par les concurrents, d’où l’obtention d’une rente qui lui donne un avantage concurrentiel et lui permet de disposer de bénéfices supplémentaires par rapport à ses concurrents.
Dans les Réseaux de Vie, la pratique de l’alliance des contraires pour définir les objectifs et de la subsidiarité pour obtenir la solution optimale en l’état des connaissances actuelles tout comme l’utilisation de nos deux sources de savoir sont à la base du développement des compétences. Nous avons vu que l’échange de ces compétences est au coeur de la solidarité.
Au niveau de l’utilisation d’une Monnaie pleine et à travers l’analyse des ressources qui sont des forces ou des faiblesses pour le développement de son utilisation dans le but de disposer à nouveau d’une prospérité dans le cadre d’une civilisation florissante, nous avons constamment relever le rôle des compétences pour favoriser les échanges parmi les Réseaux de Vie. Nous ne sommes plus dans un système de pouvoir qui utilise la concurrence sur les marchés dans le but de maximiser ses profits légitimés par l’utilisation exclusive de la propriété privée, y compris des moyens de production.
Dans les Réseaux de vie, l’avantage concurrentiel partagé par tous, c’est la prospérité, l’utilisation du cercle vertueux des richesses qui repose sur l’obtention des trois rentes et dont les bénéfices sont répartis équitablement par la propriété commune et la gestion des biens communs. L’enjeu des compétences utilisées est radicalement différent.
1) les compétences fondamentales au service d’une Monnaie pleine.
Dans le cadre de ce management d’une Monnaie pleine, nous avons vu que parmi les compétences utilisées, il y en avait une qui rassemblait quasiment toutes les autres : développer des synergies. Nous l’avons vu au niveau des ressources commerciales, des échanges commerciaux et du marketing.
La richesse et la prospérité d’une ville libre est le résultat de synergies : des gens venant de nombreux et divers commerces et professions et formant une communauté.
Une définition de la notion de synergie : la synergie reflète communément un phénomène par lequel plusieurs acteurs, facteurs ou influences agissant ensemble créent un effet plus grand que la somme des effets attendus s’ils avaient opéré indépendamment, ou créent un effet que chacun d’entre eux n’aurait pas pu obtenir en agissant isolément. Dans le langage courant, le mot est plutôt connoté positivement, et il est utilisé pour désigner un résultat plus favorable lorsque plusieurs éléments d’un système ou d’une organisation agissent de concert.
Plus prosaïquement, il y a synergie positive quand le résultat d’une action ou d’un élément est supérieur à la somme des résultats des parties. Ceci est résumé très simplement par l’aphorisme un et un font trois.
Illustration par l’exemple de la période médiévale.
Cette période de réchauffement climatique est favorable au développement de la démographie et de l’économie. L’organisation monastique des Bénédictins avec ensuite les ordres de moines soldats dont surtout les Templiers, vont mettre en place avec les villes libres une période paix sociale d’environ deux siècles qui sera détruite le vendredi 13 octobre 1307 pour permettre au roi de France d’établir l’absolutisme royal.
Nous connaissons la solution optimale pour résoudre le problème démographique associé aux rendements décroissants dans l’agriculture et les campagnes. Les rendements décroissants sont tout le contraire de la croissance et ils s’appliquent surtout à l’agriculture : rendements décroissants extensifs lorsqu’il s’agit d’utiliser toujours plus de terres pour nourrir une population ou le bétail. Rendements décroissants intensifs lorsqu’il faut toujours plus de travail pour cultiver une terre ou que les terres ne suffisent plus à nourrir une population toujours plus grande sans trouver la moindre synergie.
Le surplus de main d’oeuvre dans l’agriculture ne reste pas dans les familles de paysans. Il va dans les villes libres et une partie va dans les abbayes aider les moines à développer les biens communs.
Les travailleurs des champs, les serfs sont formés au départ par les moines de l’abbaye. Ils deviennent forgerons, maçons, charpentiers, musiciens, médecins, pêcheurs, tisserands, etc. Ensemble ils vont bâtir la ville et ses remparts, ses fortifications. Lorsqu’un seigneur féodal veut venir récupérer quelques familles qui ont abandonné sa terre, même avec une cinquantaine d’hommes d’armes, il doit s’arrêter devant les murailles de la ville et si ce seigneur insiste, ce sont des milliers d’hommes en armes qui montent sur les remparts ou vont faire une sortie pour le chasser.
Ce nouveau rapport de forces est aussi le résultat d’une synergie développée dans le cadre de la nouvelle ville libre. Cette puissance aussi bien économique, culturelle que politique cimente ce bien commun, cette propriété commune propre à la communauté citadine. Mais le processus du développement ne se limite pas à la ville.
Les rendements croissants reposent sur l’effet d’apprentissage (l’élévation des compétences, source toujours possible de gains de productivité), les économies d’échelle qui proviennent des innovations dans la production pour économiser les quantités de facteurs de production et surtout du commerce à longue distance capable d’apporter de nouveaux clients surtout lorsque ce commerce est défendu par des moyens militaires.
Ce sont les trois rentes du cercle vertueux de la prospérité, nous l’avons indiqué plus haut. Les flottes de commerce protégée par les marines militaires ont été ainsi les instruments du développement des richesses des premiers pays riches tout comme le fût la flotte de l’Ordre du Temple qui commerçait avec les Amériques bien avant 1492.
Les synergies viennent ensuite renforcer ce processus de richesses fondé au départ sur la connaissance, le développement des savoirs. Ce sont les différents métiers associés dans le développement des biens communs qui vont développer les richesses des villes libres.
REINERT dans son livre que nous utilisons ici, présente un cas historique de cette prospérité d’une ville fondée sur les synergies qu’elle a su développer.
L’exemple du développement de la ville de Delft en Hollande est un cas d’école :
à partir de la taille et du polissage du verre pour fabriquer des lentilles, la ville produit des longue-vues pour la marine de guerre et la marine commerciale. Elle attire les savants qui mettent au point et utilisent les premiers microscopes. Les peintres se mettent à utiliser la loupe pour réaliser des tableaux extrêmement précis et minutieux en restituant d’une manière parfaite les jeux de lumières, les détails d’un portrait comme une photo avant l’heure. Les lentilles servent également aux artistes pour confectionner des chambres noires et des lanternes magiques bien avant le cinéma. Commerce, armement, sciences, artistes entraînent une élévation des connaissances et des revenus tout autour de la ville.
Les relations entre les activités qui génèrent ces synergies sont représentées dans le schéma suivant extrait du livre de Reinert :
Extraits du livre :
« Le schéma cinq illustre « le système national d’innovations » que l’on pouvait observer en visitant la Hollande pendant la période suivant immédiatement la guerre de Trente ans. La connaissance développée dans un secteur « sautait » dans d’autres secteurs en apparence non connexes, apportant la preuve que la nouvelle connaissance est créée en reliant des faits ou événement qui étaient auparavant non connexes. La diversité en soi vint à être comprise comme un ingrédient clé de la croissance économique, et on ne trouvait pas cette diversité dans les communautés agricoles où les gens avaient tendance à produire les mêmes choses. Cela a été reconnu comme étant l’un des problèmes des régions productrices de matières premières : elles ont peu de commerces à faire entre elles.
À cette époque, les Pays-Bas étaient un laboratoire d’où on pouvait voir à l’oeuvre le mécanisme du développement économique. Il paraissait évident, pour les observateurs contemporains, que les innovations et la richesse était la conséquence des nombreuses fenêtres d’opportunités à l’invention hors de l’agriculture, de la chute des coûts unitaires de production, des rendements croissants des activités urbaines, de l’étendue de la division du travail et des nombreuses professions différentes créant de la richesse comme le produit de synergies.
En s’appuyant sur l’observation du même phénomène à Venise, Antonio Serra décrit clairement ces trois principes dans son travail publié en 1613, ajoutant qu’ « un facteur donne de la force à un autre » ; autrement dit, il décrit un système auto catalyseur de la croissance économique. Antonio Serra a consacré également un chapitre sur les types de politiques économiques dont a besoin d’État pour créer de la richesse, basée sur ce type de système.
C’est comme si ces théoriciens disaient : si vous voulez estimer la richesse d’une ville, compter le nombre de professions que vous trouverez dans ses murs. Plus le nombre de professions est élevé, plus la ville est riche. La diversité des activités économiques était un but en soi qui permettait à la nouvelle connaissance de « sauter » d’un secteur à l’autre, comme nous l’avons présenté dans le schéma 5. Ces développements théoriques poursuivent la tradition du ben comune, du bien commun, de Brunetto Latini au XIIIe siècle.
Fin de l’extrait du livre.
La pratique de la subsidiarité implique que le solution optimale s’adapte aux particularités locales. Nous l’avons vu pour les villes libres.
Celles qui sont des ports maritimes ont besoin de nombreux artisans pour construire et entretenir les navires en plus des artisans pour vivre et développer la cité. Il n’y a ici aucune source précise d’inégalités économiques, sociales, culturelles sauf si nous sommes dans un système de pouvoir dans lequel la minorité dirigeante, pour dominer ses voisins, va leur interdire de développer la même gestion des richesses ou le cas-échéant, va venir piller et détruire ces richesses pour accroître les siennes. Comme le fait remarquer Galbraith, c’est le pouvoir qui dirige l’économie même si les théoriciens du système capitaliste libéral enseignent le contraire avec leur dogme et fiction, mythe, de la liberté des marchés.
La richesse créée à Delft et dans les villes portuaires de Hollande, Anvers et la taille des diamants, etc., est visiblement restée sur place et nous pouvons la retrouver dans le patrimoine des villes, l’architecture, les tableaux et les oeuvres d’art de leurs musées.
Pareil pour les villes libres de la Décapole d’Alsace et les villes républiques de Strasbourg et de Mulhouse, Colmar étant le centre politique et économique de la Décapole. Nous connaissons les échanges entre les villes libres de Kaysersberg et de Munster : le vin allait à Munster et le fromage munster descendait à Kaysersberg, dans ces deux villes les habitants pouvaient se régaler d’un morceau de munster avec un bon verre de vin d’Alsace… comme les touristes encore aujourd’hui !
Ce patrimoine reste le témoin tangible des anciens Biens communs de ces villes qui aujourd’hui sont gérés par la propriété collective et les représentants élus des citoyens avec la grande différence, qu’aujourd’hui cette gestion se mène avec l’argent dettes des banquiers faux monnayeurs et non plus avec une monnaie pleine. D’où l’insuffisance chronique des moyens financiers pour préserver et sauver ce patrimoine.
2) la protection de ces compétences dans l’utilisation d’une Monnaie pleine.
La perte de compétences en France après 1973 et l’abandon de la quasi monnaie pleine pour financer les infrastructures et les grands chantier de modernisation du pays.
Le cas de la France avec sa désindustrialisation démontre comment le pouvoir et les différents gouvernements, la classe politique, sont responsables de la perte, vente, mise à l’écart d’innovations, brevets, découvertes, technologies et compétences, essentiellement dans l’industrie mais pas que, également dans la recherche biologique, génétique.
Comme par exemple la recherche sur l’ARN messager, une molécule découverte en 1961 par deux chercheurs français de l’Institut Pasteur, Jacques Monod et François Jacob, découverte qui leur valu le Prix Nobel mais dont les travaux pour l’utiliser dans un vaccin n’ont pas été financés par les dirigeants français… mais par les groupes pharmaceutiques américains sans succès depuis parce que ce procédé biologique est particulièrement instable et n’a pas encore aujourd’hui été stabilisé. D’où le scandale mondial de la prétendue vaccination vendue par les géants de la pharmacie américaine Pfizer et Moderna sans aucun test pour vérifier si cette vaccination avait des effets positifs pour freiner la propagation du virus Covid-19 et pour réduire les cas graves d’infection. Seul l’appât du gain et des profits juteux qui ont été obtenus par ces firmes expliquent ce scandale.
Cet exemple du scandale de la vaccination contre le Covid-19, typique de la liberté des marchés et de la dérégulation des activités dans le système capitaliste libéral, n’est pas possible dans Nos Réseaux de Vie. La Sécurité et la Défense des Réseaux de Vie ont pour mission de repérer les compétences néfastes pour la Vie et sa biodiversité et d’éliminer les essais d’armes biologiques, chimiques, climatiques, nucléaires.
Dès 2015, nous savions qu’au moins un laboratoire américain développait des essais pour une arme biologique de destruction massive des êtres humains et que d’autres études avaient lieu dans ce domaine dont celle sous-traitée par une firme américaine au laboratoire P4 de Wuhan en Chine d’où sortira le virus du Covid-19 suite à une fuite accidentelle et à un manque de sécurité dans les activités de ce laboratoire vendu par la France.
Les cas Thomson, Alsthom, Alcatel, la filière nucléaire, la filière électronique et des télécommunications, la filière informatique, la recherche biologique et tant d’autres sont le bilan désespérant de l’inculture et de l’ineptie politicienne française, certainement manœuvrées par l’oligarchie financière anglo-saxonne dans sa quête chimérique d’un gouvernement mondial au service des plus riches occidentaux.
Dans le cas de Thomson-CSF, l’utilisation du brevet sur les écrans à cristaux liquides (LCD) obtenu avec le rachat en 1988 de RCA, a été menée dès 1989 et les écrans du système d’armes de la nouvelle génération de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) en 1992, ont été des écrans plats LCD.
Quelques années plus tard, le refus du Président Thierry Breton de fabriquer ces écrans LCD pour les centrales nucléaires et le CEA puis pour le grand public est intervenu dans le cadre des privatisations des entreprises publiques nationalisées. L’état ne voulait plus financer des investissements dans ces entreprises selon les dogmes de l’idéologie capitaliste libérale. Il fallait montrer à nos ” amis ” américains et leurs financiers que nous suivions leurs directives voire leurs ordres relayés par la technostructure de Bruxelles.
Ces politiciens par ignorance ou délibérément, ont refusé d’admettre que la filière nucléaire civile et militaire avait été financée jusqu’en 1973 par une quasi monnaie pleine et avec les Bons du trésor pour un endettement inexistant. Comment poursuivre le développement de cette filière nucléaire dorénavant avec de l’argent dettes émis par des faux monnayeurs de Wall Street et de la City de Londres ? En vendant tout si possible et en attendant, en stoppant les investissements ?
Depuis la fin des années 2010, les pertes de compétences sont reconnues avec les surcoûts exorbitants qui en sont les conséquences et avec l’affaiblissement significatif de notre indépendance militaire certes mais aussi économique et politique, culturelle. En 2022, il est question de coupures d’électricité durant l’hiver 2022-2023 alors que la moitié des centrales nucléaires sont à l’arrêt pour des maintenances qui se prolongent notamment à cause du manque de soudeurs expérimentés. Pareil pour l’EPR de Flamanville toujours pas achevé et opérationnel à cause du manque des compétences rendu possible par des politiques de minimisation des coûts à travers l’emploi de réseaux opaques de sous-traitants qui ne savant plus qui est responsable de quoi !
Pourtant la transmission des compétences est facile.
Toujours chez Thomson-CSF, vers 1990, l’équipe de projet du système d’armes des SNLE qui avait reçu les tous premiers écrans LCD fabriqués à Grenoble, en Europe, avait été confrontée à un manque de compétences pour l’étape de l’intégration du système d’armes.
Personne dans l’équipe ne savait comment procéder sauf un jeune technicien muté récemment dans cet établissement. Il venait d’un autre établissement en région parisienne qui avait mis au point le système d’arme du radar embarqué sur les avions Rafale. Le chef de projet qui s’en était souvenu lui laissa le tableau et devant les ingénieurs grandes écoles de cette équipe de projet, il expliqua clairement et simplement comment se déroule une intégration de système d’armes. A la fin du projet, il fut envoyé par son chef d’équipe chez le chef du Personnel pour son passage au statut cadre et son augmentation de salaire avec une question du chef de service à mettre au clair : pourquoi se trouvait-il parmi nous ? Quelle chance insoupçonnée avions-nous eue ?
La réponse est malheureusement classique dans le management français ” conservateur ” : dans son équipe précédente en région parisienne, le chef de l’équipe de projet avait confisqué pour lui la réussite de son équipe, les honneurs de la Direction générale et de la Presse sans féliciter d’une manière quelconque les membres de son équipe.
Ecoeuré, ce jeune technicien avait décidé de quitter cette équipe qui allait certes être dissoute avec la fin du projet, et il s’était souvenu que notre établissement abritait le plus important chantier informatique d’Europe avec le développement d’un autre système d’armes… dont il avait acquis des compétences pour l’étape délicate de l’intégration du système. Il avait alors demandé sa mutation chez nous.
Le chef de l’équipe de projet a aussitôt compris quel risque son homologue en région parisienne avait fait prendre au Groupe par son comportement dévoyé de manager, risque qui aurait été gravissime si ce technicien était parti dans une société concurrente ou étrangère. L’affaire s’est achevée au cours d’une réunion du Conseil scientifique du Groupe où les membres venant de notre établissement ont demandé des sanctions disciplinaires contre ce chef de projet en région parisienne, sanctions obtenues du Président du Groupe.
Nous sommes une fois de plus face à un choix de culture et d’organisation du pouvoir, de management, devant notre choix de civilisation.
La protection des compétences fondamentales est donc un enjeu crucial qui va de pair avec la remise en place d’une monnaie pleine.
Les premiers budgets d’investissements financés avec la monnaie pleine concerneront le développement des compétences, c’est à dire des projets capables d’élever les compétences des membres des équipes de travail. Ensuite des compétences iront développer de nouvelles équipes de projets de Vie.
Dans le cas de Wörgl au Tyrol, il est dit que les personnes chargées de construire le pont ne savaient pas au départ construire un pont et pourtant ce pont est toujours là avec sa plaque commémorative de l’utilisation d’une monnaie pleine sans laquelle il n’aurait pas été construit à ce moment là et peu importait les erreurs et le temps passé pour que ce pont soit enfin construit et utilisable, tout a été rémunéré en monnaie pleine.
III la gestion de la solidarité, le coût d’obtention de la solidarité.
Poursuivons le cas de ce technicien venu apporter ses compétences dans l’intégration système à notre équipe de projet système d’armes SNLE.
Après les sanctions, nos scientifiques, experts et cadres de Direction se sont tout de même posés la question fameuse : à quoi sert une Direction des Ressources Humaines s’il n’y a pas une gestion prévisionnelle des effectifs et des compétences ? La DRH au siège aurait du prévoir que cette compétence en intégration système acquise en région parisienne allait être nécessaire dans notre équipe de projet en province.
En d’autres termes et selon les nôtres utilisés dans les Réseaux de Vie, pourquoi au siège n’est-on pas capable d’assurer la solidarité entre établissements du Groupe et le don gratuit des compétences acquises ici et nécessaires disponibles maintenant.
Bien entendu ceci passe par un développement de la mobilité interne du Personnel ce pourquoi la DRH menait un projet ambitieux dans ce domaine durant ces années là dans le cadre de la mutation de l’entreprise vers des groupes de projets autonomes en relation avec les différents clients.
Parmi les objectifs de ce plan de mobilité interne fondé sur la description de l’ensemble des postes, les équipes de projets étaient affectées à un établissement dont le directeur se devaient être un ancien membre de la DRH. Celui-ci restait sur le site de manière à bien connaître la région et ses services pour conseiller le personnel des équipes et leurs familles sur tout ce qui concerne leur intégration locale. Les équipes une fois achevées leurs missions voyaient leur personnel soit rester sur place dans le cadre d’un nouveau projet soit muté dans un autre projet ailleurs.
Ce projet ambitieux, même s’il n’a probablement pas été réalisé entièrement, reste un cap à suivre dans le développement de la solidarité parmi les Réseaux de Vie. D’autant plus que ces établissements, ces locaux divers et multiples pour répondre aux besoins d’équipes de projet de vie sont des biens communs et non plus des propriétés privées dont le coût est la charge d’une entreprise privée sur des marchés concurrentiels dans l’économie libérale.
La démarche Qualité Totale, nous l’avons vue, a pour objectif d’évaluer le coût d’obtention de la Qualité (COQ) qui comprend les budgets d’investissements dans les équipements de production, les locaux, la formation du personnel, le changement de structure des décisions, etc. Il sert de base pour évaluer le Coût d’obtention de la Solidarité (COS).
Lorsque la solution optimale fait l’objet d’un don d’une équipe de projet qui l’a mise au point à une autre équipe de projet confrontée aux mêmes dysfonctionnements ou au même besoin, il s’agit de compléter le COQ avec l’évaluation des dépenses et frais qu’il a fallu engager pour arriver au montant de ce COQ.
Par exemple, l’équipe de projet A a passé 6 mois avec un Cercle de Qualité de 12 personnes à raison de 4h de travail sur deux semaines, ce qui représente des frais de personnel (masse salariale + dépenses de formation, transports, repas, etc. ) de 10 000 euros et les investissements matériels sont de 15 000 euros, soit un COQ de 25 000 euros pour l’entreprise A qui a obtenu la solution optimale. Ces 25 000 euros vont par exemple sur une machine automatisée éliminer un Coût de Non Qualité réductible de 80 000 euros au cours de l’exercice précédent. Le COQ représente 29,4% du CNQR sur un exercice comptable.
L’équipe de projet B qui reçoit le don de la solution optimale va passer 4h pour découvrir et comprendre cette solution optimale avec le cas échéant des frais pour le transport, l’hébergement si elle se rend dans les locaux de l’équipe de projet A qui lui donne cette solution optimale et l’évaluation de son COQ. Admettons que ce montant soit de 1 500 euros. Le Coût d’Obtention de la Solidarité est alors de 8 500 euros, c’est à dire l’économie réalisée par l’équipe de projet qui reçoit la solution optimale. Exprimé en pourcentage, le résultat est une économie de 85% pour l’équipe de projet B.
Ce premier calcul se complète avec le Coût de la Non Qualité Réductible qui sera éliminé grâce à cette solution optimale. Par exemple, s’agissant d’une machine automatisée, le coût des pannes, rebus, heures supplémentaires, dépannages extérieurs, pénalités pour retards de livraisons avait été sur l’exercice précédent de 100 000 euros. Le COQ est de 15 000 euros en investissements matériels et 1 500 euros en frais de personnel soit un total de 16 500 euros qui représente l’investissement à réaliser pour éliminer les 100 000 euros des dysfonctionnements. Les économies pour l’entreprise qui reçoit le don de la solution optimale est de 108 500 euros. Le COQ représente dans la seconde équipe de projet 16,5% du CNQR sur un exercice comptable.
Équipe de projet A | Équipe de projet B | |
CNQR estimation des dysfonctionnements qu’il est possible d’éliminer | 80 000 € | 100 000 € |
COQ Cercle de Qualité Investissements matériels | 25 000 € dont : 10 000 € 15 000 € | 16 500 € dont : 1 500 € 15 000 € |
COS | 0 € | 8 500 € |
Économies réalisées avec ces dysfonctionnements éliminés | 80 000 € | 108 500 € |
Le COS représente une synergie : le don de la solution optimale apporte une économie supplémentaire selon l’aphorisme connu 1+1=3.
Dans notre cas, pour l’équipe de projet B, l’économie représente 108,5% du Coût de Non Qualité Réductible. Inutile de commencer à chercher pour prouver que cela coûte cher, encore trop cher !
C’est autant de monnaie pleine que l’équipe de projet B n’aura pas à utiliser. Et c’est autant de raisons justifiées pour que chaque équipe de projet s’intéresse à ce que font les autres et cherche à obtenir un COS. Lorsqu’un COS n’est pas possible, c’est que le dysfonctionnement ou le besoin est nouveau. L’institution politique sait alors qu’il faut allouer des moyens supplémentaires à son équipe de projet dans sa démarche Qualité Totale.
Les Réseaux de vie n’utilisent pas un système fiscal pour transférer des revenus de la propriété privée vers la propriété collective de l’État
Le calcul actuel du PIB pour évaluer la croissance d’une économie en additionnant les activités positives et les activités qui sont la conséquence d’accidents, de risques qui ont été mal gérés n’est pas adapté.
Par contre le calcul du COS (Coût d’Obtention de la Solidarité) est un indicateur bien plus pertinent et judicieux pour mesurer le développement économique vers la prospérité, la civilisation florissante.
L’augmentation du montant total des COS réalisés à travers les différents Réseaux de Vie traduit le niveau des échanges de connaissances atteint et en conséquence également le niveau d’accroissement des compétences rendu possible à travers la démarche Qualité Totale utilisée pour l’ensemble de l’activité humaine.
Nous l’avons indiqué en présentant cette démarche Qualité Totale, elle permet enfin d’éliminer les dysfonctionnements dans des domaines jugés improductifs ou trop coûteux par les dirigeants du système capitaliste libéral et l’oligarchie financière anglo-saxonne, spécialement dans les domaines de l’énergie, de la protection de l’environnement, de la lutte contre le changement climatique, dans le domaine de la survie face aux catastrophes naturelles ou liées à la vie de notre planète, dans les domaines actuels des services publics que l’oligarchie financière n’a de cesse de vouloir privatiser en imposant ses programmes d’austérité budgétaire avec son argent dettes.
Éliminer des causes de pollutions qui entraînent des maladies longues ou dégénératives pour des milliards d’êtres humains, évidemment, va donner un montant total du COS énorme, gigantesque. Forcément cette Solidarité dans les Réseaux de Vie est la ruine dans le camp opposé des plus riches parmi le système libéral et l’éradication des inégalités causées par le fonctionnement de ce système de pouvoir.
La solidarité n’est plus un idéal, un mythe ou une fiction, des propos de philosophes ou d’intellectuels en mal d’humanisme brumeux ou foireux.
Le poète qui a eu le courage de la lâcheté pour aller étudier l’industrie a pratiqué la démarche Qualité Totale, a participé à un plan de mobilité interne fondé sur une gestion prévisionnelle des compétences et des expertises de niveau mondial, a mené des actions d’aide et de secours pour des salariés dans le besoin ou frappés par les accidents de la vie. Il a passé des centaines d’heures et plus en entretien avec elles ou eux.
Le poète n’a que faire des rêveries d’un promeneur solitaire. La démarche initiatique et spirituelle n’est qu’une suite plus ou moins espacée d’actions dans lesquelles la vie, la mort s’entremêlent pour aller toujours plus loin dans cette vie en dehors des limites de notre corps charnel. La solidarité qui s’exerce dans cette démarche spirituelle et que nous aborderons le moment venu est à l’origine de la conviction qu’une solidarité humaine est possible parmi nos activités quotidiennes lorsqu’ensemble nous utilisons nos deux sources de savoir, nos deux sources de compétences humaines.
IV la mise en sécurité et la défense des compétences
La Sécurité et la Défense des Réseaux de Vie ainsi que la Confédération des Réseaux de Vie, institutions politiques, ont pour mission, entre autres, la sécurité et la défense des connaissances et des compétences. Cette gestion se déroule dans le cadre de la propriété collective avec l’engagement des experts dans chaque domaine de connaissances et de compétences.
Les plans et traités de paix pour la défense des connaissances et des compétences.
Nous avons abordé la question de l’interdiction des connaissances et compétences qui présentent des risques mortels pour la vie sur Terre, la mise au point de virus dangereux par les chercheurs que ce soit pour des armes biologiques ou pour des manipulations hasardeuses d’apprentis sorciers, de même pour les manipulations génétiques du vivant, les armes nucléaires, les armes de destruction massive des richesses comme ce fut déjà le cas lors de la crise de 2006 et 2008.
Le plan de Paix adressé à l’organisation responsable de ces crimes présente la réorientation des compétences et des effectifs dans des activités bénéfiques pour l’humanité et qui sont des occasions de solidarité au bénéfice de millions, milliards d’êtres humains aujourd’hui et pour les générations futures. En clair, la Confédération des Réseaux de Vie propose un partage de la Solidarité qui existe chez elle à une organisation présente encore dans des systèmes de pouvoir.
La Confédération des Réseaux de Vie ose rester elle-même, elle ose dire NON et elle utilise la démarche de l’Assertivité pour commencer par proposer une solution. Elle refuse d’être mise en passivité ou de mettre quelqu’un en passivité, elle refuse d’être agressée ou d’agresser quelqu’un, elle refuse d’être manipulée ou de manipuler quelqu’un.
En cas de refus d’un tel plan de Paix, la Confédération des Réseaux de Vie et ses chefs de guerre font une Déclaration de guerre à cette organisation pour la mettre hors d’état de nuire.
Pour les connaissances et compétences utiles au développement de la prospérité et d’une civilisation florissante, lorsque la solidarité est refusée dans le cadre habituel des échanges entre nations, peuples et groupes sociaux, la Confédération des Réseaux de Vie présente un plan de Paix qui comprend l’apprentissage de la démarche Qualité Totale jusqu’à la mise en place du Coût d’Obtention de la Solidarité. En cas de refus, une Déclaration de guerre est adressée à l’organisation qui refuse le plan de Paix.
La sécurité la meilleure au niveau des connaissances et des compétences est leur utilisation la plus large possible, c’est à dire le niveau le plus élevé de Solidarité entre les groupes sociaux, les nations, les peuples.
Bilan au niveau du diagnostic interne.
Les Forces présentées dans l’utilisation d’une Monnaie Pleine sont nombreuses et présentes à chaque niveau de ressources.
La création et le fonctionnement d’une Monnaie Pleine sont connus et reconnus comme menant directement à la prospérité, et à un niveau de développement mesuré par le Coût d’Obtention de la Solidarité (COS), niveau de développement bien supérieur et durable par rapport à celui de la croissance mesurée par le PIB dans le système de pouvoir capitaliste libéral.
La Monnaie Pleine est simple d’utilisation surtout lorsque le travail est organisé selon la démarche Qualité Totale pour évaluer le COQ qui permet d’éliminer un dysfonctionnement ou répondre à un nouveau besoin.
L’élévation du niveau des compétences obtenues à travers la Qualité Totale se prolonge à travers le développement de la Solidarité.
Les résultats obtenus avec une Monnaie Pleine permettent l’obtention de synergies à travers l’économie du Don, l’échange gratuite d’une solution optimale avec des groupes sociaux qui affrontent les mêmes difficultés ou éprouvent les mêmes besoins.
Les faiblesses d’une Monnaie Pleine sont rares, elles dépendent des attaques contre les relations politiques, économiques, sociales, culturelles développées dans les Réseaux de Vie et de l’insuffisance qui pourrait se trouver dans la Sécurité et la Défense des Réseaux de Vie.
Ces attaques concernent les menaces présentes ou à venir dans l’environnement externe des Réseaux de Vie, c’est à dire présentes dans le fonctionnement des systèmes de pouvoir, spécialement dans le système capitaliste libéral dirigé par l’oligarchie financière anglo-saxonne. Mais le système capitaliste libéral présente aussi des faiblesses qui sont alors autant d’opportunités pour utiliser une Monnaie Pleine dans les Réseaux de Vie.
- Le miracle de Worgl
- l’argent fondant
- l’initiative suisse Monnaie Pleine
- La monnaie pleine, institution économique
- La démarche Qualité totale
- La sécurité et défense des Réseaux de Vie
- La conception de la monnaie dans les deux cultures qui s’affrontent depuis le développement industriel.
- télécharger le dossier Monnaie pleine