Partie 1 – Les institutions des réseaux de vie

Les villes libres

Ce que tu penses tu le deviens,

ce que tu ressens tu l’attires,

ce que tu imagines tu le crées

Bouddha

La notion de Ville libre

Villes libres parce qu’elles utilisent le fonctionnement de la démocratie directe locale participative, les réseaux de vie sociale et ne veulent plus, refusent le fonctionnement des systèmes de pouvoir.

Au départ c’est à dire dès que nous le voulons, se constituer en réseau de résistance, aujourd’hui, ne signifie plus forcément prendre le maquis comme lors de la seconde guerre mondiale mais plutôt comme en 1789, demander l’ouverture d’une salle, le cas échéant comme en 1789, une salle de sport, la salle du jeu de paume et y installer les travaux des équipes de projets de vie politique, économique, sociale, culturelle et militaire pour instaurer sur la plan local une ville libre.

L’abandon de notre soumission aux systèmes de pouvoir commence dorénavant par l’instauration d’une ville libre, là où nous vivons. C’est bien l’application de la définition du pouvoir que nous avons retenue.

Plus tard, la ville sera simplement membre de la confédération des réseaux de vie parce que l’opposition des systèmes de pouvoir aura été éliminée. 

Pourquoi utiliser le mot   « ville » et pas commune, région, etc. ? Parce que le développement des villes au cours de l’histoire de l’humanité s’est accompagné d’une organisation particulière entre la ville et les campagnes et villages environnants, bien entendu pour nourrir les gens en ville mais aussi pour que les revenus supérieurs des artisans et commerçants de la ville servent également à élever le niveau de vie des campagnes et l’utilisation de meilleures technologies dans le travail des champs et de la ferme.

La ville représente donc un réseau primaire entre elle et un territoire rural dont la taille correspond aux besoins de son développement. Dans le système de pouvoir libéral, ce réseau primaire a été supprimé et reste interdit en vertu du principe économique libéral que nous avons déjà mentionné : la société n’existe pas, il n’y a que des marchés.

L’instauration du statut juridique de ville libre, membre de la Confédération des Réseaux de Vie sociale.

La première réunion constitutive de la ville libre de « Nom de la ville ».

Son but est de valider le choix de civilisation et la sélection du savoir nécessaire au fonctionnement des réseaux de vie sociale.

Le texte de base pour commencer cette démarche politique est par exemple la Déclaration des Droits à la Vie sociale mise en ligne sur fileane.com.

La Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen du 26 août 1789 sert également de point de départ mais il faut alors ne pas tenir compte de son article 17 qui ne définit pas suffisamment la propriété et qui a été utilisé pour ne défendre que la seule propriété privée y compris des moyens de production, tout en permettant l’interdiction de la propriété commune et en limitant strictement la propriété collective à la seule expropriation.

L’article 16 sur la séparation des pouvoirs correspond au régime d’un pouvoir centralisé comme dans la monarchie puis les républiques toujours aussi centralisées. Il est inopérant dans les organisations en Réseaux de Vie.

Objectifs intermédiaires :

  1. Décider à l’unanimité l’abandon des dogmes, idéologies, théories et principes de fonctionnement des systèmes de pouvoir politique, économique, théocratie, militaire et policier.

  2. Décider de ne plus défendre dans les débats des positions et des idées utilisées précédemment dans son appartenance à une groupe social appartenant au fonctionnement des systèmes de pouvoir, par exemple :
    • La distinction entre économie marchande et non marchande n’existe plus dans les réseaux de vie, de même pour la distinction administration et entreprise.
    • Les moyens de contrôle utilisés par le système économique libéral et les démocraties qui assurent son développement n’existent plus dans les réseaux de vie.
    • L’obligation d’utiliser une répartition des revenus et du patrimoine à cause de la propriété privée des moyens de production à travers un système fiscal et d’aides sociales, de politiques publiques destinées à éviter l’explosion sociale, n’existe plus, etc.
  3. Décider d’utiliser la source de gains de productivité qui porte sur l’élévation du niveau de compétences des membres de la ville libre dans les domaines liés au développement des réseaux de vie :
    • l’alliance des contraires pour définir les objectifs,
    • la subsidiarité pour obtenir la solution optimale,
    • la complémentarité entre les trois formes de propriété,
    • l’utilisation de nos deux sources de savoir pour gérer l’ensemble de l’activité humaine : travail, œuvres, action politique,
    • l’utilisation d’une monnaie pleine pour rémunérer le travail des membres des réseaux de vie.
  4. Décider de la mise en place d’une Confédération des Réseaux de Vie sociale (pour la première ville qui décide de s’instaurer ville libre) ou décider de devenir membre de cette Confédération pour participer à ses travaux. Le cas échéant, désigner parmi les volontaires des représentants à cette Confédération, désignation (recrutement) en fonction de leurs compétences actuelles.

  5. Décider des lieux de travail et de la localisation du siège de la ville libre.

    La mairie de la ville reste à sa place car la ville libre représente un réseau de vie locale qui comprend la ville et les villages, la campagne aux alentours qui participent à la satisfaction des besoins individuels, en priorité la nourriture, de ce réseau ville libre de « Nom de la ville réseau ».

    Par contre, les institutions publiques déconcentrées de l’état républicain et de son système représentatif disparaissent et laissent de la place pour les nouvelles institutions politiques de la ville libre.

    Par exemple les préfectures ou sous-préfectures ont des locaux qui sont alors disponibles pour les services de la ville libre. De même pour les autres locaux des administrations publiques dont la fonction s’adapte au fonctionnement d’une démocratie directe locale participative dans le cadre d’une Confédération.

  6. Décider de la méthode de travail et d’une première répartition du travail en groupes de projets de vie.
    • Adopter la démarche de l’assurance à la solidarité, c’est à dire analyser les risques présents dans le fonctionnement de la ville libre et trouver les solutions optimales en l’état des connaissances actuelles grâce à la pratique de la subsidiarité ascendante et descendante. Transmettre ces solutions optimales aux autres réseaux de vie exposés à ces mêmes risques.
    • Former le groupe à la pratique des outils de résolutions de problèmes et à la méthode d’ obtention de la Qualité Totale. Calculer le coût actuel de la Non Qualité. Calculer le coût de l’adaptation de la solution optimale à nos particularités locales et le coût de la non qualité irréductible en l’état de nos connaissances. Établir les budgets d’investissements nécessaires après avoir réalisé les simulations utiles et l’évaluation des risques de chacune d’entre elles.
    • Déterminer une liste des priorités pour s’assurer contre ces risques et ces menaces et en fonction des compétences disponibles à ce jour, mettre en place les groupes de projets de vie.
    • A partir de la composition des membres des projets de vie, désigner d’une part les experts qui vont rejoindre le groupe d’expertise avec leurs autres collègues d’autres réseaux de vie et le cas échéant d’autres experts encore dans des systèmes de pouvoir et d’autre part les porte-paroles de la ville libre vis à vis des autres réseaux, de la Confédération, des systèmes de pouvoir encore situés dans le voisinage de la ville libre.
  7.  Décider du planning de la réunion suivante pour définir les objectifs de chaque groupe de projet de vie.

La seconde réunion constitutive de la ville libre de « Nom de la ville ».

Ordre du jour : élaboration de la stratégie de la ville libre.

  • Élaboration du diagnostic interne : Repérage des forces et des faiblesses, et du diagnostic externe : les menaces et les opportunités
  • Détermination des priorités et des actions stratégiques
  • Mise au point des groupes de projet suite à la première réunion et détermination de leurs finalités et de leurs premiers objectifs : groupes de production des richesses matérielles et alimentaires, groupes de santé, groupe d’éducation et de formation, groupe de défense militaire (garde nationale et armées) et de sécurité civile, groupe d’action politique et de justice, groupes divers : de recherche et de développement.
  • Détermination des politiques de recrutement et de formation.
  • Mise en place d’un groupe de travail inter-projets pour établir les fiches de postes selon les niveaux de responsabilités possibles en l’état des compétences disponibles et à recruter dans les groupes de projet. Détermination des rémunérations en fonction des niveaux de responsabilités (NR)
  • Inventaire du patrimoine disponible, du capital technique, des ressources financières accessibles et à constituer par l’utilisation de la monnaie pleine.

La troisième réunion constitutive de la ville libre de « Nom de la ville ».

Ordre du jour : répartition et consommation des richesses produites par le travail indispensable à la vie et à la survie.

  • Évaluation des échanges nécessaires pour assurer la satisfaction des besoins individuels et collectifs dans le cadre du travail indispensable à la vie et à la survie ainsi que dans le cadre de l’action politique nécessaire pour développer la ville libre.
  • Évaluation des besoins de financement et mise en place de la création d’une monnaie pleine par la banque de la Confédération, banque de la première ville libre le temps d’être rejointe par d’autres villes libres. 

Le développement des institutions politiques de la ville libre.

Nous restons ici uniquement sur le plan politique, nous verrons ensuite les institutions économiques, sociales. Les indications que nous venons de donner servent à démontrer qu’il ne s’agit pas de se rassembler autour d’un feu de camp avec des palettes à brûler tout en construisant des cabanes plus ou moins élémentaires, comme ce fut le cas pour le mouvement spontané de la colère des Gilets jaunes en novembre 2018. 

Chacun(e) venait avec ses convictions sincères mais aussi avec sa culture plus ou moins politisée dans le cadre d’un parti ou d’un syndicat et ceci dans la perspective de voir triompher ses idées lors d’une élection ou d’un référendum citoyen. Ce mouvement proclamé au départ a-politique n’avait pas de référence à un savoir politique capable de l’organiser et le développer. En clair, la connaissance du droit interdit par les dirigeants du système libéral comme avant lui par la monarchie absolue et les révolutionnaires de 1789, a limité ce mouvement citoyen à des revendications simplistes et illusoires : la démission du Président de la République, l’obtention d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC), etc..

Cette méconnaissance ou ignorance du caractère fermé de nos constitutions républicaines depuis 1791, des mécanismes autocratiques inhérents au fonctionnement des systèmes de pouvoir, de la stratégie de l’oligarchie financière anglo-saxonne dans sa volonté chimérique d’imposer un gouvernement mondial entre ses mains, a été un handicap insurmontable propice uniquement à sa déliquescence. 

La décentralisation du pouvoir.

Une ville libre, ce réseau local de base, ne part pas de rien. Le changement porte essentiellement sur la décentralisation du pouvoir et surtout sur son exercice direct par les citoyens à travers non plus un système électoral mais la participation aux équipes de projets de vie pour gérer et développer l’ensemble de l’activité humaine. Nous allons y venir et montrer comment une évolution citoyenne et professionnelle peut se construire à travers ces différents réseaux qui structurent la vie politique, économique, sociale, culturelle, militaire. 

Le développement des villes libres se réalise principalement à travers les unions qu’elles passent entre elles en fonction de leurs besoins liés à leurs particularités locales.

La Confédération apporte alors ses aides matérielles, son savoir-faire et la mise à disposition de la monnaie pleine créée par la banque de la Confédération lorsque cette création de la monnaie pleine dépasse les possibilités des banques des villes qui souhaitent s’unir.

C’est essentiellement le cas pour les investissements lourds de structures et de défense civile ou militaire. Les investissements immobiliers pour le développement des biens communs, nous y viendrons suivent un autre mode de financement lié à la réalisation des œuvres, second niveau d’activité humaine.

C’est fini avec les politiques politiciennes conditionnées par les jeux électoraux et le souci frénétique des élus de se faire ré élire coûte que coûte. Fini avec des réglementations uniformes qui s’appliquent partout sans tenir compte des particularités locales. Fini avec des régions délaissées par l’industrie, les médecins, les touristes et les jeunes qui préfèrent les quitter pour rejoindre les métropoles, les emplois précaires, rentrer dans leur HLM et manger du poulet aux hormones… Fini avec les richesses produites par le travail de tous et qui partent ailleurs chez les rentiers et financiers. Fini d’attendre que les pouvoirs publics depuis le haut de la hiérarchie du système démocratique électoral, répondent et octroient des aides et des subventions non plus seulement depuis Paris mais dorénavant depuis Bruxelles, voire la City de Londres et Wall Street.

Le travail réalisé actuellement par les citoyens dans la zone géographique de la ville libre ne change pas, au contraire il s’agit de l’optimiser dans un développement durable portant sur l’ensemble de l’activité humaine. Les entreprises actuelles peuvent rester sous le statut de propriété privé mais dès que les actionnaires sacrifient les intérêts des citoyens de la ville libre, celle-ci dispose du pouvoir et du commandement pour modifier ce statut et le passer en propriété commune ou collective, respectivement en coopérative ou en entreprise nationalisée par la Confédération des Réseaux de Vie sociale.

Sur le plan sanitaire et de la santé, de la sécurité et de la défense, nous le verrons, il en va de même. Fini les instructions ministérielles qui ne veulent pas de vagues et d’incidents dans les rues, les quartiers, les cités. Fini la gestion centralisée des stocks de masques en prévision d’une pandémie. Les moyens de vivre et de survivre sont gérés au niveau local en relation directe avec les réseaux de vie voisins et la Confédération qui assurent les relations et les échanges avec les autres Confédérations ou les nations qui souhaitent rester en systèmes de pouvoir.

La succession des crises financières et économiques, la survenance d’une nouvelle crise sanitaire avec la pandémie du Covid-19 et sa gestion calamiteuse, scandaleuse en France, ont permis à la plupart des citoyens de vouloir qu’  «après ce ne sera plus comme avant ! » 

Exemples historiques de Villes libres

Belfort

en 1307, année où la ville obtient sa charte de franchise. Celle-ci affranchit les habitants de la ville de toute dépendance à l’égard d’un seigneur mais la ville reste sous la direction du comte de Montbéliard qui en assure la protection. La ville peut accueillir des artisans, des marchands ou d’autres métiers utiles à son développement et indirectement aux intérêts du comte. La ville s’empresse aussi de nommer parmi ses bourgeois des agriculteurs des villages proches et qui vendaient déjà leurs récoltes aux habitants de la ville de manière à garantir l’approvisionnement de la ville. Dans le nouveau quartier, en 1342, une église est transformée en collégiale avec douze chanoines, hommes instruits qui apportent leurs compétences en gestion de biens, en droit, en tant que professeurs et enseignants.

La Décapole d’Alsace.

Le développement du mouvement monastique après l’an 500 et la fin des grandes invasions suite à la destruction de l’empire romain et de son système de pouvoir militaire, a permis un premier développement des villes autour des abbayes au VIIème siècle : Munster, Wissembourg et Obernai. Au XIème siècle, Sélestat. Au XIIème et XIIIème siècle la famille des Hohenstaufen ou Staufen crée Haguenau, Rosheim, Kaysersberg. Cette période médiévale se structure davantage lorsque le mouvement bénédictin et cistercien crée les ordres des moines chevaliers, Templiers et Teutoniques pour le Saint Empire romain germanique. 

L’organisation en réseaux du temps des cathédrales écarte les nobles issus du système monarchique ou impérial, des richesses produites par les abbayes et les villes qui s’y rattachent.

Début 1300 (XIVème siècle), 90% du sol de la France actuelle est géré par les ordres chevaliers et monastiques. Le roi des Francs ne possède que 10 % du territoire et n’a donc pas les ressources financières suffisantes pour diriger un plus vaste domaine. Après la destruction de l’ordre du Temple le vendredi 13 octobre 1307, le développement de l’absolutisme royal se heurte à une réalité politique et économique : les nobles qui ont des titres de comtes, ducs, seigneurs et qui relèvent du pouvoir du roi, n’ont pas d’argent. Les ressources tirées des domaines fonciers ont été réparties dans les réseaux des villes et campagnes qui relèvent en dernier lieu du pape qui les avait affranchis d’impôts et taxes vis à vis des rois et de leurs noblesses. Les villes et les campagnes étaient riches, le roi et ses nobles, non ! 

Au début du XIV e siècle, les rois de Germanie sont dans une situation financière inextricable et pour assurer leur pouvoir, ils  « engagent » les villes et leurs campagnes, y compris les villes impériales. Les princes  « engagistes » obtiennent le pouvoir et le commandement pour prélever les richesses de ces villes afin de financer leurs armées et leur système de pouvoir monarchique.

Les villes à partir de 1273, en Alsace, cherchent à se protéger contre ces mises en gage, sous la forme d’alliances et de ligues. Le 28 août 1354, l’empereur Charles IV constitue solennellement la ligue des dix villes libres impériales d’Alsace. Ce sont de véritables républiques urbaines avec des institutions semblables et un même degré d’autonomie. Haguenau dispose d’un atelier monétaire et suite à son développement commercial, devient la plus importante ville de la Décapole, une véritable cité-état qui a un rôle d’intermédiaire face à l’empereur. Les institutions politiques de ces villes utilisent un régime oligarchique qui limite l’exercice du pouvoir à un certain nombre de familles.

Les alliances entre villes dans le cadre de cette ligue ont pour objectifs premiers d’assurer la satisfaction des besoins individuels primaires, se nourrir correctement.

L’exemple de l’alliance entre Munster et Kaysersberg en est une illustration parfaite. Les villes libres échangent leurs productions les plus fameuses : le fromage et le vin. A Munster, déguster le munster avec un bon verre de vin blanc ou à Kayserberg, boire un verre de vin produit ici tout en dégustant un morceau de munster  «  à s’agenouiller devant » selon les expressions locales d’Alsace, nous ne dirons pas que la vie est belle mais elle comprend au moins quelques bons moments !….Tant que roi ou empereur ne viennent pas détruire ces alliances locales pour imposer leur système de pouvoir, l’absolutisme royal ou impérial.

La Décapole d’Alsace représente ainsi un réseau de résistance face au système de pouvoir d’une monarchie germanique moins absolue que celle développée en France après la période médiévale. 

Cet exemple est utile aujourd’hui pour les nouvelles villes libres qui font acte d’opposition au système économique libéral et capitaliste, financier. Les périodes ne sont plus les mêmes, nous vivons dans une période où les menaces mondiales sont certainement plus fortes mais nous disposons cependant d’un savoir plus complet alimenté d’une meilleure connaissance des manières de vivre en société et d’une volonté retrouvé d’utiliser à nouveau nos deux sources de savoir après avoir brisé les interdits des théocraties et des systèmes de pouvoir. 

Marinaleda, commune libre d’Andalousie

Après ces quelques exemples puisés dans notre histoire locale, prenons un des rares exemples actuels de commune libre qui est connu en Andalousie par de nombreux reportages ou films. Il s’agit évidemment d’un réseau de résistance contre le système de pouvoir libéral mais aussi et spécialement ici, une résistance citoyenne qui a pris le pouvoir à Marinaleda contre les grands propriétaires terriens et les nobles de la monarchie espagnole.

Marinaleda commune libre d'Andalousie, sa réforme agraire

Document :

L’exemple de ce village autogéré est mieux connu en France depuis le reportage diffusé sur France 2 le samedi 23 mars 2013 à 13:15 – Durée : 39 min. Un document signé Michel Mompontet, Antoine Morel et Mathilde Rougeron et présenté par Laurent Delahousse.  

Ce deuxième volet de la série « Carnet d’utopies » nous emmène en Espagne, à Marinaleda, petit village d’Andalousie qui développe depuis des années un système social et politique à contre-courant du modèle prédominant. 

Alors que l’Espagne bat des records de chômage et d’expulsions, à Marinaleda, le chômage est à moins de 5% et tous les habitants sont propriétaires de leur logement contre un remboursement de quinze euros par mois. A la tête de ce village d’irréductibles, un maire qui est en train de devenir un exemple de rébellion pour des milliers d’Espagnols.

Au coeur de l’Andalousie, le village de Marinaleda fait figure d’exemple pour sa gestion et son administration basées sur l’économie sociale et solidaire.

Ce village, fondé à l’issue de la dictature franquiste, n’a jamais cessé d’ œuvrer pour le bien-être de ses habitants.

Depuis la fin de l’ère franquiste, Marinaleda fonctionne en démocratie directe.

En effet, en 1979 les villageois décident de s’attaquer à la mairie. Estimant que le pouvoir politique ne les représente pas et ne répond pas à leurs attentes, ils décident de se présenter aux premières élections municipales libres depuis la fin de la dictature. Ils créent alors le Collectif Unitaire des Travailleurs (CUT), encore au pouvoir 35 ans après.

Ainsi, Juan Manuel Sánchez Gordillo, maire de Marinaleda depuis plus de 30 ans, instaure une démocratie participative.

Lors des assemblées participatives, les villageois ont adopté la proposition des maisons auto- construites. Cela afin de lutter contre les problèmes de logement et contre la spéculation immobilière. Ainsi, la Junta de Andalucía* finance le matériel, la mairie fournit le terrain et l’architecte, et les futurs propriétaires travaillent sur la construction ou embauchent eux-mêmes un professionnel pour le faire.

Une fois la maison construite, les occupants s’acquittent de 15€ par mois pour rembourser l’investissement de l’Andalousie et du village. A noter que toute personne ayant vécu au minimum 1 an dans le village peut demander à la mairie une maison auto-construite. 

La crèche coûte 12€/mois pour un enfant, nourriture comprise.

Le salaire de tous les travailleurs, et cela quel que soit leur poste, est de 47 euros par jour. A raison de 6h30 de travail quotidien aux champs et 8h quand il s’agit d’un poste à l’usine. A noter que la moyenne du salaire dans le reste de l’Andalousie est de 30 à 35 euros par jour.

La plupart des élus politiques, qui ne perçoivent pas de salaire, travaillent à l’usine de conditionnement, et touchent donc le même salaire que leurs camarades, entre 1 100 et 1 200 € par mois.(chiffres 2013).

Fin du document.

Analysons le cas de Marinaleda avec les méthodes et connaissances de gestion et de management que nous allons utiliser au niveau des institutions économiques et sociales ainsi qu’au niveau des valeurs, normes et modes de vie de la culture humanistes des Réseaux de Vie sociale. 

Utilisons un schéma pour synthétiser cette analyse.

Prenons le prix payé par une famille avec un enfant pour le loyer et la crèche : 27 € par mois. Ce prix n’a rien à voir avec un prix de consommation payé avec de la monnaie subjective, de l’argent dette évalué sur le marché monétaire selon les intérêts de la haute finance. Ce prix est bien objectif, réel et évalué selon les besoins individuels du groupe social. Il correspond plus à un prix d’usage, un droit à utiliser un bien immobilier et un service d’éducation qui dépendent du travail objectif, réel de l’ensemble des citoyens du village. 

Nous pouvons représenter à travers un schéma les différentes participation du travail des villageois dans la détermination du prix d’usage de la maison et de la crèche qui sont des biens communs réalisés par le travail des villageois. La vente d’huile et des conserves de légumes se réalise à la valeur d’échange sur le marché. Cette valeur n’a pas besoin d’utiliser la monnaie subjective et un prix surévalué par rapport au travail objectif. Au contraire, grâce aux biens communs et au travail objectif, la valeur objective de la production majorée d’une marge commerciale modeste peut suffire pour obtenir un excellent rapport qualité-prix sur le marché et garantir l’augmentation des ventes et donc des économies d’échelles positives.

Les flux monétaires à l’intérieur du village se feront exclusivement en monnaie pleine ou objective. 

Le prix des échanges internes tiendra compte de tous les gains de productivité obtenus :

  • les économies de structure : pas de salaires pour des improductifs ou pour une hiérarchie et une structure de commandement chargée de veiller à la subordination des salariés par rapport aux propriétaires et actionnaires. Dans cette économie en réseau, elles sont très importantes, proportionnellement bien plus que dans une société multinationale. Selon le vocabulaire en usage dans le management : l’organigramme est plat, parfaitement plat. Il n’y a même pas besoin de renverser la pyramide hiérarchique car elle n’existe pas dans une telle organisation en réseau.
  • l’élévation du niveau des compétences : le groupe de travail développe la polyvalence et chacun peut devenir l’expert dans un domaine dont l’organisation a besoin.

    La subsidiarité est utilisée : exemple : la subsidiarité descendante qui apporte l’exemple de l’organisation du village voisin au 14ème siècle (comme celles des villes et communes de l’époque médiévale ou des villes libres de la Décapole d’Alsace).

    L’alliance des contraires est mise en pratique : le village favorise la différence de métiers pour justement être capable de construire les maisons grâce à la présence de tous les corps de métier du bâtiment.

    Nous sommes ici en présence d’une source importante de synergie. la modernisation de l’outil de production avec utilisation des bénéfices pour des investissements et des créations d’emplois. La moyenne d’âge des robots n’est pas de 17 ans comme en France actuellement.
  • les économies d’échelles positives reposent sur l’augmentation des ventes assurée par un rapport qualité-prix optimal. Elles sont une conséquence du bon fonctionnement de l’économie locale et non pas une cause pour optimiser à court terme les profits des actionnaires, les profits boursiers.
  • l’utilisation des synergies dans la construction des maisons et des bâtiments de production, ainsi que dans la vie publique et la gestion de la démocratie directe qui pilote l’économie locale. Tous sont motivés et réalisent un haut niveau d’exigence dans leur travail car c’est la vie même de leur village qui est en jeu.
  • l’utilisation de la complémentarité à instaurer entre les rendements décroissants et croissants. L’agriculture est le domaine des rendements décroissants, plus il y a d’investissements moins il y a de productivité et donc la solution est d’associer l’agriculture avec les rendements croissants de l’industrie, de l’artisanat et du commerce.

    Or Marinaleda vient prouver une fois de plus que lorsque la production agricole chute, les rendements augmentent, ce qui est le contraire de ce qui se passe dans l’industrie. Nous retrouvons ici la source de gain de productivité liée au changement de structure: rester au niveau local représente la solution optimale pour obtenir tout de même des rendements intéressants en agriculture, du moins pour permettre un niveau de vie digne, sans pauvreté, dans ce réseau local.

    Marinaleda associe cependant agriculture et artisanat, industrie et commerce dans une stratégie d’intégration de la filière d’huile d’olive et de conserves de légumes. L’ensemble de ses rendements est donc croissant et source de richesses.
  • De ce fait, les valeurs d’échanges internes sont minimes à cause de cette utilisation des gains de productivité et des synergies locales. Elles correspondent à un droit d’utilisation de l’ensemble du réseau citoyen de vie et non pas à une consommation de biens et services évalués sur des marchés avec de la monnaie subjective et de l’argent dette.

Le modèle de Marinaleda est viable et prospère.

Dernière remarque : le reportage de France 2 le mentionne expressément, Marinaleda n’a rien inventé, elle s’est simplement souvenue que dans le village voisin, c’était déjà comme cela au XIVème siècle et les habitants de ce village s’en souviennent aujourd’hui encore en utilisant les maisons, l’église, les bâtiments communaux construits à cette époque.

Toute l’Espagne était organisée ainsi, le temps des cathédrales n’avait pas été détruit en 1307 comme en France et de nombreux templiers s’étaient réfugiés en Espagne et surtout au Portugal avec une partie de la flotte templière.

La commune de Marinaleda n’a pas oublié cet exemple médiéval et l’a utilisé à nouveau pour sortir de la misère, du chômage, du système de pouvoir libéral et échapper au pouvoir des grands propriétaires terriens appartenant à la monarchie espagnole. Sans oublier le passé antique de l’Andalousie et sa tradition pour marier les cultures les plus humanistes.

Ici, nous en sommes toujours chez Keynes : 

« J’ai de la sympathie pour ceux qui veulent minimiser plutôt que maximiser l’imbrication économique entre les nations.

Les idées, la connaissance, l’art, l’hospitalité, les voyages : autant de choses qui sont, par nature, internationales.

Mais que les marchandises soient de fabrication nationale chaque fois que c’est possible et commode.

Et, surtout, que la finance soit avant tout nationale »

John – Maynard Keynes. Cité par Herman E. Daly, ancien économiste en chef au département de l’environnement de la Banque mondiale, dans un article lumineux sur les méfaits du libre- échange : « The perils of free trade »

 Scientific American, novembre 1993

Grâce aux biens communs, Marinaleda utilise des valeurs d’usage, des droits sociaux et elle n’entre pas dans le système de consommation de l’économie capitaliste libérale.

La monnaie pleine permet de nous libérer de la consommation en argent dette avec des valeurs d’échanges rendues plus chères pour des désirs subjectifs inutiles et surtout pour la maximisation des profits des banquiers. La finance qui doit rester nationale se développe en utilisant une monnaie pleine, sans dettes pour les besoins des équipes de projets et des villes libres de cette nation.

Entre consommer et travailler sans s’enrichir d’une part et d’autre part utiliser les biens communs pour élever son niveau de vie, sortir de la misère, être assuré du plein emploi et participer aux décisions dans son travail comme dans sa vie citoyenne là où il vit, le choix pour un citoyen est limpide et logique, encore faut-il se réveiller, sortir du conformisme ambiant, résister et commencer à développer nos réseaux citoyens de vie.

Les villes libres dans une nation et dans la Confédération des réseaux de Vie

La nation est une organisation qui apparaît après celle d’état.

La destruction de la période médiévale avec ses villes libres par rapport aux monarchies est le point de départ de l’utilisation d’une structure de contrôles des populations et de l’économie par le pouvoir centralisé de l’absolutisme royal.

Les monarchies européennes suivent l’exemple des premières cités-états qui se sont développées notamment en Italie du Nord. La présence de la papauté romaine et de ses possessions immobilières, ne permet pas à une monarchie de centraliser le pouvoir sur l’ensemble du territoire.

D’où la puissance rapide de ces cités états à partir de leur commerce maritime : Venise, Gênes ou à partir de leurs activités culturelles et scientifiques comme Florence. La cité-état est une structure politique capable de gouverner ou de contrôler des territoires éloignés de la cité principale. Ce sont des comptoirs marchands, des régions passées sous le contrôle de la capitale.

La monarchie anglaise sera la première à reprendre la structure politique des cités-états d’Italie pour organiser son pouvoir sur les différentes régions de la Grande Bretagne, de l’Écosse et de l’Irlande. En France, la monarchie ne va pas reprendre cet exemple et elle va développer l’absolutisme royal à partir d’un état très centralisé et qui en 2023 l’est toujours resté.

Le peuple n’apparaît pas dans cette structure politique d’état qui sert uniquement de moyen de contrôle pour un pouvoir centralisé, les monarchies et les empires.

La naissance des nations

survient quand justement ces peuples veulent s’émanciper des monarchies et de leurs états pour reprendre en mains leurs propres intérêts.

Les peuples européens manifesteront leurs intérêts d’abord à travers la question religieuse et le développement du mouvement protestant au niveau local. Le romantisme littéraire s’inspirera également de l’aspiration nationale des citoyens pour lutter afin d’obtenir de plus grandes libertés.

Ensuite le nationalisme sera développé par les monarchies ou les républiques pour créer un esprit de corps parmi les citoyens et permettre la constitution des armées nationales pour combattre les armées des rois et des empereurs constituées à partir du recrutement de contingents de mercenaires comme par exemple les compagnies de gardes suisses.

Nous rappelons qu’à Francfort, Mayer Amschel Bauer (1744-1812) va transformer le modeste commerce de prêt sur gages créé par son père en une banque reconnue et va devenir le gérant de la fortune de Guillaume Ier, électeur de Hesse-Cassel. Ce banquier va s’enrichir en prêtant l’argent pour financer les recrutements des soldats dont son prince avait besoin pour ses guerres et en retour il se paiera sur les butins de guerre conquis par son maître.

L’ancêtre de Mayer Amschel Bauer, Isaac Elchanan, emprunta son nom de famille à la petite maison étroite qu’il occupait avec sa famille dans la Judengasse (rue des Juifs) de Francfort-sur-le-Main en Allemagne. Le nom Zum roten Schild, c’est-à-dire en français : « À l’Écusson rouge », ou encore « À l’Enseigne rouge », donna ainsi naissance à un nouveau patronyme : « Rothschild » et avec Mayer Amschel, cette banque familiale prit son essor mondial.

La Confédération des Réseaux de Vie n’est pas nationale

Dans les Réseaux de Vie et la démocratie locale directe participative, la notion de nation est bien présente. La nation représente un projet de vie en commun sur un territoire défini par ses particularités géographiques, climatiques, son histoire et sa culture. Un projet de vie est français, allemand, etc. ou il est international, mondial. Dans tous les cas, il est géré dans le cadre de la Confédération des Réseaux de Vie dont il est membre.

Mais cette organisation en nation n’a pas de valeur politique et elle n’est pas une institution politique ni une institution culturelle. Ce sont les Villes libres et les équipes de projets de vie qui sont domiciliées dans ces Villes libres qui sont adhérentes dans la Confédération des Réseaux de Vie. La Confédération regroupe de vastes ensembles géographiques comme l’Europe, l’Amérique du Nord, etc.

Exemple de solidarité entre deux villages.

qui développent leurs liens de jumelage au temps de la pandémie du coronavirus au printemps 2020.

Fromage : des Bretons achètent mille munsters et saint-grégoire par solidarité.

Jumelée depuis un quart de siècle à Muhlbach-sur-Munster, la commune bretonne de Kermaria-Sulard a commandé 1 000 fromages pour apporter son aide à un jeune agriculteur local. 

Par Philippe VIGNERON – Hier à 18:45 | mis à jour à 19:33 – Temps de lecture : 3 min 

Un aphorisme prétend qu’il n’y a que la France qui sépare l’Alsace de la Bretagne. « Faux », corrige le maire de Kermaria-Sulard, village d’un millier d’habitants dans les Côtes-d’Armor, à deux coups de pédale du littoral. « Il n’y a que la France qui les relie », charrie Dominique Boitel. Le jumelage avec Muhlbach-sur-Munster en est une illustration, avec des échanges appuyés depuis le début des années 90, malgré les 950 km qui les séparent.

 L’alliance mer-montagne s’accorde souvent dans l’assiette. Chaque hiver, les huîtres du Trégor, parmi les meilleures du pays, encore primées par le Président Macron en février dernier pour leur excellence, accompagnent les réveillons de la vallée de Munster. Cet été, ce seront les fromages vosgiens qui s’inviteront sur les tables bretonnes près des saint-jacques de la baie de Saint-Brieuc ou des cocos de Paimpol.

 « J’ai été obligé de jeter des fromages » 

L’initiative a germé au lendemain de Pâques, lorsque le maire de Muhlbach, Patrick Althusser, a appris que la fromagerie Meyer-Hunzinger, qui exploite une vingtaine de vosgiennes et de brunes des Alpes, était dans une situation inconfortable. Seule exploitation locale dont la vente de fromage est l’unique source de revenus, elle s’est retrouvée avec son stock sur les bras, puisque ses clients principaux avaient tous baissé le rideau avec le confinement.

 « J’en ai offert ici et là, mais j’ai aussi été obligé de jeter ceux qui arrivaient à terme », déplore Mathieu Hunzinger, 30 ans. Il l’oublie sciemment, parce que la démarche était « personnelle » et « anonyme », et peut-être parce que sa compagne a eu des symptômes apparentés au Covid-19, mais il en a aussi envoyé quelques-uns à l’hôpital Pasteur à Colmar. Face à la « catastrophe annoncée », l’arrêt de l’activité conjuguée à la sécheresse, sa bouée est venue de l’autre bout de la France.

 Près de 1 000 commandes 

En lançant un hameçon à sa commune jumelée, Patrick Althusser n’avait pas imaginé un tel retour. L’invitation à aider son jeune agriculteur, soutenue énergiquement en face de la Manche par le comité de jumelage et les élus locaux, a eu un écho retentissant, relayé par toute la presse locale .

L’élan de solidarité a dépassé Kermaria, avec des sollicitations à 50 km à la ronde, jusqu’à Perros-Guirec ou Camlez, d’ailleurs jumelées avec d’autres cités alsaciennes, Barr et Griesbach-au-Val.

 « L’appel a dépassé toutes nos espérances avec près de 1 000 fromages, du munster et du saint-grégoire (barikas), commandés par nos amis bretons en à peine un peu plus de deux semaines », jubile le maire. À tel point que l’exploitant s’est remis au travail avec une dernière tournée qui sera prête à livrer dans trois ou quatre semaines, après l’affinage. En attendant, la première cargaison est partie lundi de la vallée en direction de la Côte de granit rose.

 « Une claque aux réseaux sociaux » 

Autour de Kermaria, pays de maraîchers, on trouve bien quelques fromages, mais la production reste confidentielle.

Ce n’est pas le cas de la générosité. « La solidarité n’est pas un vain mot ici », prévient l’élu de ce département relativement épargné par l’épidémie.

«  C’est dans ces circonstances que le jumelage prend tout sens ».

Son successeur à la mairie, Pierre Houssais, avant même de prendre ses fonctions, avait envoyé 500 courriels à ses abonnés ; tandis que le comité de jumelage a tendu l’épuisette partout pour soulager le producteur alsacien.

Époustouflé par cette mobilisation, Mathieu Hunzinger a du mal à trouver les mots  . « On pensait en vendre 100, alors 1 000 c’est irréel. Ça nous enlève une belle épine du pied ».

Les autres agriculteurs du village, à la tête de fermes-auberges, n’en ont pas pris ombrage. Patrick Althusser entrevoit, lui, dans cette chaîne bretonne une morale qui contredit « les commentaires acides lus parfois sur les réseaux sociaux vis-à-vis de l’Alsace et de ses malades expatriés ». 

En guise de conclusion sur le développement aujourd’hui des villes libres.

Songer à des compromis avec l’oligarchie financière anglo-saxonne pour utiliser à nouveau les libertés et franchises des villes libres des années 1354 à 1679 ou mieux les libertés des réseaux de vie sociale de la période médiévale, c’est à dire la propriété commune pour répartir entre nous les richesses produites par notre travail, gérer nos biens communs, utiliser une monnaie pleine, est-ce bien raisonnable ?

Le combat actuel pour quitter ces systèmes de pouvoir ne permet aucun compromis avec la folie destructrice et le vol des richesses des nouveaux maîtres du monde.

Dans ce combat, pour mettre en pratique la définition du pouvoir d’Hannah Arendt, nous affirmons que la ville libre jaillit parmi les hommes quand ils agissent ensemble, quand ils se rassemblent égaux décidés à l’action de vivre libre dans leurs villes et campagnes, partout où c’est possible sur notre planète, et décidés à développer leurs équipes de projets de vie.

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