Les Équipes de projets de vie
Question de motivation d’un travailleur, cet exemple est très souvent cité dans les manuels de communication ou de management :
Dites qui est le plus motivé des trois hommes qui travaillent sur un chantier de construction d’un édifice selon leur réponse :
je porte une lourde pierre,
je travaille pour gagner ma vie,
je construis une cathédrale.
La capacité à fortement motiver et rassembler
Les équipes de projet de vie portent en elles une capacité à fortement rassembler et motiver pour plusieurs raisons :
- les projets ont été sélectionnés ensemble à travers l’action politique et leur utilité est claire pour tous.
- ils sont le lieu d’un développement des relations sociales fondé sur l’action en commun, c’est à dire l’exercice d’un pouvoir dans leur groupe d’appartenance.
- le travail est cadré dans le temps à travers les étapes d’avancement du projet et la fin d’un projet est l’occasion de s’investir dans de nouveaux projets sur place où grâce à la mobilité interne, ailleurs.
- chaque projet permet de développer ses compétences personnelles et de progresser dans les niveaux de responsabilité.
- enfin l’adhésion à un projet se déroule en toute connaissance de cause après avoir consulté la liste des projets ouverts, ici et ailleurs dans la Confédération, les emplois à pourvoir et leur rémunération, les compétences à développer, les avantages sociaux et culturels, etc.
Nous retrouvons ce qui a été utilisé dans les entreprises jusqu’ici : les cercles de qualité dans les années 1980 puis à partir des années 1990, les équipes de projet dans l’automobile : Twingo, 308, etc. et dans les autres industries.
Ce qui change dans les réseaux de vie, c’est la portée, la dimension de la mission de ces équipes de projets de vie. Il n’y a plus de séparation entre économie marchande et non marchande, de but lucratif et non lucratif, entre entreprise et administration.
Création des équipes de projet de vie:
Une équipe de projet est constituée au cours de l’action politique pour résoudre un problème de cause (dysfonctionnement dans la situation actuelle) ou un problème de but (fixation de nouveaux objectifs).
La demande de la mise en place d’une équipe de projets de vie est validée par l’assemblée de l’action politique de la ville libre de rattachement de cette équipe.
La nature politique du projet
peut être reliée à l’exercice :
- de l’autorité : minimiser les violences en soi et autour de soi,
- du pouvoir : créer, améliorer, supprimer une norme de vie ou un ou plusieurs modes de vie
- du commandement : mettre en place ou améliorer, supprimer une mesure d’application d’une règle ou d’une norme de vie.
La nature économique du projet est déterminée par le niveau d’activité humaine
- travail indispensable à la vie et à la survie
- réalisation d’œuvres qui élèvent le niveau de vie et qui sont transmises aux générations futures
- assemblées de l’action politique au niveau local ou Confédéral
Nous connaissons la relation entre les deux premiers niveau d’activité : le niveau de compétences disponibles permet de développer davantage la réalisation des œuvres lorsque le travail indispensable à la vie et à la survie est réalisé selon les objectifs prévus.
Mais aujourd’hui, les besoins en travaux de survie pour lutter contre les changements de climats, le réchauffement causé par l’activité humaine mais aussi par l’activité plus intense du soleil ainsi que celle des volcans, augmentent les besoins en compétences. Par contre pour lutter contre ces menaces, le travail porte sur la réalisation des œuvres capables de résister à ces menaces et surtout capables d’être transmis aux générations futures.
Les deux premiers niveaux d’activités sont donc devenus très imbriqués et complémentaires dans un défi majeur que les systèmes de pouvoir refusent de prendre en considération mais que les Réseaux de Vie sont capables de gagner.
La stratégie de management
Au niveau de la résolution de problèmes et de la définition des objectifs
La première étape est de situer le projet au niveau de ses objectifs : il peut éliminer un dysfonctionnement ou des problèmes d’utilisation sinon il peut proposer d’atteindre de nouvelles performances ou de satisfaire de nouveaux besoins.
En ce qui concerne les compétences, les projets pour éliminer des dysfonctionnements vont être, en principe, plus simples à aborder. Pour les projets dont la mission est d’atteindre de nouveaux objectifs, les compétences seront plus élevées pour faire face à l’imprévu et aux risques. Leur durée sera plus longue et les ressources utilisées plus importantes.
Cette gradation dans les difficultés sert de base également pour les réseaux d’éducation et formation et les stages, les apprentissages spécialement des jeunes en formation professionnelle ou des personnes en réinsertion sociale.
L’organisation du travail dans ces équipes est abordée dans les chapitres suivants et spécialement au niveau des Institutions sociales dans le chapitre Le travail dans les Réseaux de Vie.
Pour le moment nous caractérisons l’organisation Équipe de Projets de Vie selon la méthode du Management. Projets est au pluriel car l’équipe peut s’occuper d’un projet central mais qui nécessite la résolution d’autres problèmes connexes pour sa réalisation.
Au niveau du choix d’une stratégie
Les Réseaux de Vie ne développent pas une économie fondée sur la liberté des marchés et leur privatisation à travers une concurrence exacerbée et destructrice. Les stratégies du management dans le système capitaliste libéral ne sont pas toutes utiles ici.
La stratégie des équipes de projets de vie est d’abord conditionnées par l’utilisation de la monnaie pleine et la circulation des lettres de change ou des bons du Trésor entre les divers intervenants d’une chaîne ou d’un processus de production.
Les deux stratégies les plus utiles sont alors la stratégie d’intégration verticale dans des filières de production d’une part et d’autre part la stratégie d’intégration horizontale dans des conglomérats d’activités diverses réalisées dans un même cadre géographique comme la ville libre ou d’un même cadre politique comme la Confédération nationale.
L’utilisation de la monnaie pleine avec les Bons du Trésor pour reconstruire la France après 1945 a d’ailleurs mis sur pied un puissant conglomérat qui a rassemblé de nombreuses filières de production. La CGE. Nous avons travaillé quelque temps dans deux sociétés qui ont été dirigées par la CGE : Thomson-CSF puis GEC-Alsthom… et nous avons vécu quelques péripéties décrites dans cet article qui illustre bien nos propos.
document : extraits,
La CGE d’Ambroise Roux, « ministre-bis de l’Industrie »
La CGE d’Ambroise Roux est le symbole du « capitalisme sans capitaux », encastré dans l’État. Fondée en 1898, elle fut surtout bâtie après-guerre, et son démantèlement commença en 1983. C’est le groupe qui illustre sans doute le mieux l’économie de financements administrés : ses ressources financières proviennent pour une large part, non du marché, mais de contrats publics, d’aides, de bonifications, d’incitations, de subventions. Représentative du « colbertisme high tech », la CGE d’Ambroise Roux ne sollicitera guère la Bourse, mais saura se brancher sur les financements publics pour investir, exporter, s’implanter à l’étranger, développer sa recherche. Elle fera même un usage intelligent des préfinancements de la commande publique pour développer son outil de production et s’assurer un matelas de ressources qu’elle utilisera pour ses placements et son autocontrôle.
Ambroise Roux sait se rendre indispensable dans tous les grands projets initiés par De Gaulle, financés par l’État, aux débouchés garantis et protégés de la concurrence extérieure : la CGE occupe ainsi une place centrale dans la CII (Compagnie Internationale pour l’Informatique, créée en 1966) puis la CII-HB (née de la fusion de la CII avec Honeywell Bull en 1975), les moteurs du projet informatique français. Partenaire du CNET (Centre nationale d’études des télécommunications) dans la commutation temporelle, elle est depuis longtemps un acteur majeur du projet télécoms avec sa filiale la CIT, qui devient CIT-Alcatel après la fusion avec Alcatel en 1968. Elle est aussi dans le nucléaire : elle a certes porté le projet rival (dit à eau bouillante) du PWR, qui l’a emporté. Mais elle jouit d’un quasi-monopole dans la fabrication des turboalternateurs des centrales, en particulier grâce à l’absorption d’Alsthom.
Cette dernière acquisition, achevée en 1970 (qui assure aussi à la CGE une place de premier plan dans le ferroviaire, et donc les programmes de TGV), est une grande victoire pour Ambroise Roux dans la bataille qui l’oppose alors à Paul Richard, le patron de Thomson. Ces frères ennemis s’affrontent sur de nombreux autres terrains, notamment les télécoms et l’informatique. La lutte ne cesse que durant les cinq ans (1969-1974) qui suivent l’instauration d’une entente entre les deux entreprises, au nom de la « résistance à la concurrence étrangère » : un partage des tâches surnommé le « Yalta de l’électronique ».
…/…
Après l’arrivée à l’Élysée de Valéry Giscard d’Estaing en 1974, la CGE, considérée comme une entreprise « gaulliste » (son président avait soutenu Chaban-Delmas durant la campagne présidentielle), n’a pas la faveur du nouveau pouvoir.
…/…
Georges Pébereau dirige donc un groupe nationalisé. Mais cette nationalisation ne va modifier ni le fonctionnement interne de la CGE, ni ses choix stratégiques. Le nouveau patron reste fidèle à l’héritage de son prédécesseur. Il s’attache à nouer des liens avec Alain Boublil (le conseiller à l’industrie de François Mitterrand), et se met ainsi en situation d’enrôler l’État au service de la croissance du groupe. Même Ambroise Roux va peu à peu revenir en grâce auprès du nouveau pouvoir, jusqu’à devenir le conseiller occulte de Mitterrand sur les questions industrielles. Ce dernier, malgré ses divergences idéologiques avec ses prédécesseurs, considère que l’industrie est un attribut de souveraineté, que le rôle de l’État est de promouvoir les intérêts de l’industrie nationale. Il mènera donc une politique interventionniste, du moins jusqu’au tournant de 1983-1984. La CGE peut redéfinir son portefeuille d’activités dans les meilleures conditions possibles, puisque l’Etat est souvent actionnaire à la fois de la cible et de la proie.
La CGE renforce d’abord son pôle télécoms avec l’acquisition de Thomson-Télécom. Thomson avait rompu le « Yalta de l’électronique » en entrant sur ce marché, encouragée alors par la Direction générale des Télécommunications (DGT), et devenant ainsi un concurrent direct dans un secteur en pleine croissance. Mais, en 1983, Thomson se heurte à des difficultés technologiques et financières. Son président Alain Gomez sait que, pour survivre, son groupe doit se désengager de certaines activités. Georges Pébereau en profite pour racheter la division télécoms de son concurrent, et la fusionne avec Alcatel. Il parvient évidemment à présenter la fusion comme une nécessité pour la France : réduire les coûts de développement et présenter un front uni sur le champ de bataille international. Une fois de plus, les pouvoir publics endossent la politique de la CGE, que son président cherche à internationaliser.
…/…Pierre Suard va être chargé de la privatisation de la CGE. Les privatisations de cette époque illustrent la nature du capitalisme français au sortir des nationalisations. Pour pallier le manque d’acteurs capables d’exercer un contrôle sur les entreprises nouvellement privatisées, un système de « noyaux durs », de participations croisées entre entreprises présélectionnées est mis en place. Le ministre invente ainsi un capitalisme oligarchique contrôlé par une élite publique, dont Pierre Suard, comme d’autres patrons, est le bénéficiaire : le PDG a en effet pratiquement carte blanche pour choisir ses actionnaires.
…/…
Gouvernance, management : le choc des privatisations
Ces entreprises se sont retrouvées brusquement orphelines lorsque le système de l’économie de financement et du colbertisme a été démantelé. Elles ont dû apprendre à trouver de l’argent sur les marchés financiers, à s’adresser aux actionnaires et aux analystes : cette culture leur manquait. La capacité de mobiliser des ressources à travers l’influence politique plutôt que par la pratique des marchés est devenue totalement inutile lorsqu’il leur a fallu évoluer dans le cadre européen, au sein d’un capitalisme financier mondialisé.
La privatisation a été, de ce point de vue, un moment clé. En effet, la CGE antérieure à la nationalisation, intimement liée à l’État et gouvernée par une élite dirigeante auto-reproduite, n’était qu’une caricature d’entreprise privée. Paradoxalement la nationalisation n’a pas entamé ce système.
source : De la CGE à Alstom : une histoire bien française, écrit par Elie Cohen Économiste CNRS
janvier , année 2004 Dans Sociétal 1er trim 2004 – N°43
Ce document démontre le poids des dirigeants politiques dans cette histoire de l’économie des Trente Glorieuses devenue soudain inacceptable après 1973 par les nouveaux élus endoctrinés avec les dogmes libéraux de l’économie de marchés et l’interdiction de la monnaie pleine.
Les équipes de projets de Vie ne sont donc pas une nouveauté ni révolutionnaire ni folklorique mais la reprise de cette expérience réussie et symbolisée depuis par la mise en place de la CGE en tant que vaste conglomérat capable de répondre à quasiment toutes les demandes de développement de la part des pouvoirs publics français. Elles ont du sens en Économie et en Management et à nouveau en Politique dans le cadre de nos Réseaux de Vie.
Les conflits politiques qui ont précipité son démantèlement, ses privatisations par appartements pour finir en désindustrialisation de la France par l’oligarchie financière anglo-saxonne, n’existent pas dans les Réseaux de Vie. Donc les facteurs de réussite sont présents, à condition bien entendu de quitter les systèmes de pouvoir.
La stratégie d’intégration verticale dans un Projet de Vie représente aussi une filière de production depuis les matières premières jusqu’au service après-vente. Par exemple l’équipe de projets de vie qui a la charge de développer la production d’énergie à partir de l’hydrogène va mettre en place toute une filière de production et de consommation de cette énergie. Il y aura des établissements locaux et d’autres au niveau national ou dans des pays extérieurs à la Confédération nationale. Avec l’exemple de la CGE que nous venons de voir, c’est clair et facile à comprendre.
Statut juridique :
L’équipe de projet, comme une ville libre, est un réseau qui regroupe des entreprises, des villes libres, d’autres projets, la Confédération des Réseaux de Vie, d’autres entreprises ou institutions présentes encore dans des systèmes de pouvoir.
Son statut juridique n’est pas celui d’une entreprise privée ou sociale mais celui d’une confédération de dimension plus étroite que la Confédération des Réseaux de Vie. Une ville libre rassemble ainsi plusieurs équipes de projets qui travaillent au niveau local et dépendent d’un direction située ailleurs. Cette ville peut bien entendu créer des équipes de projets dans son propre réseau, notamment pour la réalisation des œuvres lorsque une main d’œuvre est disponible et non utilisée par les autres équipes de projets.
Finalités :
Garantir la satisfaction des besoins individuels matériels et immatériels en organisant le travail indispensable à la vie et à la survie.
Assurer le plein emploi en gérant les emplois au niveau du travail, de la réalisation des œuvres et de l’action politique.
Garantir l’élévation du niveau des compétences parmi les réseaux de vie en organisant des parcours professionnels et de vie privée, d’éducation et de formation, dans lesquels chaque membre du réseau peut librement déterminer ses choix.
Objectifs :
Les objectifs quantitatifs fixés dans le cadre du travail indispensable à la vie et survie, visent à atteindre un niveau d’abondance au niveau de la production des richesses matérielles pour satisfaire les besoins individuels. Ensuite et en accord avec la Confédération, les objectifs quantitatifs de production vont inclure des échanges commerciaux à l’exportation. L’arbitrage dépend des besoins en ressources utilisées dans la réalisation d’œuvres au niveau local ou confédéral.
Les objectifs qualitatifs sont davantage présents dans la réalisation des œuvres et la gestion, l’utilisation des biens communs, notamment les biens du patrimoine destinés aux loisirs, à la vie familiale, au bien être, aux moments festifs, etc.
La détermination des objectifs correspond à l’exercice du pouvoir et du commandement dans une équipe de projet. Les objectifs varient selon l’avancement du projet. L’équipe est autonome sur ce point. Lorsque un objectif remet en cause une mission, une finalité du projet, la direction du projet en débat avec le niveau de l’action politique qui a décidé de ce projet, le cas échéant ou en cas de litige, avec la Confédération.
Les objectifs, en cas de difficultés pour les réaliser, ouvrent une nouvelle utilisation de la subsidiarité pour trouver des réponses dans d’autres réseaux ou équipes de projet (subsidiarité descendante et pratique de la solidarité) ou alors en mettant en place seul ou avec d’autres équipes de projets intéressées, un groupe d’expert pour obtenir la solution optimale. Celle-ci sera adaptée aux particularités locales de chaque équipe ou de chaque objectif.
Ressources utilisées :
Les ressources utilisées dépendent étroitement des particularités locales : environnement, climat, terrains disponibles, infrastructures, bassin d’emploi et son niveau de compétences. Les entreprises actuelles du système libérale et financier, tout comme les artisans et marchands avant l’ère industrielle, dans l’antiquité, ont procédé de la même manière en utilisant les opportunités locales et en fuyant les menaces présentes sur d’autres territoires.
Ressources matérielles :
Elles utilisent le patrimoine existant laissé par le système de pouvoir libéral, tant qu’il n’a pas été détruit lors des restructurations ou des démolitions d’usines ou de bureaux.
Les villes libres avec ou sans l’aide de la Confédération, dans le cadre de leurs unions avec d’autres villes libres, décident de bâtir de nouveaux équipements et locaux adaptés pour accueillir des équipes de projet de vie.
Ceci en fonction de leurs opportunités locales. Exemple : des centres d’éducation et de formation dans les lieux riches en patrimoine culturel ou de bien être ; des usines dans des zones où l’élimination des pollutions est plus facile, des centres de gestion dans des zones bien desservies par les moyens de transport et de communication. Cette répartition est du domaine de l’action politique exercée dans les villes libres et leur réseau de production de biens et services agricoles, alimentaires, artisanal, commercial, industriel, de santé, d’hôtellerie-restauration, etc..
Selon leurs unions et la prise en compte des particularités locales, une ville libre va se spécialiser dans tel et tel type d’équipes de projets et échanger cette production avec ses villes associées pour trouver la satisfaction à ses autres besoins.
Les équipements matériels sont gérés en biens communs. Les équipes de projets louent ces ressources matérielles. Lorsque celles-ci ont déjà été amorties sur le plan comptable, le coût de ces locations restent minime pour assurer simplement l’entretien de ces ressources matérielles. C’est un gain de productivité au niveau de la structure et une économie d’échelle positive
Ressources humaines :
Elles sont essentielles et l’enjeu principal du développement des Réseaux de Vie. Sans compétences disponibles ou suffisantes, un projet ne peut se créer. L’enjeu principal est bien ce que nous avons déjà précisé : utiliser comme principale source de productivité, l’élévation du niveau de compétences du début jusqu’à la fin du projet. Nous allons y revenir.
La priorité réside dans la réussite d’un amalgame entre personnel expérimenté et débutant. Les débutants, apprentis, stagiaires ont un niveau de qualification suffisant pour acquérir rapidement une expérience utile et indispensable. L’équipe de projet dans son réseau de production de richesses est une structure, une entreprise apprenante.
Le partage d’expérience
est donc primordial à chaque étape de l’avancement du projet. La plupart du temps il se réalise à travers l’intervention ponctuelle d’experts travaillant dans d’autres équipes de projets.
Par exemple, un technicien qui a participé à l’intégration d’un système d’armes sur un radar embarqué sur un avion de chasse peut suffire à apprendre cette démarche d’intégration d’un système électronique, à une équipe de projet qui travaille sur le système d’armes de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins.
Nous avons vécu ce cas, sauf que ce technicien comme les autres membres de son équipe, ne supportait plus l’arrogance du chef de projet, carriériste forcené, qui s’était accaparé pour lui seul la réussite et le prestige de cette performance technologique de niveau mondial.
Célibataire, ce technicien plutôt discret n’ayant pas de liens importants en région parisienne, connaissant notre projet et son avancement, s’était dit qu’il pourrait être utile chez nous et spécialement lors de la phase d’assemblage et d’intégration du système d’arme. Sa demande de mutation avait été rapidement acceptée. Devant les difficultés de l’équipe qui affrontait pour la première fois ce travail, et devant la direction du projet réunie, calmement, il expliqua comment faire pour mener à bien cette étape cruciale. Le chef de projet et son équipe se souvinrent alors qu’il venait de l’établissement en région parisienne qui, dans le groupe, avait réussi la première intégration d’un système d’armes pour le radar embarqué sur le Rafale.
L’heureuse surprise passée, la Direction générale a vite compris la chance que nous avions eue et le risque délétère de perdre une expertise si ce technicien était parti vers la concurrence étrangère. Le chef de projet en région parisienne a été convoqué au Siège de la société pour être sermonné sur son management non participatif et antinomique avec la culture d’entreprise du Groupe.
Le technicien est venu dans mon bureau pour accepter notre proposition de le passer au statut de cadre confirmé avec la rémunération afférente, une promotion avec une excellente augmentation de salaire, ce qu’il accepta sans discuter, toujours aussi calmement et discrètement.
Dubitatif sur l’avenir de cet ancien technicien qui avait appris bien des choses à sa nouvelle équipe tout comme aux Polytechniciens de sa direction d’équipe, le chef de projet me demanda conseil.
Sans mentionner mon expérience poétique, qui sur mon CV qu’il avait lu lors de mon recrutement, se limitait à l’indication que pendant quelques mois avec 500 autres auteurs, j’avais été poète actionnaire du Cherche-Midi Éditeur de la Librairie Saint Germain des Prés à Paris, j’avais découvert chez ce salarié les capacités d’un moine, voire moine soldat, bref d’un chevalier qui avance à son pas dans un monde qu’il perçoit fort justement comme entouré de périls, notamment son origine sociale modeste et le fait de n’avoir pas suivi une école d’ingénieur et encore moins une grande école, d’où sa modestie et son humilité.
Il avait compris qu’il ne pourra pas éliminer tous ces périls mais au moins en vaincre un certain nombre dans son entourage…car il était capable d’oser rester lui-même et il n’avait pas peur de transmettre clairement aux autres ses compétences qu’il avaient acquises par son travail et ses dons intellectuels que nous avions tous constatés et pour moi, également ses dons dans le domaine initiatique spirituel que j’avais pressentis.
Bref, un vrai profil d’expert capable d’utiliser nos deux sources de savoir, et donc pas carriériste pour un sous de plus mais capable d’autres belles découvertes, d’initiatives et de créativité pour animer un développement, un progrès, dans son groupe d’appartenance, là où il ira … mais surtout ne pas le laisser partir à la concurrence et encore moins outre atlantique !
Ce cas acheva de convaincre la Direction générale que le cap mis sur le développement d’une culture d’entreprise qui favorise une entreprise apprenante, était judicieux et source de gains de productivité considérable avec l’élévation du niveau des compétences dans l’ensemble du groupe et dans tous les domaines d’activité. Des synergies étaient possibles et il ne fallait pas les manquer.
La vie des équipes de projet
Les équipes de projets de production de richesses sont aidées dans la gestion des ressources humaines par les centres de gestion des réseaux de production des richesses, tout comme pour les fonctions ou supports logistiques.
Le centre de gestion auquel est rattaché l’équipe de projet dispose des compétences pour définir les fiches de postes et leurs niveaux de responsabilité (NR) et donc leur rémunération. Ce travail sera validé et modifié, amélioré par l’équipe de projet au cas par cas et selon l’avancement du projet. De même, le centre de gestion dispose de la banque de données du personnel et de ses compétences actuelles ou souhaitées par les citoyens.
Les membres de l’équipe de projet ont déjà leurs propres réseaux de relations avec d’anciens collègues ou de jeunes apprentis ou étudiants. La direction de l’équipe de projet peut ainsi arriver rapidement à savoir qui est disponible de suite ou plus tard, qui peut être permanent et qui peut intervenir ponctuellement à telle ou telle étape du projet. La gestion prévisionnelle du personnel nécessaire pour réussir le projet prend ainsi forme et s’actualise au fur et à mesure selon les besoins en compétences. Le projet peut nourrir également des essaimages, notamment pour les fortes personnalités qui souhaitent diriger elles-même une entreprise ou créer un nouveau projet.
Il est possible qu’à la fin d’un projet, la même équipe reste ensemble pour mener à bien un nouveau projet complémentaire au premier.
Ce principe est bien connu dans les groupes industriels, notamment de l’automobile, principalement pour les ingénieurs et cadres qui commencent par travailler dans le groupe de conception et de création du projet puis dans le groupe qui organise et dirige la production. Une fois l’organisation de la production mise en place, ils développent le service après-vente pour se rendre compte des remarques et critiques des consommateurs sur leurs produits. Munis de cette expérience, il repartent créer un nouveau groupe de projet.
Ressources technologiques :
Le capital technique dans les réseaux de vie sociale est géré en propriété commune ou collective par les centres de gestion des réseaux de production. Cette gestion se déroule en concertation avec les villes libres qui sont associées étroitement à cette gestion.
Pour un bien ou un équipement de production : machines, équipements de bureaux, etc. l’amortissement se calcule sur 2 ans.
Au bout de 2 ans, comme en Allemagne, les amortissements réalisés à partir des résultats d’exploitation se traduisent sur le plan comptable par une valeur nulle pour cette machine ou cet équipement.
L’entreprise gérée par le groupe de projet et la ville libres peuvent décider de conserver ce bien et d’affecter les amortissements à un compte de provisions ou mieux, de vendre ce bien et de le remplacer par un neuf plus performant s’il existe. L’entreprise utilise son amortissement pour acheter un nouvel équipement neuf de manière à garantir un objectif de qualité totale : zéro panne et utiliser la source de gain de productivité liée à la modernisation de l’outil de production.
Un bien amorti à une valeur comptable égale à zéro. Dès lors ce bien peut être affecté à un centre de formation et d’apprentissage qui paiera seulement le coût du déménagement et de l’installation dans ses locaux. La formation à l’utilisation de ce bien se réalise à travers les échanges et partages d’expérience de la première entreprise cédante à la seconde qui reçoit le bien.
L’objectif de ce mode de gestion que les entreprises allemandes pratiquent depuis longtemps est de garantir que les élèves, les étudiants, les apprentis en formation professionnelle n’utilisent que des équipement d’âge compris entre 2 et 4 ou 5 ans maximum. Tous les deux ans, ces centres de formation disposent d’équipements plus récents et qui sont donnés, achetés gratuitement aux entreprises de production. Les équipements amortis qui restent inoccupés, sont vendus à prix réduits à des entreprises sous-traitantes ou à d’autres régions.
Nous sommes ici en train de développer une source importante de gains de productivité : la modernisation de l’outil de production.
Pratique de gestion qui est très peu utilisée en France par les patrons du système libéral et qui s’illustre par le fait que la moyenne d’âge des robots français est de 17 ans. Lire le Compte rendu Mission d’information sur les coûts de production en France du Jeudi 22 novembre 2012 Séance de 9 heures 15 à l’Assemblée Nationale :
« Aujourd’hui, cette modernisation ne fait l’objet en France que de 28 % des investissements productifs. Avec seulement 6,1 % du PNB consacré à l’investissement en machines, nous sommes parmi les derniers pays de l’OCDE, l’Italie ou l’Allemagne faisant bien mieux avec 9 % et 7,2 % respectivement.
La baisse des investissements industriels français de 21 % en 2009 n’a en effet jamais été compensée. En 1999, l’âge moyen du parc de machines-outils était de dix-sept ans en France, de dix ans en Italie et de neuf ans en Allemagne. Autrement dit, une part notable de nos machines a été financée par le plan Marshall !
De plus, notre taux de robotisation est très faible en comparaison de ce qu’il est chez nos voisins : il y avait l’année dernière 34 500 robots installés en France, 62 000 en Italie et 157 000 en Allemagne, soit 122 robots pour 10 000 emplois industriels en France, 159 en Italie et 261 en Allemagne. Le niveau de l’appareil productif français laisse donc fortement à désirer, ce qui constitue un handicap lourd sur le marché.
Il nous est ainsi difficile de satisfaire aux exigences de qualité et de réactivité de nos clients, mais également de nous adapter à la sophistication et à la personnalisation croissante des nouveaux produits, ainsi qu’à leur évolution incessante. »
Assemblée Nationale
Ces ressources technologiques se gèrent ainsi en filières de production depuis la grande entreprise vers la plus petite. Une planification des investissements en biens qu’équipements de production est utile et indispensable pour la gestion de la monnaie pleine et le financement des nouveaux équipements à produire, de manière à assurer la satisfaction des besoins en technologies dans les entreprises gérées par les projets de vie.
Cette gestion se pratique entre les unions de villes libres où sont localisés ces équipements de production et pour les nouveaux équipements et nouvelles technologies, l’aide de la Confédération pour apporter ou créer de la monnaie pleine intervient dès que nécessaire.
La confédération des Réseaux de vie garantit que les technologies indispensables à la gestion de l’activité humaine sur ses trois niveaux : travail, œuvre, action politique, sont disponibles en quantité suffisante. Notamment en cas de crises dues à des catastrophes naturelles ou des pandémies ainsi qu’en cas de guerre entre nations soumises à des systèmes de pouvoir afin de pouvoir défendre la Confédération des Réseaux de Vie et ses citoyens libres. De même, la Confédération assure la recherche et le développement des innovations dans le cadre de la pratique de la subsidiarité au niveau de l’action politique des citoyens.
L’utilisation des technologies qui remplacent le travail repose sur un arbitrage pour déterminer leur niveau d’utilisation dans chacun des domaines de l’activité humaine. Lorsqu’elles permettent de libérer de la main d’œuvre dans le travail indispensable à la vie et la survie, cette main d’œuvre est disponible pour la réalisation des œuvres qui élèvent le niveau de vie et sont transmises aux générations futures. De même pour leur utilisation dans la réalisation des œuvres. Les limites à l’utilisation des technologies sont posées par la culture humaniste des Réseaux de vie sociale et ses valeurs, nous y reviendrons à ce moment là.
Les villes libres peuvent déléguer à la Confédération la mission de gérer quelques usines entièrement automatisées pour assurer la production de certains biens d’équipements et de consommation de manière à obtenir des économies d’échelle positives. Ces usines font alors l’objet de mesures de sécurité et de protection civile et militaire confiées à la garde nationale locale ou aux moyens militaires de la Confédération, ceci à cause de leur importance stratégique pour l’indépendance économique des Réseaux de Vie.
Ressources financières :
Les initiateurs d’un projet de vie puis les directions des différentes entreprises qui réalisent ce projet présentent leurs budgets.
Une vue d’ensemble est alors possible pour que ce projet soit soumis aux assemblées de l’action politique dans les différents réseaux locaux, villes libres parties prenantes de ce projet.
La solution optimale pour satisfaire un besoin ou un service, apportée par la pratique de la subsidiarité, l’adaptabilité de cette solution optimale aux particularités locales, se traduisent alors dans des budgets élaborés avec l’aide des centres de gestion des réseaux de production. Ceux-ci vont apporter une aide sur les ressources disponibles et leur utilisation ou non dans ce nouveau projet.
De même au niveau des achats de matières premières, de fournitures ou de services qui entrent dans les consommations intermédiaires pour produire le bien ou le service attendu. Un calcul de la Valeur Ajoutée est ainsi possible ainsi qu’un calcul prévisionnel des principaux indicateurs de gestion : résultat, bénéfice, besoin de financement et gestion de la trésorerie tout au long du projet.
Il n’y a plus l’obligation comme dans le système de pouvoir capitaliste et libéral d’apporter au départ un capital et d’emprunter à la banque un montant d’argent dette pour assurer le plan de financement jusqu’à ce que les ventes, le chiffre d’affaires soit suffisant pour atteindre le seuil de rentabilité et couvrir les charges fixes.
Nous l’avons vu au niveau des ressources matérielles utilisées par le projet. Le plus possible, ces ressources matérielles proviennent des biens communs gérées par les villes libres et la Confédération. Ce sont autant de ressources financières économisées.
Ces ressources matérielles ré utilisées dans un projet de vie sont allouées à l’équipe de projet non pas sous forme de monnaie, de monnaie pleine mais bien sous forme de droits sociaux, de titres de propriété pour être autorisé à user, à utiliser un bien commun géré en propriété commune par les villes libres et la Confédération. Les rémunérations sont versées en principe en monnaie pleine ou en droits sociaux.
Les clients des projets de vie sont les citoyens, les consommateurs et dans les réseaux de vie, ceux-ci utilisent l’action politique pour gérer notamment la propriété commune, les biens communs et la propriété collective déléguée à la Confédération. Lorsque des biens intermédiaires et des équipements de production, des infrastructures manquent pour réaliser un projet, l’action politique va mettre en place des projets de vie pour éliminer ces manques ou ces dysfonctionnements.
Pour créer ces nouveaux biens communs, l’utilisation de la création monétaire peut être nécessaire dans le cadre de la gestion de la monnaie pleine. Nous verrons comment lorsque nous présenterons le fonctionnement d’une monnaie pleine. Mais avant même de songer à créer de la monnaie pleine, l’action politique éclairée par les centres de gestion des réseaux de production des richesses doit savoir si les ressources matérielles et surtout humaines, en quantité et qualité, sont disponibles pour réaliser ces nouveaux projets de vie, spécialement dans les autres réseaux de vie présents dans la Confédération.
A défaut, la Confédération décidera ou non d’acquérir ces ressources à travers son commerce avec les autres Confédérations des Réseaux de Vie ou avec des entreprises encore dans des systèmes de pouvoir. La solution locale pour produire les biens et les équipements manquants sera favorisée si elle dispose des connaissances techniques pour produire elle-même ce qui manque et si elle est capable de former le personnel pour disposer des compétences nécessaires.
Dans cette gestion financière des projets de vie, il n’y a pas comme dans l’économie des systèmes de pouvoir la primauté des clients qui s’adressent à une entreprise pour lui demander de réaliser un bien d’équipement ou de consommation, un service à tel ou tel prix qui dépend pour eux du niveau du marché et de la rentabilité, des bénéfices, dividendes qu’ils veulent obtenir.
C’est l’utilité du projet, sa valeur d’usage décidés par les citoyens à travers leur action politique qui emportent ou non la décision de créer puis de réaliser un projet de vie. Nous sommes très proches de la commande publique à laquelle répondait la CGE sauf qu’ici ce sont les assemblées de l’action politique qui remplacent les décisions d’un Président ou de son gouvernement.
Les ressources financières nécessaires sont alors apportées par la propriété commune gérée par les villes libres, la propriété collective gérée par la Confédération, le cas échéant par la propriété privée de sociétés étrangères encore dans des systèmes de pouvoir ou mieux, par une association de citoyens membres des Réseaux de Vie qui souhaite participer à ce projet pour développer leurs compétences dans un domaine de connaissances nouveaux pour eux. Ils apportent alors leur capital soit en monnaie pleine, en droits sociaux ou en industrie (en travaillant avec leurs compétences actuelles dans ce projet).
Il n’y a pas l’intervention d’un système de banques commerciales pour accorder des crédits et endetter des entreprises. Les services financiers d’une banque sont exercés par les centres de gestion des réseaux de production au niveau des écritures comptables et des comptes de gestion ainsi que du financement de la trésorerie. En cas de besoin et selon la vitesse de circulation de la monnaie pleine ou le manque de devises, ils demandent l’aide de la Banque de la Confédération ou le cas échéant de la banque de la ville libre pour trouver de la monnaie pleine ou des devises.
Cette gestion de la trésorerie menée par les centres de gestion se déroule comme dans les grands groupes internationaux du système économique libéral. Les ressources financières allouées à chaque projet ne sont pas consommées toutes en même temps. Les sommes en attente d’avancement des projets sont mutualisées pour assurer les besoins en trésorerie d’autres projets lorsque cette solution est plus pertinente et judicieuse dans l’utilisation des liquidités en monnaie pleine ou en devises.
Dans le système libéral, ces sommes disponibles sont placées à court terme sur le marché financier mondial pour obtenir des intérêts et le responsable de trésorerie qui a la responsabilité de la gestion de ces placements doit garantir leur liquidité le moment venu en fonction de l’avancement du projet. Nous avons vu que c’était ce que faisait la CGE.
Après la période de croissance des Réseaux de Vie, le nombre de biens communs disponibles à travers la Confédération, permet de mettre en place des projets de vie qui utilisent des ressources financières plus importantes, notamment pour la réalisation des œuvres. L’élévation du niveau de vie permet alors aux citoyens de bénéficier d’un art de vivre garanti par la culture humaniste des Réseaux de Vie sociale. Nous y viendrons.
Ressources immatérielles :
Le point de départ des connaissances et de l’élévation du niveau des compétences se trouve dans la définition des postes de travail.
En complément du niveau de responsabilité et du niveau de compétences attendus chez le titulaire du poste, les initiatives créatrices indiquent à chaque titulaire d’un poste de travail d’une part, la complexité attendue dans l’utilisation en même temps de plusieurs domaines de connaissances, quelles difficultés prévisibles il doit résoudre seul en utilisant ses connaissances et d’autre part à quelle part d’imprévu, de risques et de menaces, sa créativité et ses initiatives sont le cas échéant exigées pour résoudre une difficulté majeure soit seul, soit de manière participative avec ses compagnons de l’équipe de projet.
Nous sommes ici dans le schéma de prise de décision au niveau du positionnement des alternatives et surtout, de la mesure des risques. Les capacités personnelles pour maîtriser plusieurs domaines de compétences et faire preuve d’un certain niveau d’expertise font ainsi appel au caractère de l’individu, sa personnalité, son identité sociale, c’est à dire au vécu qu’il a développé depuis son enfance.
Nous retrouvons ici l’importance de la culture de groupe social et l’utilisation de nos deux sources de savoir, initiatique et spirituelle ainsi qu’intellectuelle et rationnelle.
Les systèmes de pouvoir interdisent, nous le répétons, l’utilisation de notre première source de savoir initiatique et spirituelle dans le but de défendre les dogmes et les idéologies avec lesquels ils manipulent les peuples pour les soumettre à leurs intérêts privés. C’est surtout vrai dans les pays occidentaux avec leur culture judéo-chrétienne. Dans les pays asiatiques, il en va autrement. Prenons le Japon et sa capacité à maîtriser rapidement l’automatisation de ses usines.
La robotisation manquée en France.
En France, en 1986, face aux difficultés pour mettre au point dans les usines, les robots et l’automatisation des processus de fabrication, une mission d’études comprenant des représentants du patronat et de l’Éducation Nationale, de la formation professionnelle et dirigée par le Ministre de l’Éducation Nationale, se rend au Japon pour savoir comment ils font ! Le constat est accablant pour l’industrie française. Au Japon, le niveau de qualification égal ou supérieur à Bac+2 chez nous, est de 93% de la main d’œuvre.
Dans notre usine chimique qui venait d’être automatisée, nous étions à un peu moins de 50%. Dans l’industrie française, le niveau était bien plus faible, plus proche du tiers que de la moitié des effectifs. Cet handicap pouvait être comblé par le plan de formation professionnelle et d’enseignement général qui a eu pour objectif 80% d’une classe d’âge qui réussit le Bac en l’an 2000.
Mais dès 1986, le Ministre de l’Éducation Nationale et d’autres membres de cette mission d’études ont compris que cet objectif ne pouvait pas être tenu car il manquait l’élément essentiel de cet avantage japonais : la culture Zen ! Une démarche personnelle et initiatique qui utilise notre première source de savoir.
Le Japon comme d’autres pays d’Asie, a conservé l’utilisation complémentaire de nos deux sources de savoir. L’utilisation de notre première source de savoir, celle qui n’a pas besoin de savoir lire et écrire, nous donne une vision du monde en répondant à nos raisons de vivre dans notre condition humaine. Disposant de ces réponses sur nos raisons de vivre sur la planète Terre, nous sommes alors en mesure d’utiliser avec une motivation et une détermination accrues, notre source de savoir intellectuelle et rationnelle pour développer une maîtrise des technologies capable de préserver ou de remettre en place un art de vivre dans une culture humaniste.
L’esprit Zen.
La culture moderne japonaise est certes aussi, sinon plus, standardisée aux normes consuméristes du système libéral américain que l’Europe mais sur le plan individuel, l’esprit Zen a été conservé en tant que mouvement spirituel personnel.
En Europe, la papauté en 320-325 est confondue dans la personne de l’empereur romain. Celui-ci interdit les mouvements spirituels lors du Concile de Nicée. Des mouvements spirituels se sont bien développés par la suite, particulièrement le mouvement bénédictin qui a permis de développer le temps des cathédrales et la période florissante médiévale en Europe. Nous en connaissons la fin tragique à la date du vendredi 13 octobre 1307 sur le sol de France.
Pour remettre en place « un esprit Zen » français sinon européen , ce sont tous ces interdits et tabous posés dans la culture occidentale qu’il s’agit de briser pour retrouver un niveau de compétences « à la japonaise» afin de maîtriser l’automatisation de nos usines et par là notre développement économique. A commencer par diffuser l’esprit zen et une expérience spirituelle chez les dirigeants du système libéral, s’ils se portent volontaires !
Les équipes de projets de vie utilisent nos deux sources de savoir comme à la dernière période florissante en Europe, l’époque médiévale, lorsque la plupart des papes avaient été éduqués et formés par les bénédictins.
Les ressources immatérielles, au delà de l’utilisation d’un savoir performant, reposent aussi sur une image de marque, source de motivation.
La subsidiarité et le développement des ressources immatérielles
Nous l’avons indiqué en introduction de ce document : je construis une cathédrale ! Cet édifice symbolise non seulement une éducation spirituelle accessible dans un tel chef d’œuvre architectural mais aussi la puissance du développement politique, économique, social et culturel, militaire de la ville libre, ville épiscopale, république-état qui a réussi à mener à bien un tel projet. Ce projet local n’a pu réussir qu’à travers l’aide du réseau européen des maîtres et compagnons bâtisseurs d’abbayes, couvents, forteresses, villes libres, forges, mines, moulins, routes, etc. Cette aide correspond, bien entendu, à la subsidiarité.
Au niveau local, la pratique de la subsidiarité transforme non seulement les villes mais aussi les campagnes et aujourd’hui ceci reste toujours le cas. Les moines apprennent aux paysans à conserver le lait transformé en fromages, à produire du vin pour ne plus trop boire de l’eau contaminée alors que l’eau courante et saine n’est pas disponible pour tous.
La solution optimale pour produire des fromages ou des vins, une fois mise au point, c’est l’adaptation de cette solution optimale aux particularités locales qui fera toute la différence entre les uns et les autres et la richesse d’une société qui saura goûté et apprécié ces différentes saveurs. Dans chaque village, chaque montagne, l’on est fière de sa production locale qui a su exploiter les particularités locales d’un terroir.
Par exemple, en Alsace la vigne exploite une richesse minéralogique des terroirs exceptionnelle. Le village de Rorschwihr en est une illustration probante. Les bouleversements géologiques successifs ont façonné sur la commune de Rorschwihr pas moins de 21 types de sous-sols tous différents, à dominante de calcaire, de marnes et d’argiles, produisant ainsi 12 crus (lieux-dits) uniques et différents exprimant une forte identité dans les vins. Pierre Gassmann est un féru de géologie et donc de terroirs..Le vigneron propose une douzaine de crus issus de cette diversité unique au monde. Par exemple des Rieslings différents selon chaque parcelle de terroir.
La logique du système industriel capitaliste et son idéologie « libérale » interdit la pratique de la subsidiarité et la recherche en commun de la solution optimale. Au contraire, elle repose sur la propriété privée et la privatisation des connaissances à travers les brevets, la propriété industrielle, l’intelligence économique et tout simplement l’espionnage et le piratage des brevets des concurrents. La volonté chimérique des dirigeants du système libéral est de privatiser tout le vivant.
Les équipes de projet de vie remettent en pratique la subsidiarité dans le domaine industriel et tout comme les bergers et les vignerons sont fiers de leurs productions locales typées grâce aux particularités de leurs terroirs, leurs membres sont fiers de leurs productions industrielles et de la qualité totale qu’ils ont développées dans le respect de l’environnement et des générations futures tout en garantissant l’abondance dans la satisfaction des besoins individuels et collectifs parmi les Réseaux de Vie sociale.
En conclusion,
Nous sommes restés ici au niveau des institutions politiques et de leur définition et de leurs caractéristiques.
Nous avons compris que le travail n’a plus rien à voir avec l’horreur économique du système capitaliste libéral et caricaturé fort justement en « métro-boulot-dodo » . Lorsque nous verrons la culture humaniste des Réseaux de Vie sociale, nous aborderons les modes de vie. A ce moment là nous préciserons tout ce qui touche à la gestion de l’activité humaine et donc aussi à l’organisation du travail : les horaires, les conditions de travail, la manière de concilier selon ses aspirations personnelles, éducation, formation, utilisation des deux sources de savoir, cheminement initiatique spirituel, vie amoureuse, etc.
Pour le moment poursuivons cette présentation des institutions politiques des Réseaux de Vie en abordant leur Confédération.