L’assertivité

la maîtrise des attitudes, base de la minimisation de la violence

Présentation de la méthode de la maîtrise de nos attitudes et de nos comportements.

Oser être soi-même.

Le terme “assertivité” est apparu au cours de la première moitié du XXe siècle. Le psychologue américain, Andrew Salter, l’introduit et en livre la définition suivante :

capacité à s’exprimer et à défendre ses droits sans empiéter sur ceux d’autrui”.

Défendre ses droits est un effort de communication pour refuser :

d’être mis.e en passivité et en soumission et refuser de mettre quelqu’un en passivité ou en soumission,

d’être agressé.e et refuser d’agresser quelqu’un,

d’être manipulé.e et refuser de manipuler quelqu’un.

Cette méthode distingue 3 attitudes sources de violence que nous ne devons pas utiliser et pour chacune de ces attitudes, elle précise les différents comportements à éviter.

Défendre ses droits repose donc sur une connaissance précise et complète de nos 3 attitudes à éliminer et de leurs comportements.

Avec cette connaissance nous pouvons immédiatement repérer quelle attitude et quel comportement utilise l’autre dans une communication interpersonnelle.

Il reste alors à apprendre comment répondre d’une manière assertive pour stopper une violence et revenir à une situation rationnelle et maîtrisée de notre côté, libre pour l’autre de devenir lui aussi assertif ou de poursuivre ailleurs ses attitudes de passivité, agressivité, manipulation.

Les formations à l’assertivité tout comme la plupart des formations au développement personnel présentent un inconvénient majeur : elles prennent trop l’aspect de moments privilégiés baignant dans un discours positif tendant à l’idéal. Trop souvent les participants doivent comprendre que dans la vie quotidienne, ils devront essayer d’appliquer ces formations mais que ce n’est guère possible. Nous avons eu également ces remarques et les avons vécues suite à ce genre de stage ou de séminaire.

C’est pourquoi, pour fileane.com, cette formation à l’assertivité est reliée à l’environnement social. 

La situation est différente en effet selon que nous nous trouvons dans une organisation fondée sur un système ou dans un réseau. Prenons l’exemple de cette formation réalisée pour des classes de lycéens et pour des étudiants de première année d’école d’ingénieurs. 

Les lycéens manifestent assez vite et fort que ce discours sur l’assertivité ne peut pas coexister avec ce qui se passe dans le système scolaire d’un lycée et ils restent très méfiants face à cette démonstration intellectuelle certes cohérente mais irréaliste vu le contexte social qu’ils doivent respecter et le rôle d’élève que le système leur demande d’observer scrupuleusement.

Les étudiants de première année comprennent vite que l’assertivité peut leur apporter quelque chose justement s’ils montent leurs propres réseaux d’étudiants et pour eux, non seulement c’est davantage possible que pour des lycéens, mais c’est quasiment indispensable pour le succès de leurs études.

En fin de première année, la plupart reconnaisse que cette formation faite en tout début d’année a grandement facilité leur intégration dans un groupe de camarades. Personne n’est resté passif et isolé et les agressifs et autres manipulateurs ont été vite mis au pas. 

A la fin de cette formation sur l’assertivité, les participants comprennent qu’il n’y a pas de difficultés d’ordre cognitif, des problèmes de compréhension.

Les bonnes notes récoltées suite aux exercices permettent de conclure sur l’essentiel : comprendre l’assertivité c’est facile, ce qui compte, c’est avoir la volonté de faire cet effort fondamental dans sa communication quotidienne. Lorsqu’une difficulté surviendra par après, il suffira de rappeler à la personne qu’elle a déjà prouvé sa bonne compréhension de l’assertivité et que donc, vous voulez l’encourager à ce qu’elle fasse les efforts nécessaires pour y parvenir même face à des difficultés. Ce ne sera plus une marque d’autocratie mais un véritable encouragement. Ceci améliorera également le climat de votre groupe.

Faire le distinguo entre système et réseau permet de crédibiliser cette méthode de l’assertivité et donne des perspectives réelles de mise en oeuvre. Encore faut-il que les réseaux ne restent pas passifs face aux systèmes de pouvoirs.

Mettre en œuvre la formation sur l’assertivité

Les relations créées autour du site fileane.com seront assertives… ou ne serons pas.

Pour rejoindre le mouvement, il s’agit là d’un pré-requis : maîtriser ses attitudes dans la communication sans passivité, agressivité, manipulation. Il s’agit d’un effort en vue d’une performance : la qualité de nos relations et l’évolution du mouvement, pour une satisfaction et un réel enrichissement personnel. 

respecter les autres signifie :

♦ ne pas les rendre passifs par de l’agressivité ou de la manipulation 

♦ mais les aider le cas échéant à en sortir sans crise d’agressivité 

♦ communiquer avec eux en étant assertif et en proposant au moins une solution

demander du respect aux autres : 

♦ c’est refuser leur agressivité ou leur manipulation pour nous rendre passif

♦ c’est vouloir communiquer en étant assertif et en utilisant les droits fondamentaux de l’assertivité.

Pour créer un réseau, former des classes d’élèves, des équipes de salariés, fileane.com vous propose de vous équiper d’un certain nombre de supports réunis dans un kit à télécharger dans la boutique du site.

Description du contenu du kit téléchargeable sur l’assertivité : 

  • une présentation de la méthode faite avec Powerpoint : il suffit de charger le fichier sur votre ordinateur relié à un vidéoprojecteur ou à un moniteur vidéo.
  • un test et une grille d’analyse du test pour que chacun mesure son degré d’assertivité. des exercices et leurs corrigés : utilisables pour des lycéens et des étudiants ou des salariés.
  • Pour des salariés, l’aide de fileane.com est possible sur demande, utilisez la boîte aux lettres pour prendre contact.

Restitutions sur la pratique de l’assertivité par les membres de l’équipe fileane.com

Lors d’un licenciement économique.

Gérard, professeur en Économie-Gestion, a découvert cette méthode grâce à un collègue consultant également professeur vacataire dans une École Nationale d’Ingénieurs. Il avait utilisé cette méthode an tant que cadre au Service du Personnel dans l’établissement de la société Bull Périphériques lors de la fermeture de ce site en 1992.

Dans le cadre du licenciement économique d’un millier de salariés, une formation à l’assertivité avait été mise en place pour l’ensemble des salariés avec un message clair : pas de violences inutiles, chacun reste assertif et Bull va développer l’essaimage. Ses deux ateliers protégés, ainsi que sept activités annexes, ont été reprises par d’anciens cadres. L’entreprise va aussi participer au financement du budget d’une société de conversion, la Sybel. Fin septembre 1994, environ 500 emplois ont été recréés.

Cette communication avec sa base d’assertivité n’a pu réussir qu’à travers les « solutions assertives » apportées par Bull, la mairie, la région et l’état, de nouveaux investisseurs américains présents dans l’informatique.

Sans la présentation d’une solution qui permet de garder le dialogue ouvert, il n’y a pas d’assertivité. Or nous revoilà au niveau de l’obtention d’une solution, c’est à dire dans le cadre du principe de la subsidiarité et de la recherche de la solution optimale par un groupe d’experts, solution optimale qui sera ensuite adaptée aux particularités locales.

La réponse assertive ne va pas jusqu’à la présentation d’une solution optimale mais elle le point de départ, l’ouverture d’un dialogue pour améliorer cette proposition de solution.

En réalité, l’utilisation de l’assertivité dans une communication interpersonnelle porte sur des échanges dans le domaine de l’activité courante, quotidienne. Les solutions sont connues et souvent font partie d’une évidence. Il s’agit seulement de ne pas les imposer par les attitudes d’agressivité et de manipulation ou de ne pas les présenter en restant dans la passivité ou en croyant aider quelqu’un en le laissant tranquille dans sa passivité.

L’erreur la plus souvent commise dans les copies du devoir à faire à la maison par les élèves ou les stagiaires est justement de faire l’effort de présenter une solution valable et d’en rester là, sans garder le dialogue ouvert. D’où une fin de réponse avec un dialogue fermé et un comportement autocratique de l’attitude d’agressivité.

Au lycée

Gérard utilise la méthode de l’assertivité pendant le premier TD (travaux dirigés) de Communication et organisation en classe de Première. Le but est d’éliminer les incidents de communication, de responsabiliser les élèves dans la maîtrise de leurs attitudes et comportements, de commencer la mise en place d’un pacte ou d’une charte pour une vie en classe apaisée et constructive.

Lors de la réalisation du graphique à partir des réponses du questionnaire-test personnel, les élèves constatent qu’à leur âge, la plupart sont déjà assertif. Mais il reste encore des progrès à réaliser parce que le deuxième niveau le plus élevé souvent très proche du niveau de l’assertivité, le plus souvent la manipulation ou l’agressivité, voire la passivité pour quelques élèves, est beaucoup plus faible ou inexistant chez l’adulte assertif.

En classe rapidement les interventions intempestives et perturbatrices sont éliminées. Il suffit pour le professeur de demander à cet élève quel est son attitude et son comportement. Au besoin le professeur peut regarder sa liste de notes du devoir sur l’assertivité et constater que cet élève comme une grande majorité de la classe a eu une « bonne note ». L’élève va donner une réponse exacte. Plus besoin de lui répéter qu’il doit redevenir assertif.

Lorsque sa réponse est erronée, la classe va rectifier l’erreur et donner la réponse exacte. Par exemple, tu es en train de manipuler ton voisin avec le comportement de dévalorisation… Comme c’est la réponse exacte, il n’est plus question de dénoncer un camarade ou de le dévaloriser parce qu’il ne sait pas ou ne veux pas rester assertif. Très vite, un pacte tacite se met en place, nous restons tous assertifs et enfin nous sommes dans une classe apaisée où l’on peut réellement apprendre et ne plus perdre notre temps.

Viennent ensuite les remarques des autres professeurs : tiens, dans ta classe, qu’est-ce que tu leur a fait, ils ont bien changé depuis la classe de Seconde et ils sont bien plus agréables cette année.

Et enfin viennent les résultats au Bac avec des niveaux excellents : 93 %, 97 % de réussite, voire une année à 100 % de réussite comme les meilleurs classes scientifiques et mathématiques. Des niveaux de mention jusqu’à Très Bien comme dans les autres sections ou filières. Et quelques années plus tard, l’Inspecteur qui déclare qu’au Rectorat, on a du mal à comprendre comment dans votre lycée, votre section ou filière a des meilleurs taux de réussite aux BTS ou aux DUT que les autres lycées et que le nombre d’anciens élèves qui vont vers des licences et des Mastères est unique dans l’Académie pour des élèves venant d’Économie-Gestion.

Bien entendu il y a eu un commencement à toutes ces réussites, les élèves sont tous devenus assertifs et le sont restés en tant qu’étudiants.

Dans les études supérieures

Nous l’avons déjà indiqué, Gérard a suivi son collègue également professeur vacataire dans cette ENI (École Nationale d’Ingénieurs) pour diffuser la formation à l’assertivité en début de première année.

Ce premier TD de communication était suivi par le TD sur la grille de Blake et Mouton avec l’étude de cas sur les bûcherons du Canada. La relation entre l’assertivité et la management du 3ème type, le management participatif jusqu’au 9/9 : tout pour l’objectif et tout pour l’humain, est simple à établir.

Par exemple, dans le questionnaire d’évaluation du travail de groupe, à la question : y avait-il quelqu’un pour monopoliser la parole et diriger les débats ? Au début du travail de groupe, les supérieurs hiérarchiques ou les personnes manipulatrices ou autocratiques, ont une nette tendance à chercher la direction des débats. En principe si les autres membres du groupe de travail sont assertifs et osent être eux-mêmes, il vont le signaler en mettant les 100 points à répartir pour ce thème en réponse à cette question : oui, il y a bien eu quelqu’un qui a voulu diriger les débats et a monopolisé la parole.

Ce résultat dans la grille de calcul du positionnement individuel et celui du groupe va faire monter le niveau des objectifs et faire baisser le niveau de l’humain. Dans le cas où cette tendance se retrouve dans les autres thèmes d’évaluation, le positionnement du groupe sera vers le 9/1 : tout pour l’objectif, rien pour l’humain. C’est marche ou crève ! Ou le camp de travail forcé. En général le groupe est insatisfait de ce positionnement et va corriger son fonctionnement pour arriver au 9/9 ou le plus près possible.

Le premier effort d’amélioration dans un tel groupe porte sur la distribution plus équitable de la parole. En clair que le chef ou la personne non assertive redevienne assertive et écoute les autres. Certaines personnes autocrates avec leur statut de supérieur hiérarchique ont énormément de mal à accepter cet effort pour améliorer la qualité du travail de leur groupe. Surtout en France avec son management paternaliste, ses plus mauvaises relations sociales de tous les pays industrialisés, et la fin rapide dès le début des années 1990, du mouvement Qualité Totale des années 1980 avec ses Cercles de Qualité et son management participatif et sa gestion du pouvoir en démocratie directe locale participative.

Dans les associations

Nous n’avons pas d’expérience probante. Fin des années 1990, dans l’association Réorienter l’énergie de la violence (REV), fondée par une équipe universitaire de psychiatres et de psychologues proche à ce moment là de la retraite, nous étions plusieurs à nous intéresser au Développement Personnel et une collègue s’était spécialisée dans la Communication Non Violente (CNV).

Le Centre pour la Communication NonViolente (The Center for Nonviolent Communication, CNVC) parle également d’une « communication consciente » dont les caractéristiques principales sont l’empathie, l’authenticité et la responsabilité. Pour Marshall Rosenberg, le but de la CNV est de « favoriser l’élan du cœur et nous relier à nous-mêmes et aux autres, laissant libre cours à notre bienveillance naturelle.

Cette collègue membre d’une association pour le développement de la CNV, disposait d’une documentation technique impressionnante et de programmes de formation établis par ce mouvement. Elle avait admis que l’Assertivité est une approche plus simple et cohérente avec le but de mieux connaître sa communication, la rendre consciente et responsable. Bref dans le programme de notre association REV, nous devions présenter chacun notre méthode.

Mais la demande des pouvoirs publics s’est faite plus importante fin des années 1990 pour former des négociateurs de quartiers, des médiateurs sociaux dans le cadre des politiques de la Ville. Des gendarmes, des policiers, des fonctionnaires des collectivités locales avaient rejoint notre association et des financements publics devenaient disponibles. Le maire de la ville où nous avions établi notre siège, mettait à notre disposition des locaux de la commune.

Bref tout allait pour le mieux lorsque les membres fondateurs de REV décidèrent subitement de fermer leur association et de la supprimer. Ils voulaient rester une organisation de recherches certes appliquées à la réalité sociale des villes et quartiers urbains mais pas se mêler de politiques publiques pour lutter contre les violences sociales et criminelles présentes dans les quartiers sensibles des villes de la région.

De notre côté, nous avons ensuite en 2002 commencé le site fileane.com et la minimisation de la violence par une gestion adaptée de l’Autorité-Pouvoir-Commandement, par le développement des Institutions des Réseaux de Vie, représente un pilier fondamental de notre mouvement.

Pour conclure cette présentation de la méthode de l’assertivité,

nous revenons à la distinction entre systèmes de pouvoir et organisations en Réseaux de Vie avec respectivement

  • les régimes politiques despotiques ou les régimes démocratiques avec des états dirigés par des élites et spécialement l’oligarchie financière anglo-saxonne et sa secte des puritains prédestinés à gouverner le monde d’une part
  • et d’autre part les régimes politiques en démocratie locale directe participative avec leur Confédération et leur utilisations des Institutions que nous présentons sur fileane.com

Comment rester assertif dans un système de pouvoir dont l’influence sociale pour soumettre les peuples est le conformisme, l’état d’agent agentique selon l’expérience de Milgram et actuellement la volonté d’imposer la soumission librement consentie puisque dans le système néo libéral, il n’y a pas d’alternative aux dogmes de la liberté des marchés et celui qui affirme qu’il n’y a pas de société mais uniquement des marchés.

Rester assertif par conformisme ou par soumission librement consentie ? Même pas un oxymore mais la cruelle réalité des manipulations criminelles éhontées menées par les élites des systèmes de pouvoir.

Oser être soi même sans peur et sans reproche dans notre utilisation de l’assertivité reste un point de départ pour quitter notre soumission aux systèmes de pouvoir et développer une nouvelle civilisation dans Nos réseaux de Vie.

Ce point de départ reste fragile face à des dirigeants autocratiques, des despotes et des tyrans qui ne supportent absolument pas que quelqu’un ose dire NON. Pourtant tout mouvement de résistance à l’oppression commence par dire NON, oser dire NON pour rester soi-même et être capable de répondre d’une manière assertive… avant de prendre les armes le cas échéant. Comme Malraux l’indiquait dans son discours de 1973 lors de l’inauguration du monument du maquis des Glières, l’esclave dit toujours OUI pour sauver sa vie face à la cruauté de ses maîtres.

En 2014, à Lausanne, nos amis suisses de Romandie nous faisaient remarquer, à nous les français, que les armes étaient déjà chez eux, dans leurs domiciles et qu’ils s’entraînaient régulièrement au tir. Que leurs entreprises utilisaient une monnaie sans dettes, une monnaie pleine ou Vollgeld en allemand, la monnaie WIR. Alors qu’en France…

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