Partie 4 – L’art de vivre

Shambhala Kâlachakra

initiation tantrique du Dalaï-Lama,

de Jean-M. RIVIERE, les portes de l’étrange, Robert Laffont, 1985.

Les limites posées par les médias à la traduction de l’indicible vécu en dehors de notre univers.

Dans ce cycle qui retrace les expériences de vie en dehors ou après notre condition humaine sur cette planète Terre, depuis notre première décorporation jusqu’à la troisième et la rencontre avec les mystères de la Vie, nous avons précisé que la lecture du livre du Docteur Moody, La vie après la Vie, nous a fait comprendre que ce qui nous était arrivé lors de ce que nous nommons Illuminations, n’avait aucun caractère d’hallucinations ou de moments d’égarements et de folie.

Lors de l’écriture du recueil de poésie Illuminations en 1985, nous avons indiqué que tout de suite après la sortie du puits de lumière, celui qui vit en nous et est le même en chacun d’entre nous, celui que je connaissais bien depuis la deuxième décorporation et le face à face avec l’envoyé des ténèbres, m’avait ordonné de couper tous les liens avec ma condition humaine. Ce que j’ai ordonné à mon tour immédiatement car j’étais de retour dans sa présence et enfin de retour aussi chez moi, chez nous.

Le moment clé où l’être humain doit couper tous les liens avec sa condition humaine,

Ce moment clé où l’être humain doit couper tous les liens avec sa condition humaine et son existence sur Terre, n’est pas évoqué dans le livre du Dr Moody et la plupart des témoignages d’EMI (expérience de mort imminente ou immédiate) publiés par les éditeurs ne racontent pas la traversée du puits de lumière et ce qui se passe après.

Les éléments de ce vécu restent conservés dans l’intégralité des témoignages déposés auprès des associations d’expérienceurs, comme je l’ai fait lors d’un enregistrement audio pour IANDS-France. Après, parmi nos échanges, nous savons que celles et ceux qui ont été au-delà du puits de lumière, ont vécu la même situation, les deux propositions, les deux planètes avec l’effet de zoom prêtes à accueillir notre âme sinon notre esprit fusionné avec notre âme.

Nous comprenons que cette partie de nos témoignages est difficilement transmissible au public par des livres ou des enregistrements audiovisuels.

Les risques de dévoiler les mystères de la Vie à un être humain qui ignore le cheminement initiatique et spirituel.

Ces éléments de connaissances de la vie après la vie humaine sont l’occasion d’interprétations excessivement diverses et dérangeantes, voire choquantes pour un être humain non préparé à cette rencontre avec les mystères de la vie. Sa réaction est évidente et nous l’avons connue et nous avons du la dépasser pour vaincre cette stupeur qui nous a frappé. Sans cette victoire sur nous-même, nous serions mort et de la mort humaine définitive avec en principe notre capture par l’envoyé des ténèbres et tout ce que cela a pour conséquences.

Il n’en reste pas moins que ces connaissances de la vie après la sortie du puits de lumière qui sont les moments essentiels d’une initiation spirituelle réussie, de la rencontre avec les mystères de la vie, du samadhi ou des Illuminations, sont connues pas uniquement des initiés mais aussi parce que des mouvements spirituels ou des religions les ont intégrées plus ou moins clairement ou d’une manière encore très hermétique parmi les dogmes développés par ces théocraties.

C’est dans ce contexte que nous avons été très intéressé par la lecture de ce livre de Jean Marie Rivière, Kâlachakra, initiation tantrique du Dalaï-Lama.

Nous trouvons ici une des rares évocations de ce «  royaume » après avoir quitté, coupé tous les liens avec notre condition humaine. Et connaissance essentielle pour nous êtres humains, il est possible d’aller à Shambhala pour nous instruire et achever notre initiation spirituelle par la rencontre avec le samadhi bouddhiste, l’illumination, la rencontre avec les mystères de la Vie.

Les initiés au cours de leur évolution humaine et la mort définitive de leur corps charnel, ont pour principale mission le partage et la traduction de cet indicible de la vie après la vie humaine. La lecture de ce livre et la découverte des connaissances spirituelles transmises par le bouddhisme tibétain sont ainsi une aide déterminante pour avancer dans notre évolution humaine et ce partage, cette traduction de ce qui nous a fait renaître à la Vie durant notre condition humaine.

1) Le royaume de Shambhala :

Shambhala royaume secret au coeur de l'Himalaya et du Tibet

Le centre exceptionnel de la spiritualité

extraits tirée de l’introduction du livre de J-M Rivière :

” L’évocation du Royaume de Shambhala a eu et a toujours une extraordinaire résonance dans toute l’Asie bouddhique sous influence tibétaine. Apparaît alors l’image d’un pays mystérieux, sacré, centre exceptionnel de spiritualité, sanctuaire mystique dont le prêtre-roi accorde une initiation très secrète; le rôle futur de ce pontife dans le terrible cataclysme, qui secouera l’humanité à la fin de ce cycle, sera primordial puisqu’il en sera l’artisan.

Bodhisattva, compatissant et rempli d’amour pour tous les êtres vivants qu’il aide et soutient à tout instant, il est également le grand justicier qui, sur son cheval blanc, à la tête de son armée invincible, viendra restaurer l’ordre, le dharma, du monde.

Protégé par des rangées circulaires de hautes montagnes neigeuses, inaccessible aux pieds des humains, le Saint Royaume de Shambhala demeure ainsi secret et intouchable pour les peuples dégénérés et décadents qui peuplent actuellement la terre. Il est le site béni et privilégié que quelques rares élus ont pu et peuvent encore atteindre dans leurs corps ou hors de celui-ci..…

…L’étude des textes tibétains et des traditions orales se rapportant à ce thème permet d’affirmer qu’il rejoint le mythe universel, à travers l’espace et le temps, du Royaume des Cieux sur la terre, du Paradis perdu, du séjour secret et inaccessible de saints personnages, protecteurs du monde, de la patrie primordiale où vécurent les ancêtres de nombreux peuples primitifs et d’où ils descendirent pour peupler la terre….

Dans le concept de Shambhala, il y a l’attente d’une renovatio radicale, l’espoir de recommencer ab initio la poursuite du Millenium pour reprendre les idées de Mircea Eliade ( voir : Nostalgie des origines, Gallimard, 1971)….

En Occident, bien peu de gens se sont penchés sur cette curieuse énigme. Quant au grand public, de vagues rumeurs lui sont parvenues sur Shambhala; on en a fait un sujet de roman policier à mystères et de spéculations ésotériques assez saugrenues; tout s’est terminé par quelques films dont le plus célèbre fut Les horizons perdus tiré du roman de James Hilton avec le fameux Shangri-la qui eut une certaine répercussion politique aux États-Unis. ( Le président F. Roosevelt, qui croyait en l’existence de Shambhala, donna le nom de Shangri-la à ce qui est actuellement Camp David (Maryland).”

Le renouveau de la spiritualité au XIème siècle en Asie, Inde et Europe

“Les références les plus anciennes se rapportant au royaume secret se trouvent dans les livres canoniques tibétains, le Kanjur et le Tanjur; on date ces textes du 11ème siècle étant eux-mêmes des traductions tibétaines de textes sanscrits bouddhiques provenant de l’Inde. La tradition rapporte que les livres originaux sur la doctrine du Kâlachakra furent conservés à Shambhala un millier d’années avant d’être introduits en Inde vers le 10ème siècle.”

fin du document.

Ces dates ne sont pas pour nous judéo-chrétiens, insignifiantes. Elles correspondent à la révélation du message de Jésus puis mille ans plus tard, au travail mené par les bénédictins à Cluny vers l’an 900-1000.

Il y a bien similitude des dates montrant le travail d’initiés pour sauvegarder puis révéler un corps de savoir tiré de la source initiatique, de la première source de savoir afin de construire une culture capable d’éliminer le fardeau de l’ignorance et des peurs au sujet des mystères de la vie et de notre condition humaine mortelle sur la planète Terre.

Rappelons que quelques dizaines d’années avant la naissance de Jésus, l’empereur Auguste avait fait restaurer le temple de Dendérah selon les plans antiques d’Horus et de Kheops et qu’il y avait reçu la plus haute initiation disponible à ce moment là. Nous reviendrons plus loin sur cette initiation pour la comparer au Kâlachakra tibétain.

Shambhala est une étape dans l’évolution générale spirituelle des êtres humains vers leur réalisation finale.

La localisation géographique de la ville de Shambhala fait l’objet de nombreux écrits ou de traditions orales (nous n’évoquerons pas ici les mythes relatifs à la localisation du paradis perdu ou à celle de l’Atlantide, des Hyperboréens, etc.).

Localisée soit près de Bénarès en Inde soit au nord du Pakistan soit dans une oasis à la limite ou au cœur des vastes déserts d’Asie centrale, pour la plupart des lamas cette ville n’est pas terrestre : elle appartient au monde subtil, invisible aux yeux des hommes. ” En général, le Saint Royaume est considéré comme une étape dans l’évolution générale spirituelle des êtres vers leur réalisation finale”. 

Les écrits tibétains se réfèrent au mystère des vallées secrètes et des textes cachés. Les anciens maîtres spirituels conscients de la portée universelle de leur message et sachant que celui-ci deviendra vitale lorsqu’il s’agira à la fin de notre cycle planétaire, de préparer l’humanité à être sauvée du grand cataclysme, ont écrit leur message puis l’ont caché dans des poteries dans des endroits secrets et inaccessibles aux hommes.

Par magie (semble-t-il), un initié en recherche de savoir peut demander aux puissances surnaturelles, aux esprits ou aux dieux (anges) que lui soit apporté un de ces textes, un de ces trésors spirituels. Au cours d’une apparition le maître spirituel reçoit soit la localisation du trésor soit le parchemin lui-même.

Nous connaissons l’importance pour la chrétienté des manuscrits de la Mer Morte comme ceux de Nag Hammadi (proche de Dendérah). Cette pratique entre maîtres spirituels permet en effet la transmission “intacte” des éléments de savoir tiré de la source personnelle et initiatrice et c’est une manière efficiente de court-circuiter les imposteurs qui ont trafiqué les rites pour défendre leur système de pouvoir.

Nous allons en rester là en ce qui concerne la localisation géographique effective d’éléments de savoir initiatique. Pour le reste, nous allons considérer que Shambhala n’est pas terrestre mais appartient au monde subtil, ce que nous allons préciser par la suite.

Le maître spirituel qui dirige Shambhala est un bodhisattva

Dernier rappel : le maître spirituel qui dirige Shambhala est un bodhisattva, un maître de compassion qui porte la marque des Bouddhas. C’est un grand guérisseur. Il a renoncé à l’ultime réalisation pour aider ses frères humains dans leur marche vers la lumière. Ce n’est pas un roi du monde dirigeant la politique des peuples. Il aide chacun à suivre son propre dharma, la raison profonde de son incarnation terrestre (afin de trouver de son vivant ses raisons de vivre qui sont les mêmes que ses raisons de mourir).

” Lorsque l’ensemble de ce dharma, de l’ordre humain et cosmique tout à la fois, est troublé par le désordre, le prêtre-roi de Shambhala devient alors une puissance terrible et courroucée et il rétablit sans pitié l’harmonie nécessaire à l’évolution du monde. Cet aspect du Divin se retrouve sous la forme du Shiva destructeur et transformateur, ainsi que dans la tradition musulmane et juive”.

Ce mythe est donc bien d’ordre universel : il concerne le monde entier et la cosmogonie à travers ce grand cataclysme qui marque le fin des cycles planétaires terrestres. Il est sur ce point du même ordre que la narration de l’Apocalypse, savoir détenu et transmis depuis le temple de Dendérah, ce qui nous permet de dire que Jésus est aussi un initié de Dendérah ou qu’il utilise lui aussi ce corps de savoir universel dans son message.

De même établir une similitude entre Jésus et un bodhisattva ou un bouddha ne pose aucune difficulté car leur mission est bien identique sauf sur le fait que la papauté romaine à coup de dogmes pas toujours cohérents a cru bon de faire de Jésus un “véritable” fils de Dieu au rang bien supérieur à celui de bouddha ou de bodhisattva. Mais admettons que Jésus est au moins un bouddha ou un bodhisattva (celui dont l’essence est l’illumination)… qui peut le plus peut le moins !

2) Le rite de Kâlachakra :

le livre de J-M Rivière décrit les grandes caractéristiques des divers tantras étudiés et pratiqués dans le bouddhisme tibétain et il situe le Kâlachakra de Shambhala qui en est le sommet, selon la tradition tibétaine.

La voie tantrique transmute l’égo en utilisant l’énergie.

Extraits du livre :

” Le bouddhisme repose sur une dualité entre le Je et le Soi.

Le Je ” identifie les différents et multiples aspects de nous-mêmes dans un processus unitaire apparent et une identification trompeuse. Le je a une absence de fondement car il n’est qu’une apparence ( tout objet apparaissant à l’esprit est un objet dans l’esprit… et rien d’autre) dont la validité n’est pas fondée et à laquelle on ne peut donc pas se fier. (En effet notre esprit ne doit pas simplement être conduit en fonction des objets qui le pénètrent, il doit avoir sa propre conduite indépendante si possible des objets).

…Une analyse constante, une observation continuelle doivent s’appliquer à toutes les phases de notre expérience afin de nous ramener à son immédiateté entière. Cette expérience du moi est cause de souffrance. Le Bouddha résuma cette situation en déclarant que l’expérience de vie est souffrance car rien n’est permanent. La solution du yoga classique est de faire disparaître l’observateur lui-même en lâchant tous les points de repère à travers la méditation zen pour faire apparaître, dans le calme mental, la lumière informelle du Soi.”

La voie tantrique considère cette solution trop “dualiste”; la sienne est “alchimique” car elle ne rejette rien mais transmute l’égo en utilisant l’énergie. “Cette énergie demeure dans le cœur de tous les êtres, c’est ce qui soutient la Sagesse…

Elle est le soutient de l’intelligence primordiale qui perçoit le monde phénoménal. Elle est indestructible en ce sens qu’elle se produit constamment. C’est la force qui anime l’émotion de la pensée dans l’état confus, et la compassion et la sagesse dans l’état illuminé” ( cité par Chögyam Trungpa, Pratique de la voie tibétaine, Le Seuil, 1976).

Mais ce travail sur l’énergie primordiale est délicat et dangereux car il peut déchaîner des émotions incontrôlables. Les initiations et les enseignements tantriques sont les moyens et les guides dans la recherche de cette luminosité transcendantale de la félicité du nirvâna à travers les expériences quotidiennes de la vie. Les tantras utilisent les passions, les désirs de l’homme car ils sont des sources puissantes d’énergie psychique.”

L’initiation tantrique représente une transmission de pouvoir. “Elle accorde le don de la transmutation des énergies vitales, c’est un pouvoir sacré qui entre dans le corps du disciple, semence de possibilités psychiques qui se développeront par la suite sur des plans supérieurs, sur des niveaux de conscience fermés aux non-initiés”. Il y a cinq grandes familles d’énergies vitales qui doivent se transmuter en une sagesse déterminée :

  • l’ignorance, l’aveuglement, la torpeur mentale qui se transforment en sagesse qui pénètre la nature profonde et vraie de toutes les choses.
  • la haine se transforme en connaissance de l’enseignement tantrique pour dominer les éléments ennemis. Cette transmutation agit sur le mental du disciple.
  • le feu du désir et l’aveuglement de la passion qui sont transmutés par la sagesse de la conscience discriminante, en chaleur de la compassion, ce qui agit principalement sur la voix du disciple.
  • l’orgueil, l’avarice de la richesse et des biens de la terre sont transmutés dans la sagesse de l’équanimité. Le disciple abandonnera son attitude d’autodéfense pour acquérir la générosité naturelle dans la distribution des biens de la terre : tout est à tous.
  • la jalousie, l’envie, la peur, l’absence de confiance en soi sont transformées dans la sagesse de l’activité créatrice, triomphante et positive qui atteint son but. Cette action répand le bien-être et accorde la prospérité.

La pratique du Kâlachakra tantra

Kâlachakra mandala
Kâlachakra Mandala

“Le roi de Shambhala reçut du Bouddha apparaissant un an après son éveil sous la forme de la Déité Kâlachakra, dans l’Inde du Sud, le tantra portant ce titre.

La pratique du Kâlachakra tantra est traditionnellement divisée en trois niveaux :

  1. le Kâlachakra externe : le texte est une étude de l’astronomie et de l’astrologie. Kâlachakra se traduit par “la Roue du Temps”. Le calendrier est divisé en grands cycles de 60 ans, divisés en 5 cycles mineurs de 12 ans dont chacun est associé à un animal. Les années sont lunaires. Ce tantra décrit également l’origine de l’univers et la géographie traditionnelle de la terre.
  2. le Kâlachakra interne étudie le corps humain, c’est une étude de la médecine du point de vue psychosomatique. Il s’agit de supprimer les nœuds psychiques afin de concentrer la conscience dans le centre psychique du cœur où le disciple atteint la libération. Le disciple étudie aussi les phénomènes psychologiques normaux et supra-normaux : télépathie, visualisation à distance, dédoublement, etc.
  3. le Kâlachakra alternatif : l’enseignement varie selon les capacités du disciple et “leur définition mentale”.

La dissolution dans le vide

” Ce qui caractérise le système du Kâlachakra est l’introduction dans le panthéon bouddhique d’un concept nouveau et audacieux “: la dissolution dans le vide. Nous traduisons ainsi les écrits tibétains.

De l’Être Primordial, émane la Roue du Temps, Kâlachakra, qui est la manifestation des cycles de manifestation et de destruction, de vie et de renouvellement où nous sommes tous attachés. La méditation attentive et dirigée sur cette Roue du Temps conduit le disciple à réaliser la fantasmagorie de son moi, la non-réalité des phénomènes qui se succèdent, l’illusion de sa propre individualité; tout se dissout dans le vide.

Les ” évènements” se succèdent sans trêve ni merci mais avec l’illusion de cette succession, car en réalité, enseigne le tantra, le temps est sans mesure ni finalité, il est immobile dans la Réalité ultime.

On rejoint ici les conceptions des physiciens occidentaux qui ont dû renoncer à une conception rationnelle prédéterminée de la matière; le savant russe Lozanov parle du ” concept du grand présent “.”

Le but de l’initiation du Kâlachakra est l’atteinte de l’illumination afin de réaliser le vœu du bodhisattva : ” le disciple devient le fils spirituel de la Déité qui transfigure le Maître initiateur et qui s’y incorpore “. Nous savons que cette voie est difficile et que les échecs sont nombreux lors des transmutations des passions en sagesses.

Nous n’allons pas, bien entendu, chercher à décrire les rites qu’utilise le Dalaï-lama pour conférer les plus hauts degrés de cette initiation à un postulant. Ce n’est pas la peine ! J-M Rivière dans une remarque fait un lien avec le livre du Docteur Moody : La Vie après la vie et il écrit que les états vécus hors du corps et de notre univers par celles et ceux qui ont vécu un moment de leur vie après cette vie terrestre sont comparables aux états d’illumination, aux moments paradisiaques auxquels le rite de Kâlachakra donne accès.

Sur ce site web, en utilisant le vécu de Pierre lors de la troisième décorporation, nous pouvons aborder ce rite de la manière suivante :

  • il est incontestable que nous devons apprendre à vaincre toutes sortes de peur causées en général par notre ignorance des mystères de la vie, pour accéder le plus loin possible à notre demeure d’éternité.
  • Les différents degrés d’une initiation tibétaine comme d’une autre sont destinés à cela : se rendre capable de franchir ces obstacles d’ordre cognitif pour oser demander à celles et ceux qui nous entourent à ce moment là de pouvoir franchir le puits de lumière et d’entrer dans le monde que nous appelons ici supérieur.
  • L’illumination, en général, est réalisée dès la perception de la claire lumière qui nous attire et nous propulse magnifiquement en dehors du puits de lumière.
  • Mais l’initiation ne se limite pas à ce qui n’est qu’une étape. L’être humain qui a pris conscience de ce monde supérieur et à été transporté par cette claire lumière est déjà initié, illuminé et ceci suffit pour transformer sa vie et lui apporter les sagesses dont parle le tantrisme tibétain.
  • Mais après le puits de lumière ? Nous disons que le Kâlachakra est bien un rite qui nous ouvre la porte du royaume de Shambhala. Encore faut-il traduire ces mots.

3) La doctrine du Cœur :

doctrine = ensemble d’écrits ou d’enseignements sur une question.

La rencontre avec les mystères de la Vie faite par Pierre, webmaster de fileane.com

En utilisant les témoignages sur les NDE, EMI ou EFM, dont celui de Pierre, nous savons que l’esprit fusionné avec l’âme pénètre dans une dimension du monde supérieur faite de calme et de bonheur mais au début, les êtres chers qui avaient accompagnés et rendus possible la traversée du puits de lumière en ayant un aspect tout à fait humain pour nous rassurer et se faire reconnaître de nous, disparaissent.

Pierre est seul et bienheureux sauf qu’il comprend qu’autour de lui tout est vide ou plein mais c’est le silence radio : il n’y a plus de contact, plus de communion avec l’entourage. C’est le moment où il attend que son “visage”, son ” dernier visage humain” remonte lui aussi depuis la terre pour que de cette fusion sorte un jugement pour pouvoir aller plus loin.

Peu à peu Pierre prend conscience que plus haut, il y a le véritable monde supérieur avec toutes les possibilités incommensurables de communion et de fusion avec tout ce qui apparaît à l’esprit. Une fois là-haut, plus aucun retour en arrière n’est possible. Comme l’indique le bouddhisme tibétain : il y a eu réalisation ultime et celui qui y renonce pour aider ses frères humains reste dans un monde supérieur inachevé dans l’état de bodhisattva.

Le rite de Kâlachakra comme tout rite initiatique doit composer avec la mort.

S’il s’agissait de provoquer la réalisation ultime, il suffirait de donner la mort, de tuer le disciple et de s’y prendre de telle sorte qu’aucun retour à la vie ne soit possible même avec l’utilisation des pouvoirs du monde supérieur qu’aurait obtenu le disciple. La solution à cette question est simple : il s’agirait d’un crime et celui qui le commet provoque sa propre perte car il va à l’encontre du plan de Dieu pour cette personne (pour traduire simplement cette situation bien plus complexe en réalité).

Alors le rite ne peut retenir que l’expérience de celles et ceux qui ont été le plus proche possible de leur réalisation ultime, le plus près possible de cette demeure d’éternité depuis laquelle aucun retour n’est possible. Et c’est là que nous rencontrons Shambhala, la cité céleste qui baigne dans la clarté de l’illumination. 

Les initiés de Shambhala et les anges des théocraties, ce n’est pas du tout la même chose.

Au moment de quitter cette attente dans le vide, nous sommes pris en charge par des présences (appelées habituellement des anges par les dogmes religieux, mot « ange » que récuse l’initié car il est faux pour traduire cet indicible) qui vont nous remettre en condition pour le retour dans notre enveloppe charnelle et humaine sur la planète Terre.

A la place du mot « ange », nous utilisons l’expression « celui qui vit en nous et est le même que celui qui vit en chacun d’entre nous ». Dans ce contexte au-delà du puits de lumière, il n’y a pas que la transmutation de l’égo ! Nous sommes confrontés à l’énergie de Vie capable d’engendrer toutes les formes de vie, de faire renaître à la condition humaine, un corps charnel déclaré mort par nos proches, de soigner nos maux et nos addictions funestes. Certes il y a des présences qui ont le pouvoir de manier cette énergie y compris « l’énergie de l’éternité », originelle et à la puissance incommensurable pour un esprit humain.

Ces présences ont une forme humaine pour nous rassurer mais elles ne sont pas distinctes de la forme de l’énergie qu’elles utilisent. Ce que nous nommons «  les pouvoirs du monde supérieur » et « les pouvoirs du monde double ». Le mot « ange » est une invention d’un non initié pour légitimer la conception d’un monde divin avec un seigneur ou un roi et ses disciples, ses serviteurs. Traduction de l’indicible complètement fausse mais qui permet de développer les systèmes de pouvoir et les théocraties avec leurs fanatiques chargés de combattre et de mourir pour les intérêts de dirigeants criminels et tyranniques.

Commencer par ne pas avoir peur du vide mais l’accepter dans l’attente de ce qui viendra ou ne viendra pas.

Pour arriver à ce stade et rencontrer cette organisation céleste œuvrant pour notre salut, le disciple, une fois franchi le puits de lumière, n’a pas du avoir peur de ce vide, de cette disparition des êtres chers qui avaient fusionné avec lui.

Cette aide de nos proches défunts venus à notre rencontre pour nous donner un supplément d’énergie afin de traverser le puits de lumière est un don d’amour exceptionnel et notre esprit fusionné avec notre âme l’enregistre ainsi en pensant qu’après cette traversée, nous allons tous nous retrouver et qu’ils vont poursuivre leur aide.

Or c’est pas du tout ce qui se produit. Ils ne sont plus là ou du moins, pour les retrouver et fusionner avec leurs présences, il y a des étapes à franchir. En clair, il faut s’enregistrer pour disposer des pouvoirs du monde supérieur, celui dans lequel nous entrons une fois le puits de lumière franchi. Toujours en clair : la déception d’être seul à la porte d’un monde nouveau et inconnu et l’immense déception de ne pas pouvoir remercier nos proches défunts venus nous aider à traverser ce tunnel d’abord noir puis lumineux, peuvent nous entraîner dans des comportements de peur, de stupeur ou de rejet de ce qui se passe. Bref cela va tourner mal, très mal et le plus probable est un retour dans le corps charnel avec une folie destructrice fatale ou la capture par l’envoyé des ténèbres.

Il doit savoir que cette situation nouvelle est “normale” et pour y arriver, il doit se séparer de tout ce qui peut le retenir sur terre car sinon le Verbe, celui qui garde la sortie du puits de lumière, le renverra de suite dans son enveloppe charnelle. Le disciple n’aura pas été prêt ou comme certains témoignages du livre ” la vie après la vie ” l’indiquent, des proches du mourant à force de trop prier pour lui, rendent cette séparation trop douloureuse et impossible.

La grande leçon du Kâlachakra tient dans ces conseils : se séparer de tout lien terrestre, ne pas craindre le vide (qui n’est qu’un grand tout comme pour la dimension supérieure du paradis).

La voie initiatique est bien celle du renoncement pour renaître à la Vie durant sa condition humaine ou durant une autre existence ailleurs que sur Terre.

La voie initiatique est bien celle du renoncement, y compris du renoncement à sa dernière existence humaine. Alors seulement, après ce renoncement, il est possible de demander à monter le plus haut possible dans le monde supérieur où tout sera réuni.

C’est à nous d’accepter la poursuite de la Vie après la vie humaine. Reste à savoir sous quelle forme et c’est bien là le cœur de la rencontre avec le mystère de la Vie. Les propositions ne sont pas impératives et définitives, elles dépendent de notre capacité à demander ou non à celui qui vit en nous ce que nous voulons. Dans le bouddhisme, il est clair que l’initié est préparé à la demande, le cas échéant, de devenir Bodhisattva. C’est à dire un être humain muni dorénavant des pouvoirs des monde supérieur et double.

Nous rencontrons ici le but de la plus haute initiation décernée dans le temple de Dendérah. Le postulant ou la postulante qui revenait après la rencontre avec les mystères de la Vie après la sortie du puits de lumière, portait le titre de Fils-Fille de Dieu et avait le droit de transmettre oralement le mystère de l’Apocalypse, sans oublier le droit d’utiliser ses pouvoirs des mondes supérieur et double.

C’est possible même si le retour sur Terre est toujours bien prévu. Il n’y a que le jugement qui conditionne le maintient dans le monde supérieur sans retour sur Terre mais quel peut être le sens de ce jugement pour celui qui parvient déjà à cette étape de son voyage dans la vie après la vie humaine ?

La renaissance à la vie sur Terre

Nous connaissons les témoignages sur la transfiguration de Jésus ou d’autres grands maîtres spirituels.

Lors de la préparation du retour sur Terre, l’initié va être pris en charge par celui qui vit en nous et est le même en chacun d’entre nous. Comme nous l’avons indiqué dans le récit de « l’oreille cassée », celui qui vit en nous peut être accompagné par une autre présence munie de pouvoirs spéciaux et supplémentaires. Il y a fusion entre trois présences et ces deux présences vont se séparer de notre présence qui retourne dans son enveloppe charnelle sur Terre à l’approche de notre planète.

Leur mission est contrôlée par quelqu’un qui transmet l’ordre de quitter cette citée céleste pour le retour sur Terre. Il y a une réelle agitation car l’initié se rend compte qu’il n’est plus seul. Il y a des milliers et des milliers de présences qui s’activent mais il n’y a plus de possibilités de fusion avec elles, rien qu’un simple dialogue comme sur Terre. L’énergie qui permet la fusion des êtres n’est plus branchée une fois quittée cette vie au-delà qui puits de lumière.

Seul reste le dialogue de l’âme pour l’âme avec le langage du cœur comme lors des rencontres hors du corps charnel sur Terre, là où nous vivons, dans notre maison, chambre, salle d’étude, jardin, église ou lieu de culte, lieu où nous faisons du sport, de la randonnée, et aussi salle d’opération d’un hôpital, lieux d’un accident mortel.

Ceci n’empêche pas l’initié de comprendre que celles et ceux qui repartent comme lui, ne vont pas toutes et tous sur Terre et d’ailleurs le contrôle s’exerce bien sur la destination comme si une erreur aurait une portée incalculable.

Mais pour éviter tout effroi à ce moment là, pour profiter pleinement de la situation, il est évident que l’initié qui retrouve déjà une bonne partie de son savoir humain, a tout intérêt à se remémorer ses enseignements reçus sur la cosmogonie, sur la connaissance de l’univers, de l’origine du monde ou sur les origines de sa civilisation. Comprendre à ce moment là que d’autres êtres vivants résident ailleurs dans notre univers ou dans d’autres univers n’a plus rien d’inquiétant : ces présences sont soumises au même mystère de la vie que nous.

Une fois revenu sur Terre, l’initié constate qu’il n’est pas séparé de tout ce qu’il vient de vivre, qu’il a juste du mal à traduire avec des mots ce voyage merveilleux mais inachevé car retour sur terre il y a eu. Il comprend que tout est en lui, dans son cœur et qu’il n’a fait qu’accéder à des dimensions supérieurs présentes en lui depuis sa venue dans la condition humaine.

Ces présences de la cité céleste avec lesquelles il a été en contact direct sont toujours accessibles et la prochaine fois, lors de la mort définitive de son corps charnel, il sait qu’il faudra après avoir été dans ce vide, renoncer une fois de plus à tout ce qui est lié à sa condition humaine pour accéder au monde supérieur sans retour dans lequel un autre interminable voyage l’attend.

S’il rencontre des difficultés, alors les gens de la cité céleste dirigé par le maître de compassion, le Bodhisattva, par Jésus, peu importe le nom que les humains lui donnent, viendront l’aider comme ils peuvent nous aider dès notre condition humaine du moment que nous les avons cherchés et trouvés en nous, dans notre Cœur.

En principe il n’aura pas de difficulté et son dialogue avec celui qui vit en nous, son dialogue de l’âme pour l’âme se poursuivra comme lors des précédentes rencontres avec celui qui vit en nous et les autres avec lesquels il pouvait fusionner comme il le voulait au-delà du puits de lumière. Dans cette attente, sur Terre, ce dialogue de l’âme pour l’âme utilise le langage du cœur, en clair et simplement, cette possibilité de voir et agir en dehors de notre corps charnel et ses limites sensorielles.

Cette doctrine du cœur est également universelle et présente parmi toutes les religions. Elle représente le dénominateur commun sur lequel se fonde un mariage des cultures. Ce mariage en général prend la forme d’un livre des morts comme il a existé chez les égyptiens, pour les peuples des Andes, chez les tibétains, etc.. mais comme il n’existe plus dans notre civilisation occidentale. Nous y viendrons dans Nos Réseaux de Vie au niveau de leurs institutions culturelles.

4) le chemin initiatique

Le Kâlachakra est bien le rite le plus élevé du tantrisme tibétain parce qu’il porte sur les moments de vie dans le monde supérieur depuis la sortie du puits de lumière jusqu’au retour sur terre préparé et mis en œuvre par les présences de la cité céleste qui s’occupent des humains et des défunts en voyage vers la dimension du monde supérieur sans retour.

Vaincre nos peurs et notre ignorance

La force de ce rite est de nous montrer que tout est en nous et qu’il suffit de vaincre nos peurs et notre ignorance pour pouvoir avancer jusqu’à trouver notre illumination.

Une fois cette initiation réalisée, la personne peut s’occuper de compléter son expérience pour savoir ce qu’il lui reste à faire lors de la mort de son corps charnel afin d’accéder au monde supérieur sans retour et vivre sa réalisation ultime.

Comme le yogin de l’Himalaya, qui à un col très élevé, arrêta un pèlerin à la recherche du royaume secret de Shambhala en lui disant de ne pas aller plus loin car Shambhala résidait dans son cœur, le chrétien doit chercher en lui le Royaume de Dieu.

Sauf que la route du chrétien éclairée par les dogmes de la papauté depuis Rome reste mal éclairée et semée de pas mal de contradictions depuis que le Concile de Nicée en 320, a interdit le recours aux cérémonies initiatiques, principalement a interdit les cérémonies d’Éleusis, elles-mêmes provenant de Dendérah.

La culture occidentale séparée, interdite de notre première source de savoir, est d’un type absolument nouveau, inconnu dans l’histoire des sociétés.

Elle a développé la domination de la nature et le domaine matériel mais, même si elle cherche de temps à autre à devenir humaniste, elle n’a rien fait pour l’épanouissement intérieur des hommes.

La vie intérieure des êtres humains, leur recherche du sacré sont classés à la rubrique loisir ou culture, dans tous les cas, parmi les activités personnelles interdites de devenir public ou de se manifester dans le domaine public.

Les convictions politiques sont mâtinées d’un idéal moralisateur qui n’ont en rien empêché de faire du XXème siècle le siècle le plus meurtrier et horrible de l’histoire de l’humanité. Et le début du XXIème siècle présente des menaces criminelles pires encore à travers les politiques des dirigeants de l’oligarchie financière anglo-saxonne et de la secte des puritains et des prédestinés auto-proclamés à gouverner le monde pour la perte des peuples et leur folie de maximiser toujours davantage leurs profits privés.

La crise est bien d’abord spirituelle : nos sociétés n’élaborent plus aucune réponse pour proposer des raisons de vivre en relations avec nos conditions actuelles de vie.

Le détournement des innovations pour le seul profit de la propriété privée des possesseurs des moyens de production et de ceux qui les servent faussent davantage nos conditions de vie.

Transmuter les passions en sagesses représente plus le signe d’une naïveté stupéfiante à l’heure où l’invite est à vivre ses passions à fond sans se soucier de ses voisins, encore moins de son prochain ! Pour écarter la dimension religieuse, il suffit de se servir des excès commis par les minorités fanatiques existantes dans chaque religion et tout jeter par dessus bord sans remarquer qu’il y a une grande différence entre vie spirituelle et observation fidèle des dogmes religieux.

La première démarche préliminaire à une initiation en Occident consiste bien à se débarrasser de notre héritage judéo-chrétien.

Pour prendre notre nourriture spirituelle, nous devons briser l’interdiction posée sur l’utilisation de notre première source de connaissances, celle qui n’a pas besoin de savoir lire et écrire, notre source initiatique et spirituelle.

Ce pèlerinage aux sources de nos raisons de vivre commence par un dépouillement total.

” Un sage hindou a dit un jour en traitant des états après la mort : « Si l’esprit, dans son état post-mortem, s’attarde aux convictions terrestres qu’il avait durant son existence humaine, dans les plans subtils où il se trouve, et conserve ses idées, ses croyances, ses idées, ses besoins de création et de désirs objectifs, il lui est permis d’imaginer un monde à lui, de s’en envelopper et d’y demeurer un certain temps; il y restera aussi longtemps qu’il n’aura pas compris que ce monde créé par lui, ce milieu et ces pensées-objets n’ont aucune utilité ni signification dans ce monde spirituel et qu’il lui faut changer de niveau de conscience.»

Cette démarche concerne tout être humain : il reçoit une culture religieuse de ses parents et il devra la dépasser à travers un cheminement initiatique qui lui fera découvrir que tout est en lui .

Nous reviendrons sur ces conflits entre mouvements spirituels et théocraties religieuses. Nous préciserons comment peuvent s’articuler différents niveaux de traduction de l’indicible vécu lors de cette rencontre avec les mystères de la Vie. Nous expliquerons comment se développent les théocraties et comment les grands maîtres spirituels jusqu’ici les ont brisé, comment à notre tour, nous devons briser les nouvelles qui veulent nous soumettre à leurs dogmes abscons et criminels.

Éliminer ces théocraties est aussi une forme indispensable et préalable de dépouillement pour développer une nouvelle civilisation humaniste et pacifiée.

La Vérité n’a pas d’Église, se dépouiller de la Vérité que les autres veulent nous transmettre,

les charlatans intellectuels qui ignorent ou ont peur du cheminement initiatique spirituel et de ses rencontres inéluctables avec la mort de notre corps charnel.

Une dernière citation du livre de J-M Rivière pour montrer le bénéfice individuel et collectif de l’initiation face aux problèmes politiques et sociaux provoqués par les menées des fanatiques religieux, principalement islamistes et par les sectes.

Document :

Il s’agit du témoignage d’un moine bénédictin qui a voulu plonger dans la mystique de l’Inde et qui a décrit cette expérience, le père Henri Le Saux :

« La Vérité n’a pas d’Église. La Vérité est la Vérité et ne peut être transmise à nul autre par qui que ce soit… La Vérité brille par elle-même. Celui qui dit qu’il possède la Vérité, ou bien qu’il l’a reçue ou qu’il peut la transmettre, est un fou ou bien un charlatan…

Cessez vos prières, cessez vos rites, cessez ces contemplations sur ceci ou cela. Réalisez que vous êtes, Tattvam asi… ( que Dieu et la cité céleste sont en vous( n.d.l.r de fileane.com)). Il n’y a ni chrétien, ni hindou, ni bouddhiste, ni musulman.

L’église oblige l’homme à s’identifier avec un concept déterminé de soi, celui qu’elle lui impose. Est-ce possible ? Comment, puisque ce n’est qu’un concept, peut-elle obliger en tout et partout et toujours ? Car ou bien le salut résulte de la conformité à ce concept, ou bien il résulte de la conformité à soi…

Christianisme, hindouisme, bouddhisme, etc. ne sont pas parallèles… Ce sont chacun des darshanas (vision) du Mystère de l’Au-delà. Chacun “vrai” dans sa ligne, ne se recouvrant pas, quoique s’appelant en de mystérieuses “correspondances”. Chacun a suivi sa voie selon son point de départ, les apports successifs de ses fidèles, et de ses propres lignes de pertes…

Le Méditerranéen a tout ramené à l’intelligence, à la pensée, au noûs de la Grèce. L’Église est demeurée prisonnière de la suprématie accordée par la Grèce au noûs. Elle se refuse à ce dépaysement que l’Inde considère comme essentiel.

Il y a une question de profondeur; la majorité des hommes ignore leur dimension de profondeur et il y a des degrés d’intériorisation avec une foi simple, étape de la foule et la vision de la Vérité, réservée aux parfaits (comme Origène le distinguait)… La foi est une adhésion intellectuelle. Le chrétien n’est pas autorisé à s’enfoncer dans la Ténèbre, ou du moins s’il s’y enfonce, c’est toujours avec l’aide- ou le poids- de sa foi, de ses dogmes et de ses rites

Prendre pour Dieu la pensée de Dieu. Nécessité d’entrer dans le mythe et de l’approfondir. Le divin passe à travers l’homme; c’est le foyer de lumière. L’homme doit être relié à son Soi, à sa source et ne pas vivre dans la dualité de la manifestation. Il faut sombrer dans le Divin, dans l’océan du Soi, dans le centre, dans le Mystère total. Ne plus recevoir des reflets de la Lumière mais participer au foyer de Lumière. La seule alternative possible qui puisse éventuellement suppléer à cet enseignement du guru est une ouverture tellement totale de soi au Mystère intérieur qu’elle fait découvrir ».

fin du document.

Ce pèlerinage vers le Cœur, vers le Centre de l’être humain est décrit aussi bien dans les textes tibétains qu’hindous. Cette technique se retrouve aussi dans la tradition chrétienne orientale qui remonte aux Pères du Désert des III et IVème siècle.

Comme le proclame le Rig Veda : la réalité est une, les sages lui donnent plusieurs noms. Cet enseignement est fondamental : la démarche spirituelle fait évoluer le corps de savoir religieux et elle n’accorde à une religion qu’un rôle d’archivage et de traduction, de compilation des expériences initiatiques vécues.

Pour l’initié, aucune religion ne peut réclamer une vérité quelconque pour l’imposer à d’autres dans un système de pouvoir. Opter pour le développement spirituel signifie ramener les religions à une place secondaire, nécessaire mais sans accepter que des minorités accaparent des enseignements pour nourrir des fanatismes, des intégrismes criminels.

Si la laïcité française est bien démunie pour contrer les intégrismes religieux, le développement spirituel y parvient naturellement.

Or nous avons vu qu’en 1789, parmi les erreurs de cette révolution, deux anciens élèves des Jésuites, l’abbé Sieyès et l’évêque Talleyrand ont fortement influencé la Convention par leurs idées pour en revenir au Concile de Nicée (320-325) et à une organisation politique dans laquelle l’empereur est aussi le chef de l’église. Cette volonté équivoque avec les idées révolutionnaires se traduira d’abord par le culte de l’Être suprême puis son abandon et un retour à un Empereur qui se sacre lui-même en présence du pape. Le retour de la monarchie catholique fut écarté par la loi républicaine de 1905 et la réglementation de la laïcité française qui est un sorte de dogme anti religieux dans l’espace public.

Dans tous les cas, cette laïcité écarte, ignore, nie, refuse l’utilisation de notre première source de savoir initiatique et spirituelle et en cela elle poursuit bel et bien son interdiction imposée depuis le Concile de Nicée. L’ignorance et la peur de la classe de nos politiciens français se mélangent pour constituer une cause supplémentaire de la crise sociale qui fracture la France au moins depuis le vendredi 13 octobre 1307.

5) l’initiation des héros du roman ” D’Éleusis à Dendérah, l’évolution interdite “

Remarque : depuis le 8 décembre 2021 et la destruction du site fileane.com sur son hébergement HTML, la nouvelle version avec WordPress remet en ligne les premiers épisodes du roman, les autres suivront dans les mois qui viennent, notamment ceux qui se rapportent à l’initiation spirituelle de Pierre et de Laurie dont il est question ici.

Pierre va utiliser l’expérience de ses trois décorporations pour commencer avec Laurie leur transfiguration.

Lancelot doit franchir le pont de l’épée

Il va lui enseigner la manière de se détacher de tout lien terrestre et pour ce faire, il va lui lire le passage écrit par Chrétien de Troyes dans l’histoire de Lancelot ” le chevalier à la charrette” lorsque Lancelot doit franchir le pont de l’épée pour accéder à la terre sur laquelle il poursuivra sa quête.

Ne pas avoir peur de tailler dans sa chair pour franchir le passage est une illustration de ce que dit également le Kâlachakra tantra. L’image utilisée par Chrétien de Troyes est saisissante et correspond à l’expérience des initiés qui ont franchi le puis de lumière.

La transfiguration de Pierre et de Laurie

Le récit de la transfiguration correspond à la tradition sur ce point : il est possible de demander l’entrée dans le monde supérieur et d’obtenir une exception pour en revenir dans le but de montrer aux autres humains le corps “glorieux” ou céleste qui résulte de la fusion des êtres qui participent à notre non-être, à nos raisons de vivre sur terre.

Pierre et Laurie ramèneront de leur transfiguration les pouvoirs du monde supérieur : vision à distance, bilocation, matérialisation et dématérialisation de leur corps subtil (pour rester dans le vocabulaire tibétain), etc. Ils chercheront à obtenir les pouvoirs destructeurs du monde double afin de défendre leur mouvement contre leurs adversaires : ce sont les pouvoirs des druides celtes pour faire tomber le ciel sur la tête des gens, etc.

Pour les obtenir, ils vont remettre en place les cérémonies initiatiques de Dendérah : en état de décorporation, avec l’aide des pouvoirs du monde supérieur, ils vont traverser le labyrinthe souterrain pour aller à la rencontre de l’envoyé des Ténèbres et nouer avec le pacte pour avoir le droit d’utiliser les puissances destructrices du monde double.

Ces questions ne sont pas évoquées dans la culture bouddhique mis à part le fait qu’il y ait un Shiva et des dâkini dont il vaut mieux se méfier mais elles sont la base de l’initiation égyptienne (longtemps limitée à la seule dévolution d’un savoir remontant à l’Atlantide) et Jésus utilise ces pouvoirs.

Il restera à Pierre d’aller jusqu’au bout de son évolution humaine en cherchant à obtenir les pouvoirs du monde supérieur liés à la résurrection de la chair comme Jésus le fît.

Nous sommes ici très loin des mythes de la réincarnation et de la Roue du Temps à laquelle les êtres humains doivent s’affranchir dans le bouddhisme. Mais c’est aussi prendre le risque de rester incompris : Abraham le dit bien à Jésus : s’ils ne croient pas les prophètes et leurs enseignements, ils ne croiront pas plus celui qui ressuscitera d’entre les morts… car comment croire au mystère de la résurrection alors que l’on ne comprend pas déjà ce que nous disent les prophètes.

Il est évident que se limiter à des rites pour mettre un être humain face à son illumination et lui dire que le royaume des cieux vit en lui, fait prendre moins de risque mais le chemin de l’initiation a-t-il une fin ?

Y a-t-il des “choses” interdites alors qu’il suffit de demander, d’oser demander, de ne pas avoir peur de demander… même dans le vide céleste… qui n’est qu’un passage avant la communion et la fusion, la réalisation ultime ?

Et celles et ceux qui ont franchi le cap de leur réalisation ultime sont-ils condamnés au “non retour” sous le prétexte que s’ils voulaient le faire, ils auraient dû, le moment échéant, renoncer à passer dans le monde supérieur sans retour pour rester dans la cité céleste de Shambhala (ou de Dieu) en tant que bodhisattva, que fils de Dieu vivant au cœur des humains ?

Ne serait-ce pas contraire à toutes ces communions, ces fusions, ces partages qui nous propulsent d’une vie à l’autre, d’un monde à l’autre tout simplement parce qu’il n’y a pas de frontière en nous hormis celle de notre ignorance ?

A défaut de trouver sur terre les chemins secrets de Shambhala, nous pouvons revenir à Éleusis et à Dendérah sans perdre notre temps en cours de route. C’est une autre approche mais du même Mystère de notre vie.

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