Rimbaud : les illuminations
28 février 2022Rimbaud dans ses premiers poèmes reste proche de la poésie parnassienne et officielle, adoptant une forme classique malgré la nature…
Varouna
Varouna Varouna
Avec Krishna je crie vers toi
nos appels traversent les éthers
quand nous recherchons Devaki notre mère
Elle nous a appris l’amour divin
Mais comment le partager comme notre pain
Comment le boire ensemble comme du bon vin
réponds à Krishna
Varouna O Varouna
Hermès
Nous sommes venus du ciel
rejoindre ceux qui avaient franchi les flots
sur le sable d’Égypte
sous le rameau d’olivier
au bord de la Méditerranée
à tes côtés Hermès
je me prosterne
devant le bleu de la mer
nous récitons nos mystères
et chantons le Verbe Lumière
pieusement tournés vers là où le soleil se levait
et maintenant se couche
Le cercle des initiés
derrière nous reprend le chant de nos prières
pour le porter en secret
au fond des sanctuaires
et le préserver à jamais
dans le cœur des hommes
Restés seuls au bord de l’eau
nos regards se perdent parmi le mouvement des vagues
mimétisme avec ce ciel immobile
où pourtant montent et descendent les âmes
comme monte et descend l’écume
devant nous et là-bas au loin à l’horizon
lorsque s’effacent les limites de notre perception
entre l’eau dont nous savons que comme ici
elle monte et descend
et la lumière du ciel
dont les fragments
lorsqu’ils sont descendus en nous
nous ont fait naître à l’éternité
Moïse
Des rochers du Serbal
au Sinaï
dans la lumière du désert
je suis monté à côté de toi
nous nous sommes souvenus
de ce feu que nous avions rencontré toi et moi
au fond de notre cœur
là où s’illumine notre âme
quand la pure clarté nous a fait vivre au-delà de la mort
devant sa présence nous avons crié
crié
Père
Notre Père
Dieu unique qui vit dans toutes chairs
des lois de pierre aux mots de prières
je chante l’Éternel
l’Éternel féminin de qui tout provient.
En vérité je te le dis
comme moi ton frère
tu as le pouvoir de mener les peuples au Père
vers celui qui vit en eux
les prendra à l’instant de leur mort
comme il nous a pris de notre vivant
nous les Fils de l’Éternel
Va Moïse
Parle à la multitude de la volonté de l’Éternel
Orphée
Parmi la plaine de Thrace
j’allais et venais
les plus vieux sanctuaires de Kronos de Zeus et d’Ouranos
se perdaient dans les nuages
entre les arbres les silhouettes des bacchantes dansaient.
Quand allais-tu revenir jeune homme de ce pays des mystères
du temple de Memphis et de l’Égypte
il a fallu vingt ans pour te revoir Orphée
Toi qui guéris par la lumière !
Lorsque tu partis pour le vallon d’Hécate et accomplir ta mission
mon cœur s’est serré d’angoisse
Comment avec tes seuls mots tes seules mélodies allais-tu vaincre les bacchantes en furie ?
L’amour d’Eurydice ne fit que repousser de quelques instants ta mort mais qu’aurais-tu fait sans votre amour ? Sans elle ?
Aurais-tu été ouvrir les ténèbres pour découvrir parmi les abîmes les chemin du ciel ?
Les mélodies et les chants peuvent bien t’entraîner vers la démesure pour goûter une furie qui vous enlève l’esprit
mais au terme il n’y a que les ténèbres, l’abîme et le constat que la route vers la lumière est autre
Seul votre amour, l’amour d’Eurydice qui t’a tiré vers elle,
t’a permis d’entrevoir la lumière de vie
mais les hommes ne t’ont pas fait confiance pour te suivre
et à ta suite les chanteurs de mélodie n’ont essuyé que railleries
Pourtant tu portais le flambeau de la lumière
mais tu ne l’as soutenu que par tes seuls mots tes seules mélodies
Je m’en vais trouver un autre porteur de lumière
et lui apprendre à partager la connaissance avec autre chose
que des mots des chants des mélodies !
Pythagore
Le soleil me tannait le dos
et je t’attendais
je t’ai attendu des années durant
seize je crois
je t’avais précédé sur les bords du fleuve
et je t’ai suivi jeune Mnésarchos
le cœur mêlé d’espoir et d’incertitude
à Héliopolis à Memphis à Thèbes et enfin à Dendérah
le temps devenait oppressant
à Dendérah sa précision me faisait languir
dans la Double Maison de Vie
je suivais les 180 fenêtres du temple et le soleil chaque jour
pénétrer dans une fenêtre différente
180 jours pour aller au bout des fenêtres
180 pour revenir à la première
toutes ces années pour savoir si enfin tu avais trouvé la connaissance promise
Tout jeune je t’avais montré le choix qui existe quant aux chemins de l’homme
et tu as été le premier à vouloir suivre une voie nouvelle loin des mots
des chants et des symboles issus de la légende des temps
Tu devançais les prêtres pour faire triompher
la lumière des nombres
ces nombres qui à l’instar des mots ne sont pas premiers dans l’ordre de la pensée.
Mais tu l’as bien compris
seul le nombre est capable d’affirmer son origine
dans la plus pure unicité
et de l’unicité de l’origine appelée ou non Dieu
nous pouvons aussi aller à l’universalité
de tout ce qui entre dans le système des Nombres
en particulier l’univers dont on trace la géométrie du ciel
et l’humanité: notre propre centre de l’univers.
Ah! pour moi la lumière de cette terre
n’a jamais été plus belle que ce jour où tu sortis du temple de Dendérah avec la consécration de ton initiation
je t’ai laissé poursuivre ta route de souffrance
en Perse et loin de ton île
Un plus Un égale Deux et non plus Trois
Magnifique !
Mais dans l’unicité de l’homme
n’y a-t-il pas la Vie l’Autre Vie d’après la mort et à laquelle tu crois
et tout ce qui nous permet de passer de l’une à l’autre ?
N’y a-t-il pas là trois choses différentes qui jamais ne se réduiront à deux ou à une seule chose ?
N’y a-t-il pas le corps l’esprit et l’homme ?
L’unicité première et toute unicité soit-elle n’est-elle pas en fait toujours Trinité ? Dieu n’est-il pas Trinité ?
O toi Pythagore
toi qui connais l’univers
qu’allais-tu répondre à cela ?
Tu as cherché sans désespérer et tu as trouvé
tu as trouvé que le nombre pouvait renfermer
également l’indicible et l’irrationnel !
Alors là j’ai applaudi à tout rompre
tout en préservant l’unicité et l’universalité de nos connaissances
nous menions constamment en avant l’exactitude de la science
et les mystères entiers de notre âme
sans que l’un ne puisse desservir l’autre.
Nous avions dans la même main les moyens de servir
le progrès matériel et le progrès spirituel !
Ta route était belle Pythagore
et tu dessinais à l’humanité les voies de la fraternité.
Il a fallu ensuite vaincre la réticence des autres
leur enseigner ces principes
pour moi au départ ce n’était qu’une broutille un détail
et puis je me suis souvenu Pardonne moi
je me suis souvenu que je ne t’avais pas conduit là
où tu aurais pu voir la lumière de vie.
De la flamme de la torche des temples au soleil du désert
tu n’avais pas appris à voir la vraie lumière qui est en nous et nous ouvre à l’immortalité
cette lumière qui brûlait le cœur de Moïse
celle qu’avait apportée Hermès
celle que sur le chemin de son amour Orphée avait rencontrée.
Tu ne connaissais que la lumière de Dendérah
celle de la connaissance pas celle de la vie
tout comme les disciples de Krishna ne se souvenaient plus que de cette lumière là-haut dans les montagnes
lorsque la neige brille plus que les rayons du soleil
de cette lumière que son peuple avait pu voir en traversant l’Himalaya.
J’ai compris alors qu’il était trop tard
tu ne pouvais apporter que la connaissance et non pas la vie infinie
Pardonne moi frère bien aimé
ton œuvre est immortelle mais incomplète
celui qui te suivra témoignera de l’unicité et de la lumière
je veillerai à ce qu’il dépasse la connaissance
pour apporter la lumière au monde et que tous voient et croient
car il est temps
il est temps que tous les hommes sauvent leur immortalité
et dès le premier jour de leur naissance.
Jésus
Dans la nuit j’étais venu m’asseoir derrière toi
le ciel de Galilée captivait nos regards
à l’endroit que tu fixais l’étoile avait disparu
moi je la voyais luire dans ton cœur
La paix de ce ciel renfermait un monde de vie qui rayonnait tout autour de nous
tout invitait à briser les chaînes de nos corps pour se confondre avec la puissance de cette nuit qui veillait
Qu’allais-tu faire Homme plein de sagesse
Fils de lumière comme tant d’autres que j’avais vus et en qui j’avais espéré
En tournant légèrement la tête tu me dis :
” et le Verbe s’est fait chair…”
puis tu regagnais ta méditation
ta décision était prise
Ainsi donc tu t’avançais là où personne n’avait osé aller
le Verbe n’était plus lumière parmi les mystères
les chants, la science, les étoiles du ciel
il était en toi pour être transmis aux autres.
Par-delà les mots, les chants, la science des nombres
tu prenais toute source de vie à ton compte et tu incarnais l’origine de toute action de vie ainsi que toute action qui dépassera toutes les fins de l’homme
De la rencontre avec la Lumière tu n’avais retenu que le Verbe qui ouvre l’éternité et c’était lui que tu allais partout proclamer
La simplicité et l’extrême rigueur de tes paroles m’ont plu
et j’ai écouté ton message
Dépasser le stade de la pensée
Dépasser le stade de l’illumination de la connaissance la plus pure
pour reconnaître le principe de vie et son incarnation dans l’homme
dans toute vie à travers le mystère de l’Amour
Au lever du jour tu es parti
lorsque nous nous sommes vus, tu étais prêt
jamais aucun autre homme n’avait été aussi prêt !
Va comme nous tous
Fils du ciel et de la terre
du monde visible et invisible
que la paix du ciel soit avec toi et que l’amour du commencement et de la fin des hommes te garde à jamais
Va et porte au monde la lumière
notre lumière qui vit en nous et nous éclaire par-delà notre mort
Parle sur tous les chemins
Attends tes frères aux carrefours qu’ils ont tracés et ton message vivra au-delà de la mort
Ton verbe qui est dans la lumière et qui plus que les connaissances sur l’unicité de la vie,
sur la migration des âmes ou sur les mystères de l’immortalité est capable d’éclairer l’humanité
et de la préparer à recevoir le témoignage de sa vie éternelle
Va Jésus
je pars de mon côté à la recherche d’autres fils de lumière
à la recherche d’autres hommes, femmes, enfants
qui comme toi et moi ont déjà vécu un instant de leur vie après cette existence
Je pars pour faire en sorte que parmi eux chaque jour
l’un ou l’autre s’avance et parle afin que tous apprennent
à reconnaître les instants où la vie jaillit en eux
et les transforme en fils de l’éternité.
J’ai marché
J’ai marché avec Rama
enseigné avec Krishna
j’étais avec Hermès pour révéler aux hommes les chemins de la vie qui vont et viennent et que n’arrête notre mort
pour leur montrer les carrefours où nous nous retrouvons tous dans le mystère de l’être unique et éternel
Avec les prêtres d’Égypte, j’ai communié sous les espèces du pain et du vin et je les ai aidés à résister aux siècles d’obscurantisme
j’étais là lorsqu’ils ont enseigné Moïse Orphée Pythagore et les autres
j’ai attendu la sortie des temples de ces élèves brillants
tous n’avaient pas vécu le contact personnel avec la lumière de l’éternité mais ils ont parlé, chanté, créé pour la vie de l’humanité
pour lui enseigner cette force de salut qui tient toute dans l’unicité de cet instant où nous sommes appelés à percevoir notre réelle identité d’humanité vivante
pour lui révéler cet instant où nous sommes tout entier dans la présence de l’Éternel
J’ai laissé à chacun le choix de ses moyens pour parler aux hommes et expliciter le message qu’ils avaient reçu
Hermès nous a raconté sa vision de la vie des âmes parmi les cieux
Moïse a parlé et dicté la loi de l’Éternel
Orphée a chanté et seul quelques mélodies sont restées
Pythagore a fondé une science servant à la fois et la matière et l’esprit de l’homme mais cette unicité n’a pas suffit à révéler l’Éternel
Après tous ces chemins j’ai eu la joie de suivre Jésus
je lui ai appris si peu et il avait vu si clair
son témoignage de vie était en fait la seule façon d’apporter la lumière au monde
et son message a été ainsi présenté à tout un chacun
Aujourd’hui après toutes ces marches je ne suis point fatigué‚
l’humanité a pu franchir le seuil de son identité
le message a été clairement exprimé mais dans vos cœurs
hommes du XXIème siècle il ne vit toujours pas
N’ayez pas de crainte pour votre salut
comme aux temps anciens, j’ai vu et vois encore se lever des hommes, des femmes, des enfants réveillés par cet éclat de lumière
je vais vers cette humanité vivante pour délier sa langue
ils vont parleront comme autrefois comme toujours des chemins de la vie
ces chemins visibles et invisibles qu’ils connaissent si bien
Eux Poètes
Voyeurs d’âmes
Seigneurs de l’instant qui vit et vivra éternellement.
Qui est ce je qui vous parle ?
Depuis l’aube des temps
j’ai suivi la route de chaque personne
j’ai enseigné aux uns
préservé du mal les autres.
De temps en temps je conteste et balaie les cultes les religions
que les hommes ont élevés de leur sang
quand leurs maîtres de lumières s’en sont repartis
point d’orgueil
point d’insolence
de vaine prétention
de faux mystère
Ceux qui viennent à moi et me suivent verront
Rimbaud dans ses premiers poèmes reste proche de la poésie parnassienne et officielle, adoptant une forme classique malgré la nature…
Les vains efforts d’une quête incertaineLa lumière d’une idée lointaineFugitives traces de ce malheurQui nous tenaille et opprime nos cœursLes mots me trahissent mon cœur s’en vaUne aigreur racle le fond de ma gorgePrémices de mon bienveillant trépasAvec le relent fermenté de l’orgeLes pas lourds des destinées m’aveuglentJe n’ose pas croire à tant de pitiéA […]
Le travaille me rebute, je le haisJe rêve sans cesse d’un air tranquilleD’une moiteur douce qui sans arrêtAbrégerait mes efforts inutiles Ce n’est pas que je ne voudrais rien fairePourtant je désirerais travaillerMais pas à la manière de ces hèresQui du matin au soir ne font que peiner Rien sur cette terre ne m’intéresseTout ce […]