Les porteurs de Lumière et de Vie

Illuminations partie 1

Varouna

Varouna Varouna

Avec Krishna je crie vers toi

nos appels traversent les éthers

quand nous recherchons Devaki notre mère

Elle nous a appris l’amour divin

Mais comment le partager comme notre pain

Comment le boire ensemble comme du bon vin

réponds à Krishna

Varouna O Varouna

Hermès

Nous sommes venus du ciel

rejoindre ceux qui avaient franchi les flots

sur le sable d’Égypte

sous le rameau d’olivier

au bord de la Méditerranée

à tes côtés Hermès

je me prosterne

devant le bleu de la mer

nous récitons nos mystères

et chantons le Verbe Lumière

pieusement tournés vers là où le soleil se levait

et maintenant se couche


Le cercle des initiés

derrière nous reprend le chant de nos prières

pour le porter en secret

au fond des sanctuaires

et le préserver à jamais

dans le cœur des hommes


Restés seuls au bord de l’eau

nos regards se perdent parmi le mouvement des vagues

mimétisme avec ce ciel immobile

où pourtant montent et descendent les âmes

comme monte et descend l’écume

devant nous et là-bas au loin à l’horizon

lorsque s’effacent les limites de notre perception

entre l’eau dont nous savons que comme ici

elle monte et descend

et la lumière du ciel

dont les fragments

lorsqu’ils sont descendus en nous

nous ont fait naître à l’éternité

Moïse

Des rochers du Serbal

au Sinaï

dans la lumière du désert

je suis monté à côté de toi

nous nous sommes souvenus

de ce feu que nous avions rencontré toi et moi

au fond de notre cœur

là où s’illumine notre âme

quand la pure clarté nous a fait vivre au-delà de la mort

devant sa présence nous avons crié

crié

Père

Notre Père

Dieu unique qui vit dans toutes chairs

des lois de pierre aux mots de prières

je chante l’Éternel

l’Éternel féminin de qui tout provient.


En vérité je te le dis

comme moi ton frère

tu as le pouvoir de mener les peuples au Père

vers celui qui vit en eux

les prendra à l’instant de leur mort

comme il nous a pris de notre vivant

nous les Fils de l’Éternel


Va Moïse

Parle à la multitude de la volonté de l’Éternel

Orphée

Parmi la plaine de Thrace

j’allais et venais

les plus vieux sanctuaires de Kronos de Zeus et d’Ouranos

se perdaient dans les nuages

entre les arbres les silhouettes des bacchantes dansaient.


Quand allais-tu revenir jeune homme de ce pays des mystères

du temple de Memphis et de l’Égypte

il a fallu vingt ans pour te revoir Orphée

Toi qui guéris par la lumière !


Lorsque tu partis pour le vallon d’Hécate et accomplir ta mission

mon cœur s’est serré d’angoisse

Comment avec tes seuls mots tes seules mélodies allais-tu vaincre les bacchantes en furie ?

L’amour d’Eurydice ne fit que repousser de quelques instants ta mort mais qu’aurais-tu fait sans votre amour ? Sans elle ?

Aurais-tu été ouvrir les ténèbres pour découvrir parmi les abîmes les chemin du ciel ?


Les mélodies et les chants peuvent bien t’entraîner vers la démesure pour goûter une furie qui vous enlève l’esprit

mais au terme il n’y a que les ténèbres, l’abîme et le constat que la route vers la lumière est autre

Seul votre amour, l’amour d’Eurydice qui t’a tiré vers elle,

t’a permis d’entrevoir la lumière de vie

mais les hommes ne t’ont pas fait confiance pour te suivre

et à ta suite les chanteurs de mélodie n’ont essuyé que railleries

Pourtant tu portais le flambeau de la lumière

mais tu ne l’as soutenu que par tes seuls mots tes seules mélodies


Je m’en vais trouver un autre porteur de lumière

et lui apprendre à partager la connaissance avec autre chose

que des mots des chants des mélodies !

Pythagore

Le soleil me tannait le dos

et je t’attendais

je t’ai attendu des années durant

seize je crois

je t’avais précédé sur les bords du fleuve

et je t’ai suivi jeune Mnésarchos

le cœur mêlé d’espoir et d’incertitude

à Héliopolis à Memphis à Thèbes et enfin à Dendérah

le temps devenait oppressant

à Dendérah sa précision me faisait languir

dans la Double Maison de Vie

je suivais les 180 fenêtres du temple et le soleil chaque jour

pénétrer dans une fenêtre différente

180 jours pour aller au bout des fenêtres

180 pour revenir à la première

toutes ces années pour savoir si enfin tu avais trouvé la connaissance promise

Tout jeune je t’avais montré le choix qui existe quant aux chemins de l’homme

et tu as été le premier à vouloir suivre une voie nouvelle loin des mots

des chants et des symboles issus de la légende des temps

Tu devançais les prêtres pour faire triompher

la lumière des nombres

ces nombres qui à l’instar des mots ne sont pas premiers dans l’ordre de la pensée.


Mais tu l’as bien compris

seul le nombre est capable d’affirmer son origine

dans la plus pure unicité

et de l’unicité de l’origine appelée ou non Dieu

nous pouvons aussi aller à l’universalité

de tout ce qui entre dans le système des Nombres

en particulier l’univers dont on trace la géométrie du ciel

et l’humanité: notre propre centre de l’univers.


Ah! pour moi la lumière de cette terre

n’a jamais été plus belle que ce jour où tu sortis du temple de Dendérah avec la consécration de ton initiation

je t’ai laissé poursuivre ta route de souffrance

en Perse et loin de ton île

Un plus Un égale Deux et non plus Trois

Magnifique !

Mais dans l’unicité de l’homme

n’y a-t-il pas la Vie l’Autre Vie d’après la mort et à laquelle tu crois

et tout ce qui nous permet de passer de l’une à l’autre ?

N’y a-t-il pas là trois choses différentes qui jamais ne se réduiront à deux ou à une seule chose ?

N’y a-t-il pas le corps l’esprit et l’homme ?

L’unicité première et toute unicité soit-elle n’est-elle pas en fait toujours Trinité ? Dieu n’est-il pas Trinité ?


O toi Pythagore

toi qui connais l’univers

qu’allais-tu répondre à cela ?


Tu as cherché sans désespérer et tu as trouvé

tu as trouvé que le nombre pouvait renfermer

également l’indicible et l’irrationnel !


Alors là j’ai applaudi à tout rompre

tout en préservant l’unicité et l’universalité de nos connaissances

nous menions constamment en avant l’exactitude de la science

et les mystères entiers de notre âme

sans que l’un ne puisse desservir l’autre.

Nous avions dans la même main les moyens de servir

le progrès matériel et le progrès spirituel !

Ta route était belle Pythagore

et tu dessinais à l’humanité les voies de la fraternité.


Il a fallu ensuite vaincre la réticence des autres

leur enseigner ces principes

pour moi au départ ce n’était qu’une broutille un détail

et puis je me suis souvenu Pardonne moi

je me suis souvenu que je ne t’avais pas conduit là

où tu aurais pu voir la lumière de vie.

De la flamme de la torche des temples au soleil du désert

tu n’avais pas appris à voir la vraie lumière qui est en nous et nous ouvre à l’immortalité

cette lumière qui brûlait le cœur de Moïse

celle qu’avait apportée Hermès

celle que sur le chemin de son amour Orphée avait rencontrée.

Tu ne connaissais que la lumière de Dendérah

celle de la connaissance pas celle de la vie

tout comme les disciples de Krishna ne se souvenaient plus que de cette lumière là-haut dans les montagnes

lorsque la neige brille plus que les rayons du soleil

de cette lumière que son peuple avait pu voir en traversant l’Himalaya.


J’ai compris alors qu’il était trop tard

tu ne pouvais apporter que la connaissance et non pas la vie infinie

Pardonne moi frère bien aimé

ton œuvre est immortelle mais incomplète

celui qui te suivra témoignera de l’unicité et de la lumière

je veillerai à ce qu’il dépasse la connaissance

pour apporter la lumière au monde et que tous voient et croient

car il est temps

il est temps que tous les hommes sauvent leur immortalité

et dès le premier jour de leur naissance.

Jésus

Dans la nuit j’étais venu m’asseoir derrière toi

le ciel de Galilée captivait nos regards

à l’endroit que tu fixais l’étoile avait disparu

moi je la voyais luire dans ton cœur


La paix de ce ciel renfermait un monde de vie qui rayonnait tout autour de nous

tout invitait à briser les chaînes de nos corps pour se confondre avec la puissance de cette nuit qui veillait

Qu’allais-tu faire Homme plein de sagesse

Fils de lumière comme tant d’autres que j’avais vus et en qui j’avais espéré

En tournant légèrement la tête tu me dis :


” et le Verbe s’est fait chair…”


puis tu regagnais ta méditation

ta décision était prise


Ainsi donc tu t’avançais là où personne n’avait osé aller

le Verbe n’était plus lumière parmi les mystères

les chants, la science, les étoiles du ciel

il était en toi pour être transmis aux autres.

Par-delà les mots, les chants, la science des nombres

tu prenais toute source de vie à ton compte et tu incarnais l’origine de toute action de vie ainsi que toute action qui dépassera toutes les fins de l’homme

De la rencontre avec la Lumière tu n’avais retenu que le Verbe qui ouvre l’éternité et c’était lui que tu allais partout proclamer


La simplicité et l’extrême rigueur de tes paroles m’ont plu

et j’ai écouté ton message


Dépasser le stade de la pensée

Dépasser le stade de l’illumination de la connaissance la plus pure

pour reconnaître le principe de vie et son incarnation dans l’homme

dans toute vie à travers le mystère de l’Amour


Au lever du jour tu es parti

lorsque nous nous sommes vus, tu étais prêt

jamais aucun autre homme n’avait été aussi prêt !


Va comme nous tous

Fils du ciel et de la terre

du monde visible et invisible

que la paix du ciel soit avec toi et que l’amour du commencement et de la fin des hommes te garde à jamais

Va et porte au monde la lumière

notre lumière qui vit en nous et nous éclaire par-delà notre mort

Parle sur tous les chemins

Attends tes frères aux carrefours qu’ils ont tracés et ton message vivra au-delà de la mort

Ton verbe qui est dans la lumière et qui plus que les connaissances sur l’unicité de la vie,

sur la migration des âmes ou sur les mystères de l’immortalité est capable d’éclairer l’humanité

et de la préparer à recevoir le témoignage de sa vie éternelle


Va Jésus

je pars de mon côté à la recherche d’autres fils de lumière

à la recherche d’autres hommes, femmes, enfants

qui comme toi et moi ont déjà vécu un instant de leur vie après cette existence

Je pars pour faire en sorte que parmi eux chaque jour

l’un ou l’autre s’avance et parle afin que tous apprennent

à reconnaître les instants où la vie jaillit en eux

et les transforme en fils de l’éternité.

J’ai marché

J’ai marché avec Rama

enseigné avec Krishna

j’étais avec Hermès pour révéler aux hommes les chemins de la vie qui vont et viennent et que n’arrête notre mort

pour leur montrer les carrefours où nous nous retrouvons tous dans le mystère de l’être unique et éternel

Avec les prêtres d’Égypte, j’ai communié sous les espèces du pain et du vin et je les ai aidés à résister aux siècles d’obscurantisme

j’étais là lorsqu’ils ont enseigné Moïse Orphée Pythagore et les autres

j’ai attendu la sortie des temples de ces élèves brillants

tous n’avaient pas vécu le contact personnel avec la lumière de l’éternité mais ils ont parlé, chanté, créé pour la vie de l’humanité

pour lui enseigner cette force de salut qui tient toute dans l’unicité de cet instant où nous sommes appelés à percevoir notre réelle identité d’humanité vivante

pour lui révéler cet instant où nous sommes tout entier dans la présence de l’Éternel


J’ai laissé à chacun le choix de ses moyens pour parler aux hommes et expliciter le message qu’ils avaient reçu

Hermès nous a raconté sa vision de la vie des âmes parmi les cieux

Moïse a parlé et dicté la loi de l’Éternel

Orphée a chanté et seul quelques mélodies sont restées

Pythagore a fondé une science servant à la fois et la matière et l’esprit de l’homme mais cette unicité n’a pas suffit à révéler l’Éternel

Après tous ces chemins j’ai eu la joie de suivre Jésus

je lui ai appris si peu et il avait vu si clair

son témoignage de vie était en fait la seule façon d’apporter la lumière au monde

et son message a été ainsi présenté à tout un chacun


Aujourd’hui après toutes ces marches je ne suis point fatigué‚

l’humanité a pu franchir le seuil de son identité

le message a été clairement exprimé mais dans vos cœurs

hommes du XXIème siècle il ne vit toujours pas

N’ayez pas de crainte pour votre salut

comme aux temps anciens, j’ai vu et vois encore se lever des hommes, des femmes, des enfants réveillés par cet éclat de lumière

je vais vers cette humanité vivante pour délier sa langue

ils vont parleront comme autrefois comme toujours des chemins de la vie

ces chemins visibles et invisibles qu’ils connaissent si bien

Eux Poètes

Voyeurs d’âmes

Seigneurs de l’instant qui vit et vivra éternellement.

Qui est ce je qui vous parle ?

Depuis l’aube des temps

j’ai suivi la route de chaque personne

j’ai enseigné aux uns

préservé du mal les autres.

De temps en temps je conteste et balaie les cultes les religions

que les hommes ont élevés de leur sang

quand leurs maîtres de lumières s’en sont repartis

point d’orgueil

point d’insolence

de vaine prétention

de faux mystère


Ceux qui viennent à moi et me suivent verront

Je suis la Lumière et la Vie

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