Rimbaud : les illuminations
28 février 2022Rimbaud dans ses premiers poèmes reste proche de la poésie parnassienne et officielle, adoptant une forme classique malgré la nature…
NACHT UND NEBEL
On leur avait peint deux grands N dessus le dos
Beaucoup dorment encore vous savez badauds
Ces croix blanches qu’on trouve près des barbelés
Nuit et Brouillard ainsi on les a appelés
Du temple romain en face à la cheminée
Des chevaux de frises déchirent le regard
Et le cailloux des allées abandonnées
Hurle à la bise qui siffle de toutes parts
De Moussey de Belval les jeunes sont partis
Sur les camions de la Gestapo en otages
Leurs yeux scrutaient la forêt Là-bas le maquis
Mais là-haut ils les attendaient pour le carnage
Le vent n’a pas amené l’air de Viombois
Les derniers ont les emmenés dans un train
Qui partit pour Dachau Tout là-haut dans les bois
Les sapins ont fléchi sous leur poids de chagrin
Nuit et Brouillard l’hiver dans la bise affolée
Des larmes des cris d’horreur courent sur la neige
Sous la botte des bourreaux le sang s’est collé
Mais les traces sont là comme prises au piège
On dirait que la tôle est toujours rouge chaude
Que le four laissé entrouvert s’est refermé
Sur le chemin de ronde un gardien noir rôde
Et écoute la haine au feu se consumer
Le défilé hagard de ces hommes martyrs
Active le feu de leur souffle libéré
Des barbelés fondus un anneau va sortir
Pour la noce du monde et de sa liberté
Au dessus des sapins qu’ont bleuis les midis
Et plus haut encore que les sommets des Vosges
S’écoule inlassablement une mélodie
Où le monde et la paix enfin mariés logent.
Rimbaud dans ses premiers poèmes reste proche de la poésie parnassienne et officielle, adoptant une forme classique malgré la nature…
Les vains efforts d’une quête incertaineLa lumière d’une idée lointaineFugitives traces de ce malheurQui nous tenaille et opprime nos cœursLes mots me trahissent mon cœur s’en vaUne aigreur racle le fond de ma gorgePrémices de mon bienveillant trépasAvec le relent fermenté de l’orgeLes pas lourds des destinées m’aveuglentJe n’ose pas croire à tant de pitiéA […]
Le travaille me rebute, je le haisJe rêve sans cesse d’un air tranquilleD’une moiteur douce qui sans arrêtAbrégerait mes efforts inutiles Ce n’est pas que je ne voudrais rien fairePourtant je désirerais travaillerMais pas à la manière de ces hèresQui du matin au soir ne font que peiner Rien sur cette terre ne m’intéresseTout ce […]