Rimbaud : les illuminations
28 février 2022Rimbaud dans ses premiers poèmes reste proche de la poésie parnassienne et officielle, adoptant une forme classique malgré la nature…
texte écrit à 22 ans, à l’hôpital militaire Desgenettes de Lyon, après l’accident de montagne près de Notre-Dame de la Gorge, derrière les Contamines.
Une jeune infirmière corse venait mettre de la gaîté dans la chambrée car elle portait sous sa blouse blanche en nylon, chaque jour une culotte différente.
Un camarade plus âgé, victime d’un mal aux oreilles suite à une explosion lors d’un exercice au camp du Larzac, était son chouchou et pouvait se permettre de l’accueillir en la complimentant sur les motifs de sa culotte. Elle rougissait un peu mais aimait ce genre de compliment. Moi, je ne disais rien. Étais-je un peu jaloux de ce camarade ?
Y avait-il matière à dispute ? J’ai voulu exprimer mon sentiment et mon inactivité m’a poussé à écrire ce texte.
C’était le premier texte depuis ma troisième décorporation et ma première perception de vivre des instants au delà du puits de lumière, au pays de mon âme. Je n’avais pas le recul et la force de transcrire ces moments.
Le recueil ” Illuminations ” sera écrit une dizaine d’année plus tard et constituera une traduction de cette expérience extra sensorielle, de cette E.M.I., expérience de mort immédiate mais ce terme est impropre, trop terrestre, pas assez céleste.
Tout de suite, le texte oublie le prétexte de la rivalité qu’il y avait entre nous pour capter l’attention de notre si mignonne infirmière.
Qu’est-ce que les jours pour toujours ? Interrogation spontanée et libératrice : qu’étaient-ce donc que ces moments de rencontre au delà du puits de lumière ?
Ce grand trépas où la vie et la femme s’oublient pour mesurer l’ennui : c’est une description de cette existence humaine et terrestre vu depuis là-haut. L’ennui dans l’attente de re traverser le puits de lumière.
Oh il y aurait bien une jeune femme pour me distraire de cet ennui et de là à imaginer quelques moments d’amour avec cette infirmière corse…elle me souriait à moi aussi et ce texte s’acheva sur l’échange de nos sourires. Ce partage constitue une première suite du message compris lors de cette rencontre extra sensorielle.
L’involution est terminée : cette troisième décorporation est la plus achevée, j’ai montré mon passeport de poète et j’ai présenté mon expérience tirée des deux premières décorporations.
J’ai eu le droit de traverser le puits de lumière et j’ai pu emporter les pouvoirs du monde supérieur que je souhaitais.
Le retour est décrit dans ” D’Éleusis à Dendérah, l’évolution interdite “.
Maintenant commence l’évolution caractérisée par ce besoin impérieux de partage.
Enfin, en écrivant ce texte, j’ai cherché à me calquer sur la poésie de Paul Eluard.
Plutôt que cet hôpital militaire de Lyon, j’aurais préféré, après l’hôpital de Chamonix, aller dans une maison de repos à Passy, comme Eluard…en face du Mont-Blanc, massif dont la splendeur m’avait accueilli lors de mon retour.
Plus tard j’écrirai : j’ai vécu un temps au delà de l’univers, je l’ai vécu au pied des neiges éternelles qui montent dans le ciel.
Rimbaud dans ses premiers poèmes reste proche de la poésie parnassienne et officielle, adoptant une forme classique malgré la nature…
Les vains efforts d’une quête incertaineLa lumière d’une idée lointaineFugitives traces de ce malheurQui nous tenaille et opprime nos cœursLes mots me trahissent mon cœur s’en vaUne aigreur racle le fond de ma gorgePrémices de mon bienveillant trépasAvec le relent fermenté de l’orgeLes pas lourds des destinées m’aveuglentJe n’ose pas croire à tant de pitiéA […]
Le travaille me rebute, je le haisJe rêve sans cesse d’un air tranquilleD’une moiteur douce qui sans arrêtAbrégerait mes efforts inutiles Ce n’est pas que je ne voudrais rien fairePourtant je désirerais travaillerMais pas à la manière de ces hèresQui du matin au soir ne font que peiner Rien sur cette terre ne m’intéresseTout ce […]