Partie 3 – L’histoire des conflits

Les protestants.

L’alliance avec les flibustiers leur permet de disposer des richesses prises à l’Espagne et au Portugal.

L’alliance des protestants avec les flibustiers contre la théocratie papale.

Tandis que les conquistadores pillaient les Amériques, les flibustiers français tentaient de prendre leur revanche. Ces richesses, cet or pillé aux Amériques furent utilisés de différentes manières en Europe.

Les Espagnols s’en servirent pour développer une flotte de guerre impressionnante : l’invincible armada ainsi que pour construire des palais somptueux comme à Séville. Le roi n’avait pas à cette période de flotte royale, la flotte templière ayant disparu de France.

Les armateurs français et les corsaires au service du roi utilisèrent leur butin pour développer leur propre flotte de guerre et le commerce avec le nouveau monde. Leurs ports d’attache s’enrichirent : Dieppe, le Havre, Honfleur, Saint-Malo… mais le déclic survint lorsque les protestants développèrent leur mouvement.

Les flibustiers découvrirent de précieux alliés dans ces protestants qui luttaient également contre le pouvoir du pape et la flibuste devint une guerre de marins protestants contre des marins catholiques défendus par le pape.

Il est clair que le pape espagnol avait eu tord de donner le monopole des relations avec les Amériques uniquement qu’aux Portugais et Espagnols mais le pape ne pouvait pas revenir sur sa décision sans révéler le pot aux roses.

Le protestantisme réunit dans un même réseau les flibustiers français et les prises de guerre financèrent le mouvement.

Après la chute des templiers et la confiscation de leurs biens, les propriétés des abbayes et des communautés monastiques que le roi ne pouvait pas confisquer furent comme le reste de la société, profondément bouleversées par les épidémies de peste puis par la guerre de cent ans. Les moines victimes de la peste pour avoir soigné les malades laissèrent vides de nombreuses abbayes dont les terres furent rachetées par la noblesse catholique mais cette source de richesse était peu conséquente par rapport aux lingots d’or, au baril de poudre d’or pris par les flibustiers protestants sur les navires portugais et espagnols.

Quant au clergé et à la papauté, privés des ressources des abbayes et de l’ordre du Temple, pour maintenir leur train de vie dans la société, nous savons que la solution la plus prospère fut le commerce des indulgences.

Ce trafic révolta celles et ceux qui poursuivaient leur démarche spirituelle et qui n’avaient pas oublié l’organisation en réseaux de vie du temps des cathédrales. Après l’échec de la guerre des paysans qui se révoltèrent contre la noblesse et l’absolutisme royal, la contestation se porta directement contre le pouvoir de la papauté romaine et les dogmes de l’église catholique qui légitimaient les monarchies.

Au fil des années, le mouvement protestant put se développer rapidement avec les mêmes richesses dont profitaient les pouvoirs catholiques d’Espagne et du Portugal.

Les guerres de religions

L’Espagne de Charles-Quint devint ainsi la première puissance européenne alors que la royauté et la noblesse catholique française étaient de fait interdites d’accès à cette source de richesse. Les rois de France se devaient de sortir de ce piège.

Une première étape fut la lutte contre les protestants français et logiquement l’élimination de ces derniers commença par l’assassinat de l’amiral de Coligny, chef protestant qui organisait d’une manière officielle la flibuste protestante contre les Espagnols et qui avait une influence sur le jeune roi Charles IX, ce que ne supportait pas sa mère, Catherine de Médicis, fervente catholique.

Cet assassinat marque le début de la Saint-Barthélémy et le massacre des protestants à Paris le 24 août 1572 .

Les protestants français durent quitter le pays mais ils purent prendre leurs richesses facilement avec eux car celles-ci étaient surtout mobilières : or, pierres précieuses, poudre d’or, argent pris sur les galions espagnols et ils purent transporter leurs richesses à l’étranger grâce à la flotte protestante des flibustiers.

L’édit de Nantes est promulgué en avril 1598 par le roi de France Henri IV.

” Cet édit accorde aux protestants des droits religieux, civils et politiques dans certaines parties du royaume et, dans des annexes appelées « brevets », leur concédait un certain nombre de lieux de refuge, dont une soixantaine de places de sûreté et leur garantissait le versement par le trésor royal d’un subside annuel.”

Mais en 1598 soit 26 ans après la Saint-Barthélémy, une grande partie des protestants avaient quitté la France, notamment les plus riches et capables de développer les nouvelles industries, celles et ceux qui avec Coligny avaient partagé la fortune amassée par les flibustiers.

Les protestants rallièrent en nombre les Pays-Bas pour poursuivre leur commerce et leur industrie

Les flibustiers se composent d’aventuriers français, néerlandais, belges et anglais exilés aux Antilles à partir du début du XVIIe siècle pour fuir les guerres civiles ou la persécution religieuse en Europe et la pression économique des autorités royales.

“Les Provinces-Unies constituent la partie nord et protestante des Pays-Bas espagnols d’alors, appelée à devenir les Pays-Bas au sens d’aujourd’hui ; elles arrachent leur indépendance à l’Espagne au cours de la guerre de Quatre-Vingts Ans (1568-1648), appelée aussi Révolte des Gueux (de 1618 à 1648, la Guerre de Quatre Vingt Ans se confond avec la Guerre de Trente Ans, guerre pan-européenne de même objectif : affaiblir la puissance excessive du Saint Empire et de l’Espagne, deux puissances aux mains des Habsbourg). Cette indépendance est reconnue internationalement en 1648 par les traités de Westphalie.”

La flotte espagnole pour se protéger dut demander à l’infanterie d’aller occuper les ports hollandais.

Cette fois-ci le roi de France se trouva cerner par les Espagnols au nord et au sud.

Elisabeth Ière rassembla ces flibustiers dans la marine royale anglaise

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“L’Angleterre protestante (anglicane) est alors en guerre contre l’Espagne depuis la signature du traité de Sans-Pareil (10 août 1585) avec les Provinces-Unies, république protestante (calviniste) dont l’existence même est une remise en cause de la souveraineté de Philippe sur les Pays-BasNote 1. Au début du projet, l’objectif était de rétablir Marie Stuart sur le trône d’Écosse et de l’établir sur le trône d’Angleterre, mais Élisabeth l’ayant fait exécuter (8 février 1587), les objectifs ont dû être modifiés. L’Angleterre est aussi impliquée dans la huitième guerre de Religion en France, en soutenant les huguenots de Henri de Navarre, alors que Philippe II soutient la Ligue catholique du duc de Guise.”

“La flibuste protestante se poursuivit alors en Angleterre et la reine Elisabeth Ière rassembla ces flibustiers dans la marine royale anglaise. Drake en fut le porte drapeau le plus fameux et la marine anglaise parvint à neutraliser l’invincible armada. Elle est obligée de rentrer en Espagne en contournant la Grande-Bretagne par le nord. C’est durant ce trajet de retour qu’une violente tempête aboutit au naufrage sur les côtes irlandaises du comté de Sligo3 de deux douzaines de navires, dont les équipages parvenus sur les côtes connaissent des fortunes diverses selon les gens qui les accueillent. Les autres navires parviennent à Santander.”

Une opération maritime de la flotte anglaise commandée par Drake contre Lisbonne tourne à l’échec et démontre les limites de cette flotte composée d’anciens flibustiers protestants.

Louis XIV put enfin, comme ses collègues d’Espagne et du Portugal, se bâtir un palais fastueux

Louis XIV put enfin, comme ses collègues d’Espagne et du Portugal, se bâtir un palais fastueux, imité en cela par les familles des cardinaux qui avaient raflé les biens des protestants après s’être approprié les biens des abbayes et des anciennes villes libres. Richelieu, Mazarin, le cardinal de Rohan, etc. devinrent du jour au lendemain les personnes les plus riches du royaume et certains construisirent dans leur province de véritables palais.

” L’édit de Nantes a été révoqué par Louis XIV en octobre 1685 (édit de Fontainebleau), mais son application avait déjà subi des restrictions, notamment sous Louis XIII, à la suite de la crise de 1627-1629 marquée par le siège de La Rochelle et conclue par la paix d’Alès et sous Louis XIV, en raison de la politique de conversion des protestants menée à partir de 1661.”

La noblesse catholique réussit ainsi une main mise complète sur le clergé et la richesse prise aux protestants et aux abbayes fut investit en palais et en biens immobiliers. Ce qui n’empêcha pas le règne du Roi Soleil de finir dans la misère tant les guerres avec l’Espagne avaient ruiné le royaume vu que sans la flotte protestante, tout comme François Ier, il n’avait plus de flotte royale puissante et donc il n’y avait plus d’or provenant du pillage des galions espagnols.

Les protestants investirent leurs richesses dans l’industrie naissante

Dans les autres pays européens, les protestants investirent leurs richesses dans l’industrie naissante et l’Angleterre devint la première puissance industrielle avec les restes de l’or provenant du nouveau monde et subtilisé aux Espagnols par les protestants puis par sa marine royale composée d’anciens flibustiers.

L’industrie représenta le moyen pour les protestants d’établir une puissance capable de rivaliser avec les pouvoirs catholiques aux ordres du pape mais le pouvoir catholique français préféra camper sur ses positions et les dirigeants, principalement ceux du clergé, ne se soucièrent guère de développer des industries tout comme une marine de guerre d’autant qu’ils n’en avaient plus les moyens, ayant tout investi dans l’immobilier.

Investir dans l’industrie fut comme une revanche de la guerre des paysans, pour les protestants.

La stratégie du mouvement protestant pour investir dans l’industrie naissante prenait en considération l’échec des guerres de paysans. Nourris de prédications contestant les richesses du clergé et de l’église romaine, les révoltes des paysans tentaient de retrouver l’ancienne organisation en réseau du temps des cathédrales qui avait permis un développement considérable des campagnes et des villes. Mais ces révoltes paysannes ont rarement trouvé le soutien des villes contre les serviteurs des rois.

De plus, le mouvement protestant était avant tout une contestation des excès du système de pouvoir théocratique de la papauté de Rome et notamment des crimes commis par l’Inquisition. Ce mouvement a semble-t-il manqué de bases spirituelles pour éliminer les dogmes de l’église catholique et remettre en place un mouvement spirituel fondé sur le savoir global et la première source de savoir initiatique. Pour contester l’ordre établi, les protestants ont compris que l’œuvre sociale et économique d’une nouvelle chrétienté devait passer par les progrès des technologies et des sciences. Ces progrès matériels allaient permettre l’éradication de la misère et l’élévation du niveau de vie des populations.

Les premiers industriels exerçaient auparavant les métiers d’artisans mais ceux qui avaient le plus de capital pour construire des usines étaient commerçants et parmi eux les plus riches étaient armateurs. Les plus riches parmi les armateurs étaient ceux qui à côté du commerce faisaient ou avaient fait la flibuste pour ramener l’or et les richesses d’Amérique centrale ou du Sud.

Les rois de France doivent se contenter d’explorer le Canada

Le partage du monde par le pape dans le Traité de Tordesillas explique aussi pourquoi les rois catholiques français se désintéressèrent d’une marine royale qui n’aurait pu que provoquer des conflits avec le pape en brisant cette interdiction, voire l’excommunication du roi lui-même et la nomination par le pape d’un autre roi plus dévoué même si politiquement ce n’était plus guère possible. Pour les rois de France, la seule solution pour coloniser le nouveau monde sans trahir ce traité, fut d’aller explorer le Canada dont Espagnols, Portugais et pape y compris, n’avaient que faire. Mais les protestants ou anglicans anglais furent sur le même chemin.

Les conséquences du départ de France des Protestants et de leurs nouvelles richesses.

Si depuis soixante ans, nous avons accumulé plus de connaissances qu’en cinq mille ans, à nous de trier, sélectionner pour découvrir le puzzle de notre histoire et devenir capable de bâtir un avenir à la hauteur de l’espoir des êtres humains. La mentalité des dirigeants français reste encore empreinte de ces querelles du passé.

Nos éternels retards économiques depuis que nous avons pris en retard le train du développement industriel s’expliquent par le fait que le pouvoir royal avec la complicité du pape a détruit une économie en réseau organisée par les moines bénédictins et les ordres chevaliers, à partir du savoir des temples égyptien, savoir que ces moines avaient su préserver et utiliser.

La pire des conséquences de cette trahison de Philippe le Bel en 1307 contre les templiers fut, en 1494, la mise à l’écart des marins français par le pape sur les mers du globe et l’interdiction qui leur fut fait de continuer à se rendre aux Amériques. La France fut ainsi privée de la principale source de richesses de cette période : l’or du nouveau monde.

Elle dut batailler ferme pour tenir sa place face aux royaumes dont les marines allaient officiellement dans ce nouveau monde ou pillaient les galions espagnols et portugais qui en revenaient.

Les rois français préfèrent garder leur trône et rester passifs face à la stratégie des papes tout en refusant la solution présentée par le mouvement protestant. Le peuple français sortira de cette passivité en se révoltant et en instaurant la république qui gère la nation une et indivisible dans laquelle le pouvoir du pape n’a plus rien à faire et les catholiques n’ont plus le pouvoir de décider seuls selon les volontés du roi catholique ou du pape. Mais que de temps perdu alors que l’alternative de reprendre l’organisation du temps des cathédrales aurait permis et aux rois et au peuple un développement incomparable.

L’intervention des francs-maçons pour contrer le pouvoir des papes de Rome.

L’histoire s’accorda un brin de revanche lorsque la Constitution des États-Unis d’Amérique sous la férule de Georges Washington reprit d’une part la constitution de la confédération des nations iroquoises et d’autre part les idées de la franc-maçonnerie, mouvement savant qui s’attache à garder en mémoire le savoir provenant de l’Égypte antique et transmis à travers l’histoire juive jusqu’aux communautés esséniennes, zélotes, nazôréennes puis par l’ordre templier et le mouvement bénédictin, les protestants, les charbonniers des forêts du Haut-Doubs en contact avec les protestants de Genève jusqu’aux Philadelphes de Besançon : Briot, puis Victor Hugo, Charles Nodier.

Kléber, architecte militaire devenu général révolutionnaire, avait fréquenté le mouvement des charbonnier du Haut-Doubs dont les Philadelphes sont issus. L’initié Kléber organisera durant la campagne d’Égypte l’initiation de Bonaparte dans la pyramide de Gizeh et tous deux seront les fondateurs de la loge Isis à Alexandrie.

Napoléon respecta cette initiation en n’inquiétant jamais Briot et les dirigeants de ces mouvements démocratiques qui contestaient le système de pouvoir militaire qu’il avait mis en place pour sortir le pays de l’impasse de la révolution de 1789.

Mais ce savoir trop parcellaire et ésotérique ne pesa pas bien lourd face à la généralisation du système de production et de consommation du capitalisme qui écarte toute dimension spirituelle dans le fonctionnement de son système de pouvoir économique et social.

En guise de conclusion sur ce chapitre et le mouvement protestant.

Ce furent bel et bien les calvinistes anglo-saxons devenus les puritains prédestinés, selon eux, à gouverner le monde qui partirent dans le Nouveau Monde en faisant le pacte de s’unir pour prendre le pouvoir sur ce continent nord américain.

Ce qu’il ont réussi jusqu’à aujourd’hui en combattant férocement les “réprouvés” que nous sommes restés notamment en Europe. Nous y reviendrons dans la partie 5 et particulièrement dans le diagnostic externe pour utiliser à nouveau une monnaie pleine, sans dettes… et quitter l’oligarchie financière anglo-saxonne dirigée par la secte “ultra protestante et calviniste” des puritains !

Dans les institutions culturelles des Réseaux de Vie nous reviendrons également sur la doctrine religieuse du mouvement protestant, ce que nous n’avons pas abordé ici dans cette Partie 3 qui présente les conflits entre les systèmes de pouvoir, les monarchies et les organisations en réseaux de vie mises en place par les moines bénédictins puis leurs ordres militaires jusqu’à la dernière période florissante en Europe, la période médiévale et le temps des cathédrales détruit en France le vendredi 13 octobre 1307 par le roi Philippe le Bel.

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