Rimbaud : les illuminations
28 février 2022Rimbaud dans ses premiers poèmes reste proche de la poésie parnassienne et officielle, adoptant une forme classique malgré la nature…
Sur la route de mon village
Assis au pied d’une borne
Se trouvait un de ces vieux sages
La jambe estropiée l’œil borgne
Où t’en vas-tu pauvre hère qui sans cesse part
Le matin encor’ tout engourdi par le froid
Qu’on ne voit pas toute la journée et qui tard
La nuit revient en pressant le pas de surcroît ?
Vers quoi vas-tu donc fugitive silhouette
Tu ne me regardes jamais tu fuis là-bas
Et je vois avec peine ta bouche muette
Chaque jour se figer davantage Pourquoi ?
Sur la route de mon village
Assis au pied d’une borne
Se trouvait un de ces vieux sages
La jambe estropiée l’œil borgne
Je suis triste en voyant ta vie
C’est idiot de vivre ainsi
J’ai pu voir du haut des parvis
Où je quêtais un Sans-Souci
Un poète qui ne donnait rien
Pas un seul sou ni même un mot
Mais devant moi brisait son pain
Qu’il avait acheté tantôt
Et il ajoutait : Prends ami
Partageons les biens de la terre
Nous qui n’avons rien dans la vie
Il a quitté ce monde austère
Je reste pour continuer
Je suis souvenir de l’idée
Le silence dans la huée
Les bras qui toujours vont aider
Homme qui ne me voit jamais
Songe un peu au clochard d’ici
A travers ses malheurs la paix
Côtoie les espoirs de ta vie
Sur la route de mon village
Assis au pied d’une borne
Se trouvait un de ces vieux sages
La jambe estropiée l’œil borgne
Un enfant passa sur la route
Et regarda le miséreux
– Sais-tu mon petit ce que coûte
La vie à un être soucieux ?
Le petit répondit ceci
– La foi dans le but où l’on va ! Que si !
Et toi ? – Non…non…eh bien vois-tu
Maintenant je ne le sais plus…
Sur la route de mon village
Se trouvait un de ces vieux sages
La jambe estropiée
L’œil borgne.
Rimbaud dans ses premiers poèmes reste proche de la poésie parnassienne et officielle, adoptant une forme classique malgré la nature…
Les vains efforts d’une quête incertaineLa lumière d’une idée lointaineFugitives traces de ce malheurQui nous tenaille et opprime nos cœursLes mots me trahissent mon cœur s’en vaUne aigreur racle le fond de ma gorgePrémices de mon bienveillant trépasAvec le relent fermenté de l’orgeLes pas lourds des destinées m’aveuglentJe n’ose pas croire à tant de pitiéA […]
Le travaille me rebute, je le haisJe rêve sans cesse d’un air tranquilleD’une moiteur douce qui sans arrêtAbrégerait mes efforts inutiles Ce n’est pas que je ne voudrais rien fairePourtant je désirerais travaillerMais pas à la manière de ces hèresQui du matin au soir ne font que peiner Rien sur cette terre ne m’intéresseTout ce […]