Partie 1 – Les institutions des réseaux de vie

Les institutions politiques, introduction.

L’action politique pour organiser l’activité humaine.

L’exercice de la mission d’autorité par les citoyens, nous venons de le voir, peut organiser directement
le pouvoir et le commandement ou déléguer cette organisation à des représentants. Dans les réseaux de vie sociale, l’organisation directe du pouvoir et du commandement est prioritaire. De ce choix de civilisation, découle au niveau du pouvoir, la sélection des savoirs et des connaissances capables de répondre à cette finalité et d’atteindre ces objectifs. Ces savoirs sont actuellement interdits, tabous par la minorité qui dirige les systèmes de pouvoir mais ils existent et ont été utilisés avant que ces systèmes de pouvoir ont été mis en place et il sont utilisés à chaque génération par les dissidents, les résistants qui s’opposent à ces systèmes de pouvoir.

La gestion de l’activité humaine

Nous allons commencer par présenter ces savoirs utilisés dans l’organisation du pouvoir et du
commandement directement par les citoyens puis nous verrons les institutions mises en place pour exercer directement le pouvoir et le commandement.

Parmi les 3 niveaux de l’activité humaine,

  • travail indispensable à la vie et à la survie,
  • réalisation des œuvres qui élèvent le niveau de vie et qui sont transmises aux générations futures,
  • les assemblées de l’action politique,

c’est bien l’action politique qui va organiser le travail indispensable à la vie et à la survie ainsi que la réalisation des œuvres qui élèvent le niveau de vie et sont transmises aux générations futures. Nous y sommes !

L’action politique

L’action politique dans le but d’organiser un groupe social, comme pour la direction d’une entreprise, regroupe 4 fonctions : définir les objectifs (DIR), animer le travail du groupe pour réaliser ces objectifs (MANAG), contrôler la progression vers la réalisation des projets (CONTRL), représenter le groupe vis à vis des autres groupes (REPR).

La gestion et le management ne changent évidement pas que l’on soit dans une entreprise ou dans un
groupe de projet qui réalise les objectifs d’un réseau de vie sociale.

Nous l’avons montré précédemment, le management participatif dans le cadre d’une démarche Qualité Totale avec ses cercles de qualité correspond étroitement au fonctionnement de l’action politique dans les réseaux de vie.

Les deux grandes différences que notre lecteur a retenues sont d’une part l’absence d’un système hiérarchique dans le pouvoir et le commandement et d’autre part l’abandon de l’utilisation exclusive de la propriété privée y
compris des moyens de production dans le développement des richesses matérielles, leur répartition et
consommation.

La prise de décision

Au niveau de l’organisation du travail, des tâches, nous disposons de l’analyse de Peter Drucker, fondateur du Management dans les années 1960 aux USA, sur les 7 étapes de la prise de décision. Dans une démocratie directe locale participative, la prise de décision est aussi cruciale que dans une société commerciale multinationale et elle se construit également en réussissant le travail sur chacune de ces 7 étapes. Chaque membre du groupe social, de l’équipe de projet réalise un travail sur l’une ou l’autre de ces étapes, selon ses compétences et participe directement à la prise de décision finale. Chaque étape utilise également des outils informatiques, progiciels ou logiciels spécifiques capable d’automatiser toute ou partie du travail.

Les fonctions du travail sont Direction (DIR), Management par l’encadrement du personnel (MANAG), le Contrôle de l’activité (CTRL).

Les 7 étapes de la prise de décisions

le schéma des 7 étapes de la prise de décision selon Peter Drucker

Nous n’allons pas ici poursuivre un cours approfondi dans ces domaines de la gestion, du management et de l’économie. Mais c’est le point de départ pour organiser le travail, surtout sans organisation hiérarchique qui multiplie les niveaux de chefs et de sous-chefs dans le but de tout contrôler avec un management autocratique selon le modèle militaire.

Les réseaux de vie utilise au départ le modèle familial: un groupe de volontaires (et qui s’aiment en principe pour ce concerne la famille) et qui partagent une organisation de vie en utilisant les 3 formes de propriété : individuelle dans le cadre du respect de l’intimité de chacun(e) ; commune dans l’utilisation des biens domestiques comme l’équipement de la cuisine, des sanitaires, et. ; collective dans le partage d’une culture, d’une éducation transmise par le milieu social, les parents et ascendants qui ne sont plus là, etc.

L’organisation de l’équipe de travail

ou du vivre ensemble se définit à l’aide de fiches de postes qui décrivent le niveau de responsabilité du titulaire du poste et spécialement sa responsabilité directe qu’il exerce seul dans la réalisation de tel ou tel objectif, le niveau de compétences attendu dans ce poste avec le degré de polyvalence ou d’expertise dans les connaissances requises pour tenir ce poste, le niveau d’initiatives créatrices que doit prendre le titulaire du poste pour résoudre des dysfonctionnements, des imprévus qui surviennent tôt ou tard dans une activité humaine ou l’utilisation de machines, de processus qui sont sous sa responsabilité directe.


L’élévation de l’expérience du titulaire d’un poste va lui permettre de postuler à des postes de niveaux de responsabilités supérieures et selon ses compétences et sa volonté, de se diriger davantage soit dans des postes de management, soit dans des postes d’expertise dans des domaines technologiques, scientifiques ou de sciences humaines.

La mobilité du personnel

La mobilité interne dans un réseau de production de richesses matérielles et immatérielles se déroule selon l’avancement, la création, la fin des équipes de projet. Les projets de vie sont basés dans une ville, un lieu géographique en relation avec leurs objectifs de satisfaction des besoins et de création de richesses.

La mobilité du personnel est donc aussi géographique pour passer d’un projet de vie à l’autre. Des biens communs immobiliers, mobiliers, sanitaires, de sécurité civile et militaire sont nécessaires pour que cette mobilité et cette élévation des compétences se développe et accompagne la diffusion des réseaux de vie sociale au niveau d’un pays et parmi le village planétaire. Des confédérations de réseaux de vie sociale interviennent alors pour manager ces échanges entre pays et continents.

Ce rapide tour de la question et pourquoi pas déjà du monde, démontre que nous sommes dans ce choix de civilisation toujours radicalement à l’opposé du gouvernement mondial que veut imposer l’oligarchie financière anglo-saxonne dont nous nous occuperons dans la Partie 2 : le fonctionnement des systèmes de pouvoir.

Nous sommes ici dans une description organique du fonctionnement des réseaux de vie et de leurs institutions : famille, groupe de projet de vie, confédération.

L’équipe de travail, base des réseaux de vie

L’équipe de travail dans les réseaux de vie est le groupe social de base qui anime la gestion de l’activité humaine. Comme nous le verrons, elle choisit son statut juridique selon sa mission et la forme de droit de propriété qu’elle utilise ou cherche à développer. La mobilité du personnel garantit pour les membres des réseaux de vie le passage dans différentes équipes de travail avec des responsabilités différentes, en principe plus élevées selon le niveau de compétences acquises. Nous ne sommes plus assignés à résidence dans un poste de travail ou un statut social comme dans les systèmes de pouvoir.

Nous connaissons les remarques, les critiques, les condamnations actuelles de nos contradicteurs complètement déboussolés par ce retournement à 180 degrés du mode de fonctionnement lorsque l’on quitte les systèmes de pouvoir pour développer nos réseaux de vie sociale. L’exemple probant des cités égyptiennes, grecques, de l’Europe médiévale, des peuples premiers, si nos détracteurs ne les contestent pas, sont toutefois violemment rejetés avec leur argument pour eux décisif : si cela marche au niveau local, à petite échelle, cela ne peut pas marcher au niveau d’un pays, d’un continent, etc.

Inutile ensuite de leur demander la contribution des civilisations égyptiennes, grecques, celtes, Ibères et Berbères, Perses, celles de l’Asie, de l’Orient extrême, moyen, des amérindiens et de tant d’autres… sur la nôtre et nos manières de vivre ensemble sans un art de vivre aussi développé et des temps de paix civile, d’abondance de biens matériels, de culture aussi élevés que dans ces civilisations que nos détracteurs ignorent le plus souvent faute de n’avoir pas su combler les lacunes et les manipulations des manuels d’histoires distribués dans nos systèmes scolaires.

Les principes et les méthodes utilisés dans les Réseaux de Vie

Nous sommes au coeur de l’organisation politique des réseaux de vie sociale et donc forcément aussi, notre lecteur nous suit dorénavant correctement, nous sommes en face du tabou, de l’interdiction fondamentale posée par les minorités qui ont accaparé l’exercice du pouvoir et du commandement en nous confisquant notre mission d’autorité.

L’inverse de la centralisation du pouvoir, moteur du pouvoir dans les systèmes, c’est à dire l’exercice direct du pouvoir et du commandement porte un nom : la subsidiarité. Ce principe s’accompagne d’un autre principe complémentaire : l’alliance des contraires (et non pas le consensus démocratique).

L’Alliance des contraires

Permet de définir les objectifs des équipes de travail, équipes que nous nommons ici équipes de projet de vie parce que leurs missions portent sur la gestion de l’activité humaine et non pas seulement sur des objectifs de production dans un métier ou un domaine précis.
Pour définir les objectifs, les parties prenantes sont rassemblées et consultées dans un débat contradictoire de manière à mieux évaluer les risques, les menaces, les opportunités, les forces et les faiblesses du projet. En Management ceci porte sur l’établissement du diagnostic stratégique, interne et externe.
Dans le système capitaliste libéral, ce diagnostic stratégique est mené par la Direction d’une entreprise ou d’une organisation publique et il reste secret le plus souvent. L’appréciation des risques fait partie des pouvoirs de direction du chef d’entreprise et il en est seule juge selon la jurisprudence établie.


Dans les Réseaux de Vie, ce diagnostic stratégique est mené sous la responsabilité de l’équipe de projet de vie. Il est au coeur du dossier qu’elle va présenter à l’assemblée politique de l’institution locale à laquelle elle est rattachée pour obtenir la validation politique du projet et le droit d’utiliser les ressources disponibles, spécialement les biens communs et la monnaie pleine, les droits sociaux.


L’évaluation des menaces et des risques porte sur les approvisionnements, les ressources à utiliser, le niveau des compétences engagées mais aussi sur les risques de pollution, les atteintes à l’environnement, à la santé, etc. Dans les Réseaux de Vie, les équipes de projet de vie travaillent pour satisfaire des intérêts publics et communs et non pas exclusivement des intérêts privés.

La subsidiarité

Elle est ascendante et descendante pour obtenir la solution optimale qui sera adaptée aux particularités locales.

Elle développe l’action politique sur le plan local et sur le plan d’un pays, d’un continent, du village planétaire. Le lien capable de réunir le monde entier est la solution optimale en l’état des connaissances actuelles dans le cas où pour l’obtenir, il a été nécessaire et indispensable de réunir un collège d’experts du monde entier.

Cette solution optimale est un savoir géré par la propriété collective, tous les membres des réseaux de vie sociale en bénéficient et l’apprennent à travers les réseaux d’éducation et de formation largement fondés sur la pédagogie de ou par le projet, nos lecteurs l’avaient devinée.

Nous sommes maintenant capables d’aborder les institutions politiques des réseaux de vie sociale selon
la progression suivante :

  • L’alliance des contraires et la subsidiarité, la complémentarité entre les trois formes de propriété : ce sont les bases constitutives des réseaux de vie sociale.
  • Les institutions politiques et leur présentation organique du niveau local jusqu’à la confédération des réseaux de vie sociale : les villes libres, les équipes de projet de vie, la confédération et ses institutions propres.

Nous pouvons maintenant reprendre le schéma de la prise de décision en 7 étapes de Peter Drucker pour l’adapter au fonctionnement de nos Réseaux de Vie en intégrant leurs Institutions politiques et économiques que nous allons présenter dans les chapitres suivants .

1 Définition des objectifsprincipe de l’Alliance des Contrairesl’assemblée de l’action politique de la Ville libre
sur proposition d’une équipe de projets de vie
2 Assemblage des DonnéesAlliance des Contrairesl’équipe de projets de vie avec les experts de la Confédération
3 Sélection des DonnéesAlliance des Contrairesl’équipe de projets de vie avec les experts de la Confédération
4 Positionnement des alternativesprincipe de la Subsidiarité,
l’adaptation de la solution optimale aux particularités locales
l’équipe de projets de vie
avec le centre de gestion auquel elle est rattachée
5 Mesure des risquesla Subsidiarité, la démarche Qualité Totale
avec le calcul du Coût d’obtention de la Qualité
et du Coût d’obtention de la Solidarité
l’équipe de projets de vie avec les experts du centre de gestion
et ceux de la Confédération
6 Trancher Déciderla Subsidiaritél’assemblée de l’action politique de la Ville libre
avec le dossier présenté par le centre de gestion
et l’équipe de projets de vie
7 suivre la décision avec un tableau de bordla Démarche Qualité Totalel’assemblée de l’action politique
avec le rapport de l’équipe de projets de vie

Pour le financement de l’activité humaine, les Réseaux de Vie utilisent une Monnaie Pleine et les Droits sociaux dans le cadre de la gestion des Biens communs, nous y viendront plus loin.

Chaque institution politique à travers l’utilisation de l’alliance des contraires et de la subsidiarité,

pour accomplir ses finalités, organise l’exercice de la mission d’autorité de ses membres

à travers la gestion directe du pouvoir et du commandement.

Ce vocabulaire n’est pas enseigné dans le système de pouvoir capitaliste libéral, il fait partie du droit interdit car contraire aux intérêts de ses dirigeants.

Les citoyens.ennes qui quittent ces systèmes de pouvoir, au contraire, redécouvrent et utilisent ce droit interdit qui a été utilisé dans les civilisations florissantes humanistes dont la dernière en Europe fut la période médiévale.


L’utilisation de ce vocabulaire montre que nous sommes capables de développer une nouvelle civilisation florissante humaniste, sans les dirigeants des systèmes de pouvoir.

Nous savons nommer, mettre les mots sur ce que nous voulons, en brisant leurs interdits et en gagnant nos libertés pour répondre à nos raisons de vivre !

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